Un lieu pour progresser, collaborer et apprendre afin de favoriser le développement de marques innovantes autour de la nutrition dans le domaine de la santé et du bien-être. PepsiCo, multinationale américaine spécialisée dans l’alimentation, dans les collations et les boissons a lancé depuis 2017, son incubateur nutritionnel « PepsiCo Nutrition Greenhouse » afin de promouvoir des sociétés et leurs produits destinés au marché européen, en rupture avec les concepts traditionnels. La première édition a permis à huit entreprises d’enregistrer une croissance estimée à plus de dix millions d’euros. Après un appel à candidatures, la société a sélectionné le 16 juillet dernier pour sa deuxième promotion, dix start-up venues des quatre coins de l’Europe disposant d’un chiffre d’affaires maximum de cinq millions d’euros. Découvrez les deux entreprises françaises retenues.
Le groupe PepsiCo est l’un des géants de l‘agroalimentaire au monde avec un chiffre d’affaires d’environ 63 milliards de dollars en 2016. Capitalisant sur la revendication croissante des consommateurs pour des boissons et aliments plus sains, la multinationale a entrepris une série de projets en rachetant notamment KeVita en 2016, marque de breuvage aux probiotiques (micro-organismes vivants qui stimulent les défenses immunitaires pour équilibrer la flore intestinale, ndlr). La mise en place de l’incubateur PepsiCo Nutrition Greenhouse constitue une continuité de la politique amorcée sur la nutrition bien-être. Les dix entreprises sélectionnées recevront une subvention de 20 000 euros et six mois de partenariat avec des experts du géant agroalimentaire pour accélérer la croissance de leur activité. À la fin du parcours, une seule société recevra 100 000 euros supplémentaires afin de poursuivre son développement.
Un programme d’incubation centré sur quatre domaines
Ce programme, destiné aux entreprises émergentes du marché des produits alimentaires et des boissons, met l’accent sur quatre domaines pour sélectionner et départager les candidats. Le premier domaine se concentre sur la nutrition, avec la recherche de marques dont le produit contient des ingrédients riches en nutriments, contribuant à apporter la bonne santé auprès des consommateurs. Le deuxième est la performance, avec un modèle économique compétitif et écologique. Le troisième se base sur le développement de produits qui reflètent les différents choix de mode de vie alimentaire comme le végétarisme et le véganisme. Le dernier domaine met en avant des entreprises qui sont pleinement intégrées dans la conception de leur produit, par exemple dans la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement ou dans l’emballage durable. Plusieurs entreprises dont deux françaises ont ainsi été choisies parmi ces différents critères.
Gryö et ses collations à base d’insectes et de plantes
Créée en 2014 par deux cousines Julia et Sarah Berdugo, la start-up Gryö propose des encas aux protéines alternatives, à base de plantes comme le chanvre ou les algues, mais aussi d’insectes comme le grillon. Leur concept est né lorsqu’elles ont découvert un article sur l’entomophagie (consommation d’insectes par l’être humain, ndlr). Les barres nutritives sont ainsi fabriquées à partir de la farine de grillon en remplacement de la farine traditionnelle. En janvier 2015, l’entreprise effectue ses premières conceptions avec le laboratoire Agrotec, en mêlant d’autres ingrédients comme des fruits secs, des épices, des herbes et du chocolat. Le projet séduit et les deux fondatrices récoltent alors 15 000 euros en septembre 2015 sur la plateforme de crowdfunding, KissKissBankBank. La start-up a choisi ces différents produits atypiques pour leurs avantages écologiques et nutritionnels. Les insectes sont ainsi constitués de 45 à 75 % de protéines soit trois plus que le bœuf tandis que le chanvre est écologique puisqu’il peut être aisément cultivé sans OGM ni pesticide et n’a besoin que peu d’eau pour grandir. Quant à la spiruline (algue séchée utilisée comme complément alimentaire, ndlr), elle permet d’agir contre les attaques immunitaires et de détoxifier l’organisme. Pour 2,80 euros, le consommateur peut alors s’offrir une barre au chocolat noir et pistache à la farine de grillon. Avec l’incubateur, l’entreprise souhaite s’étendre au niveau national et international.
Le Petit Béret et son vin sans alcool
Lancée en 2015 par Fathi Benni avec l’aide de son frère Rachid et de sa femme Sabrina, la start-up biterroise Le Petit Béret offre aux consommateurs, une gamme de vins sans alcool, sans conservateurs et sans sulfites, par le biais d’une technologie sans fermentation. Objectif : partager la culture du vin avec des personnes qui ne consomment pas de boissons alcoolisées, pour des raisons culturelles ou de santé. À partir de 2012, avec l’aide de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique, ndlr) et du CTCPA (Centre Technique de la Conservation des Produits Agricoles, ndlr), les fondateurs ont ainsi mis en place leurs recherches, pour développer une formule naturelle et un procédé qui prélève le meilleur du raisin. Afin de mettre en œuvre les caractéristiques aromatiques des vins comme le rouge, le blanc ou le rosé, l’entreprise fait appel depuis 2014 à Dominique Laporte, meilleur sommelier et ouvrier en sommellerie de France 2004. Elle utilise également dans la composition, des fruits de vignes provenant de producteurs locaux du Languedoc-Roussillon. Gagnante du concours « Coup de Pousse » 2015 consacré à l’innovation, la start-up a pu ainsi commercialiser ses premières bouteilles en 2016 dans la grande distribution, notamment dans les magasins Carrefour pour un prix minimum de cinq euros. L’entreprise a réalisé en début d’année une levée de fonds de 600 000 euros auprès des investisseurs comme Terralia Venture Innovation, InVivo Invest, Angels for food, Crédit Agricole et Bpifrance. Avec un but précis, celui de s’imposer sur le marché international notamment en Amérique du Nord et au Moyen-Orient.
Huit autres start-up ont aussi été sélectionnées dont trois issues du Royaume-Uni et d’Israël ainsi qu’une d’Espagne et de Bulgarie. L’entreprise anglaise Nibble Protein, fondée par Erin Moroney en 2016, par exemple, se concentre sur l’aspect santé. Elle propose toute une gamme de mini-biscuits et brownies sans produits laitiers, sans soja et sans gluten, avec le moins de sucre possible. Les produits sont fabriqués à partir de deux ingrédients, la protéine de pois, qui permet un équilibre du corps et des prunes séchées, qui possèdent des bienfaits antioxydants. Ils conviennent principalement aux personnes végétariennes ou aux individus souffrant de diabète.