Ces personnages historiques, femmes et hommes, n’avaient pas tous la fibre financière et économique. Cependant, ils ont marqué l’histoire par leur personnalité et par leurs actions. Ils auraient peut-être pu monter leur entreprise dans une autre vie.
Diane de Poitiers, le produit révolutionnaire
Qu’on se l’avoue, tous les entrepreneurs ont enfoui en eux des rêves mégalomanes. Un désir de puissance, une tendance à se surestimer et un amour invétéré de soi. Diane de Poitiers cumule toutes ses « qualités ». Favorite du roi de France, Henri II, elle est une femme à l’intelligence vive. Elle s’intéresse de près au gouvernement et qui va profondément marquer la Cour, les intrigues et le roi, de 20 ans son cadet. Si elle avait monté sa boîte, Diane de Poitiers l’aurait certainement fait autour d’un produit révolutionnaire. Quelque chose dont la recette aurait été gardée bien secrètement. Un produit qui changerait la face du monde ou… la face des gens.
La maîtresse du roi a, en effet, une ambition dans la vie : rester jeune et belle pour l’éternité. Selon les recherches du British Medical Journal qui ont examiné son corps, ses cheveux contiennent de fortes concentrations d’or. Une constatation due au fait que, tous les matins, Diane se préparait un élixir de jouvence, composée d’une solution d’or buvable. Un produit qui correspondrait un peu à nos crèmes antirides actuelles. « L’élixir de Diane » aurait-il pu cependant passer les bancs de test avant commercialisation ? Peu de doute, quand les chercheurs pensent que c’est la cause de sa mort. Madame de Poitiers aurait encore du pain sur la planche pour nous proposer un intermédiaire à la pierre philosophale !
Vercingétorix, le made in Gaule
Vercingétorix, chef des Arvernes. Voilà un nom bien de chez nous ! Pas étonnant quand on sait que, contrairement au village des « irréductibles Gaulois » de René Goscinny et Albert Uderzo, Vercingétorix est originaire du centre, de ce qui deviendra quelques siècles plus tard, le Royaume des Francs, dans un village du nom de Nemossos, actuel Clermont-Ferrand. Un temps l’ami de Jules César, il fédère ensuite avec lui plusieurs chefs et peuples gaulois pour lutter contre les Romains et l’envahisseur ! Si Vercingétorix avait monté sa boîte, il n’aurait pas hésité.
La Gaule avant tout ! Il aurait très certainement été l’organisateur de salons professionnels où se rencontrent des façonniers et des fabricants des environs pour présenter leurs productions. Car les Gaulois étaient d’excellents tisserands (vêtements colorés, de qualités, finitions soignées) et orfèvres… N’en déplaisent aux a priori de cette époque qui pensent que le savoir-faire raffiné de l’époque concerne uniquement les Romains. À moins que notre ancêtre Vercingétorix se soit concentré sur la production et l’exportation de vin gaulois à l’étranger ? Avec le made in Gaule comme fer de lance !
Napoléon Bonaparte, les acquisitions conquérantes
Si vous voyagez en Europe et que vous parlez histoire avec vos interlocuteurs, ils n’auront qu’un nom à la bouche pour personnaliser l’âge d’or de la France : Napoléon 1er. L’Empereur a marqué les esprits français et européens par sa popularité et ses batailles. Les Anglais ont craint son ambition lorsqu’il menaçait de faire une « descente » sur leurs terres pour établir une paix durable. Les Suisses se souviennent d’un grand homme qui a agi comme médiateur lors de leur guerre civile (eh oui !). D’ailleurs, Ils rendent hommage à Napoléon Bonaparte pour avoir participé à la création de leur pays.
Le Napoléon-entrepreneur, tel que l’on pourrait se l’imaginer, est un homme de sang-froid, qui sait ce qu’il veut : être numéro 1, coûte que coûte. Il serait à la tête d’une multinationale qui, progressivement, réussirait à grignoter ses concurrents dans le secteur. À la fois partenaire courageux, la tête sur les épaules, et invétéré guerrier, il ne ferait pas de place pour d’autres. Car il sait d’où il vient. Parti de rien, il n’a qu’une obsession : être à la tête d’un empire. À la guerre comme à la guerre !
Margaret Thatcher, le management d’une main de fer
Dans les couloirs de son entreprise, personne n’oserait appeler la boss par son prénom. C’est encore la vieille époque. Le management à la start-up, où le tutoiement n’est qu’une banalité, se trouve à des années lumière de l’entreprise Thatcher. Ici c’est un peu l’ère du « Marche ou crève ! », la vulgarité en moins. Car Madame la dirigeante, qui dit toujours ce qu’elle pense et pense toujours ce qu’elle dit, se garde d’être très propre sur elle.
Femme de poigne et de caractère, elle n’hésite pas à couper dans le budget de l’entreprise et à faire des plans de licenciement quand il faut conserver une marche de route sans déviance. La Margaret Thatcher-entrepreneur, comme la femme d’État britannique, n’est pas arrivée en haut de la pyramide par hasard. Issue d’une famille modeste, fille d’un épicier et d’une couturière, elle sait ce que ses réalisations lui ont coûté : du travail, de la constance et encore du travail. Sa fermeté est crainte. Très peu appréciée par certains, son onde stratégique influencera des générations d’entrepreneurs après elle, qui eux, mettront davantage d’eau dans leur vin.
Mahatma Gandhi, le leader de l’espoir
A l’image de Gandhi, il y a des entrepreneurs qui ne sont pas nés entrepreneurs, comme des grands hommes qui ne se sont jamais imaginés importants par eux-mêmes. Le dirigeant Gandhi est un de ceux-là, maître d’hommes, malgré lui. Sa force de conviction se base sur le fait qu’il enseigne à son équipe toujours par l’exemple. Que ce en quoi il croit, il le pense sincèrement.
C’est ce qui motive ses salariés, sans que lui-même s’en rende réellement compte. Il est comme ça, Gandhi-entrepreneur. Les pieds nus sur terre à marcher pendant des heures et la tête dans les nuages, assez perdu et utopiste, idéalisant un monde meilleur. Ses valeurs qui l’ont poussé à créer sa boite, dans le business écologique et environnemental, le conduisent à rêver plus grande son entreprise et à vouloir changer le cours de son époque. Fédérant un petit cercle en premier, avant d’influencer des groupes plus larges, il est certain que le charisme du Bapu(père)-dirigeant le rend célèbre.
S’il est plutôt dans la non-violence économique plutôt que dans l’offensive, il est à peu près certain qu’on entendra parler de lui plus tard. Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse, aime t-il à raconter. Et n’oubliez pas, il s’y connaît en végétation !
Elvis Presley, le marketing du mythe
Il y a l’homme, Elvis, et il y a l’image. Lui-même le disait. L’homme c’est « The King », le précurseur du Rock and roll, l’artiste aux 700 millions de disques vendus de son vivant et au premier concert retransmis à la télévision en 1973. L’image, c’est la copie d’un Elvis à paillettes qui chante encore sur les scènes des cabarets parisiens et dans les fêtes votives des villages. Parce que si Elvis est l’un des premiers à surfer sur le « marketing musical », l’entrepreneur Elvis (basons-nous sur l’hypothèse que le « King » n’est pas mort mais a changé de vie) a choisi de surfer sur son décès, ou du moins le mythe de son décès. Nuance. Cérémonie du « Candlelight », tous les ans, devant sa propriété à Memphis, tournée mondiale virtuelle « Elvis The Concert », 400 millions de disques vendus depuis 1977… Il fait bon pour un entrepreneur comme Elvis d’entretenir les piqûres de rappel.
S’il avait lancé sa boite, le chanteur aurait fait tout pareil au niveau de la communication : la création d’un désir et d’une attente, un comeback perpétuel, l’importance du storytelling…. Peut-être aurait-il, par contre, évité que des paléontologues donnent le nom d’Elvisaurus à un dinosaure dont la crête appelait aux chercheurs sa propre coiffure. Vendre son nom de marque oui, mais pas à tout prix !