L’entrepreneuriat, c’est une passion qu’ils ont dans le sang. Aujourd’hui à la tête de Pitchy, Lionel et Benjamin Chouraqui, la petite trentaine, proposent un outil novateur pour les start-up et PME.
Depuis les bancs de l’école
Pour Lionel, la volonté de monter sa propre entreprise avec Benjamin remonte à ses 9 ans ! Le désir d’entreprendre semble ne jamais les avoir quittés depuis. Les deux frères, ayant seulement un an d’écart, s’inscrivent dans des écoles de commerces et de management : HEC et l’ESSEC, en vue de les préparer au métier d’entrepreneur. A respectivement 24 et 25 ans, ils lancent leur première société : Cap Enseignement Supérieur, aidant à la préparation aux grands concours. Une petite chambre d’étudiant de 7m2 leur sert à l’époque de lieu de travail… Aujourd’hui la boîte existe toujours, et a clôturé le dernier exercice à 2 million d’euros de CA. En parallèle, Lionel et Benjamin se font repérés par de grandes écoles, et deviennent responsables de cours sur l’entrepreneuriat, notamment à l’ESSEC. Et Pitchy, leur nouveau-né, apparaît septembre en 2013.
Pitchy : le pitch vidéo
Quand ils dispensaient encore des cours à l’ESSEC, les jeunes professeurs ont eu besoin de créer une vidéo pour leurs étudiants. Ils avaient déjà conscience de l’importance du support sur le public, et de son accessibilité. Seulement les coûts sont faramineux ! Entre 3000 et 5000€ pour une vidéo d’1min30 ! Ils décident alors de faire eux même cette vidéo, et… le résultat est franchement raté. Pour Lionel et Benjamin, la réalisation d’un clip professionnel reste tout un art, mais rarement abordable ! Pitchy naît alors pour proposer de combler ce trou dans le marché : en essayant de démocratiser la vidéo, de la rendre accessible à tous, et ce, notamment aux auto-entrepreneurs, start-up et PME.
La solution Pitchy devient en fait un véritable outil d’entreprise, totalement innovant en France. L’entreprise ne connait ainsi aucune concurrence directe ; si ce n’est les personnes faisant leurs vidéos « maison », et les agences de production. Sur celles-ci, les frères Chouraqui ont de solides arguments. Le temps : une réalisation « traditionnelle » livrera le rendu final au bout de 3 semaines à 2 mois, contre 30minutes pour Pitchy avec un coût allant de 99 à 399€ . Enfin, le story-board assure un véritable rendu « professionnelle » ; et la richesse des modèles standardisés n’empêche pas l’originalité et l’unicité de chaque vidéo. Mais, plus important encore, c’est l’impact que peut avoir un clip Pitchy sur un site web. Le référencement Google est optimisé, la vidéo multipliant par 53 les chances d’apparaitre en 1ère page. Le taux de conversion est quand à lui augmenté de 30%, et le temps passé sur le site par internaute, de 400% !
Les difficultés d’une création
Aujourd’hui âgés de 31 et 33 ans, Lionel et Benjamin ont surtout eu une bonne vision. Ne pouvant s’inspirer de modèles préexistants (étant la 1ère solution de la sorte), ils ont observé les services alternatifs. Soit les sites de modèles standardisés, proposant des offres personnalisables, comme Vistaprint pour les cartes de visites ; ou 1&1 pour les noms de domaines. Ils empruntent aussi le même business model, en vendant directement le produit à l’internaute.
Le financement n’a pas été laborieux pour les deux entrepreneurs. Ils ont réalisé une première levée de fonds pour le lancement, et sont en passe d’en valider une seconde, 7 mois après la création de la boîte. Les investisseurs ont en effet été séduits du caractère innovant et infiniment pratique de la solution. Pitchy est aussi accompagné par Bpi France, intéressé par le projet. Les difficultés sont plutôt apparues dans le domaine technique. Il s’agissait de créer un nouvel outil technologique, un logiciel de montage vidéo sur un serveur, encore jamais envisagé.
Les deux frères ont alors fait le tour d’une dizaine d’agences web dans la capitale, qui leurs répondent que le projet n’est pas réalisable, ou n’st pas fiable. Il y eut alors une question assez lourde sur la faisabilité, qui n’a pourtant pas fait douter Lionel Chouraqui : « On est entrepreneur, du coup on ne s’est jamais dit que ce n’était pas possible. Mais on a été étonné de la complexité, et on a eu des surprises tous les jours ».
Le développement
Après avoir trouvé Timmxware, l’agence qui leur a fait confiance, Pitchy ne s’arrête plus. Lionel et Benjamin sont conscients du rythme à tenir lors de la première année, et se focalisent totalement sur leur produit, tout en ayant une vision à long terme.
Les objectifs que se sont fixés les deux hommes sont clairs, et centrés autour de la demande : arriver à toujours mieux comprendre les réels besoins des clients, développer la technologie pour faciliter l’utilisation, et puis enfin, penser à l’internationalisation. Une partie non négligeable de la clientèle de Pitchy étant déjà internationale. L’objectif final de la boîte est de devenir une market place, permettant aux créateurs de déposer leurs modèles sur le site.
Questions choisies :
Avez-vous une anecdote sur Pitchy ?
Oui ! La semaine dernière, nous étions à un salon où nous avions un stand. Et le stand juste en face de nous diffusait une vidéo Pitchy ! Attirés par les vidéos des deux stands, un stand voisin est venu nous voir, et nous avons gagné des clients. C’est génial, cela signifie que l’accueil client est très fort ! Nos clients recommandent le produit, et nous envoient souvent des messages de remerciement.
Quels sont les erreurs à éviter pour votre 1ère année ?
Il faut surtout ne pas perdre de temps : pendant la 1ère année, c’est un peu comme une course contre la montre. Et, ça parait simple, mais ne surtout pas oublier que le client est au centre du projet. Enfin, on se doit d’améliorer sans arrêt la techno’. On a bien conscience que le chemin va être long…
Si vous aviez un conseil particulier à prodiguer ?
« Lève toi et marche ». Cette maxime du Nouveau Testament résume tout. Quand on est entrepreneur et tenté par un projet, il faut simplement y aller ! C’est la motivation qui conditionne tout, et aussi le fait de franchir le pas ! Il ne faut pas que les risques fassent peur, l’entrepreneur intelligent doit facilement les éviter.