Créer son entreprise pour la mener sur la voie du succès demeure le rêve de nombreux entrepreneurs. Le revers de la médaille reste tout de même présent et bon nombre d’entre eux se disent touchés par la solitude qui accompagne la vie d’un dirigeant. Responsabilités, limite du management, renfermement… La question se pose alors : peut-on réellement rompre la solitude du dirigeant ? Explications.
La prise de risques qui met au pied du mur le dirigeant, le place également dans une solitude qui peut le rendre prisonnier et parfois le conduire à faire des mauvais choix.
La solitude du dirigeant : un fait avéré
Devenir dirigeant n’est pas chose aisée.
Sortir du système salarial demande, en plus d’une forte motivation et d’un projet de taille, d’appréhender une nouvelle vie. Dans les premiers temps, les entrepreneurs ont tendance à se donner corps et âme à leur projet et y passent l’ensemble de leurs journées, sans se rendre compte qu’ils négligent, par la même occasion, leur vie sociale.
De là, ils font émerger une solitude à laquelle ils n’étaient pas forcément préparés. Ce sont plus de 45 % des dirigeants qui affirment se sentir isolés et 11 % d’entre eux se déclarent très isolés, selon une étude menée par Bpifrance. Un constat alarmant qui possède un lien très fort avec les nombreux cas de burn out, qui touchent de plus en plus ce métier. Une forme d’isolement qui affecte également leurs compétences professionnelles, pour les conduire à mener difficilement leur projet.
Un engrenage ?
Cet engrenage serait dû à plusieurs causes : d’une part, la pression induite par l’activité économique (concurrence, marché, réglementation…) et de l’autre, celle engendrée par les nombreuses responsabilités et par la hiérarchie professionnelle, que l’on ne maîtrise pas toujours. Occuper l’image du patron face à ses salariés ne représente pas la tâche la plus évidente puisque vous devez préserver votre crédibilité auprès de ces derniers, tout en instaurant certaines limites dans vos relations, contrairement à de simples collègues.
Si pour certains le principe ne pose aucun problème, pour d’autres, la limite reste difficile à définir. On peut, par exemple, plaisanter avec son salarié sans pour autant pouvoir se confier à lui sur des problèmes concernant l’entreprise. Les proches, même s’ils peuvent représenter un soutien de taille pour votre motivation, ne sont pas toujours aptes à comprendre votre position. Cet ensemble d’éléments conduit de nombreux dirigeants à se sentir seul et à ne plus apprécier le métier qu’ils ont pourtant choisi et créé.
Cela n’est toutefois pas irrémédiable et la solitude du dirigeant peut être brisée à travers divers moyens.
Les clubs d’entrepreneurs, pour se réunir et échanger
Les clubs d’entrepreneurs représentent l’un des meilleurs moyens pour lutter contre la solitude d’un dirigeant. Vous vous retrouvez aux côtés d’autres créateurs d’entreprise, qui se trouvent dans une situation semblable à la vôtre et qui sont, forcément, plus aptes à vous comprendre et à vous soutenir dans cette expérience. Un outil également indispensable, professionnellement, qui permet de développer son réseau et d’acquérir de potentiels partenaires. Les expériences de chacun enrichiront considérablement la vôtre et vous permettront d’élargir votre vision sur le long terme. Même si elles peuvent être très utiles d’un point de vue professionnel, les soirées, petits-déjeuners et cocktails restent avant tout un moyen de vous changer les idées et de tisser des liens avec vos pairs. Évitez donc de constamment parler travail et profitez de ces moments de détente.
La pratique d’un sport collectif
La vie d’un entrepreneur demeure chargée et, bien souvent, elle ne laisse pas assez de place aux activités extra-professionnelles. Il demeure essentiel, pour tout dirigeant qui souhaite briser cette solitude, de dégager une partie de son emploi du temps et de la consacrer à des activités qui lui laisseront la possibilité de côtoyer du monde. Le sport collectif se place comme l’un des meilleurs moyens de le faire. Ce dernier renforce, en premier lieu, votre esprit d’équipe et votre envie de réussir ensemble, ce qui s’avère, au final, bénéfique dans votre façon de manager. Vos coéquipiers deviennent peu à peu des membres à part entière de votre entourage et vous partagez ensemble une passion commune en créant des liens autour de cette dernière. Vos relations sociales sont enrichies et vous décrochez, durant ces moments, de votre sphère professionnelle : un excellent moyen de décompresser !
S’engager dans une association
Si les activités sportives ne suffisent pas, n’hésitez pas à vous engager aux côtés d’associations, en tant que bénévole. Ces dernières permettent de côtoyer des personnes avec qui vous partagerez un ensemble de valeurs, malgré vos différences, et, forcément, d’élargir vos horizons. Votre poste de dirigeant n’a plus sa place et vous redevenez un membre de la société à part entière. Vos convictions sont partagées et vous soutenez à plusieurs une même cause, sur un pied d’égalité, sans avoir besoin d’une quelconque hiérarchie qui vous pèse sur le long terme au travail.
Se lancer à plusieurs dans l’aventure
Le poste de dirigeant, occupé seul, peut effectivement nuire à votre moral. N’hésitez pas à vous lancer aux côtés d’associés : « Ayez au moins un cofondateur. Entreprendre à deux, c’est bien, mais quand il y a d’autres associés, c’est mieux. Il faut choisir des associés qui sachent vous complimenter dans ce que vous faites de bien et qui puissent vous soutenir. La création d’entreprise est une aventure qu’il est très difficile de traverser tout seul. En tant qu’investisseur, je ne choisis que des projets où il y a au moins deux fondateurs », explique Kevin Hartz cofondateur d’Eventbrite et investisseur. S’associer permet, avant tout, une meilleure répartition des tâches et des missions en fonction de chacun et d’évoluer aux côtés de personnes qui partagent votre expérience et votre ressenti. Ensemble, vous lutterez et vaincrez la solitude du dirigeant.