« Diriger et apprendre ne sont pas dissociables. » comme le disait John Fitzgerald Kennedy. Apprendre représente une solution naturelle pour pallier le manque d’expérience des jeunes entrepreneurs qui se lancent dans l’aventure. En tant que dirigeant, trouver du temps pour se former et éviter de vous retrouver à cours d’impulsion est incontournable.
Il y a l’idée et le déclic. Le moment où monter votre entreprise s’ancre dans le présent et passe de la sphère immatérielle au concret. Pour autant, difficile de se lancer et atteindre vos objectifs sans expérience. Pire, vous pouvez en venir à douter de vos capacités et de la possibilité que votre fougue et/ou votre jeunesse suffisent à concrétiser votre projet. Alors ? On arrête là ?
Sortir de sa bulle
Entre la préparation du business plan, le lancement de l’activité et les potentiels démarchages, vous avez peut-être peur de perdre le fil et de baisser les bras rapidement ? Votre audace est rappelée à l’ordre constamment par votre manque d’expérience. Pour se former, pas de secret : il faut se faire entourer par les structures et les professionnels adéquats tout au long des étapes de votre projet. Vous pouvez ainsi testez vos idées dans des couveuses, incubateurs ou accélérateurs ou encore profiter de l’expérience des autres entrepreneurs dans des espaces de coworking ou des clubs.
En un mot, comme en cent : brisez le blues de l’entrepreneur solitaire et gagnez en maturité auprès de ceux qui ont acquis de l’expérience pour vous. Apprenez à être à l’écoute de leurs conseils sans pour autant vous écraser. Vous pouvez également faire des partenariats avec d’autres entreprises qui vous donneront une certaine visibilité et vous permettront de viser par la suite de nouveaux partenariats et des contrats.
Mettre en avant ses compétences
Autre difficulté rencontrée : vous avez peut-être peine à convaincre. Certes. Mais demandez-vous si vous êtes vous-même convaincu. Exit l’expérience comme atout maître de votre boîte. Soyez généreux avec vous-même ! Mettez de la pertinence dans vos propos. Sachez argumenter et soyez vendeur auprès de vos cibles. Pour cela, quoi de mieux qu’apprendre le langage « positivité ». Vous pouvez être jeune et talentueux. Le tout est de le savoir et de le faire savoir. Misez sur vos connaissances, vos compétences, vos qualités. Ce savoir accumulé par des années d’études le cas échéant et par l’expérience de mentors qui vous ont précédés. Et croyez qu’à partir de vos compétences, tout un savoir-faire va se développer.
Jouer de créativité
Se démarquer et sortir du lot permettront à vos cibles de vous repérer. Faîtes en sorte que le démarrage de votre boîte ne se lise pas forcément sur votre carte de visite. Certains ont enrobé leur boîte vocale de plusieurs noms et départements pour faire croire à une plus grande entreprise. D’autres prennent le parti de faire jouer des rôles de cadres à des têtes grisonnantes pour gagner en crédibilité. Soyez créatif pour interpeller de potentiels clients. Mais sachez déterminer vos forces et faiblesses, vos capacités et vos limites. Apprenez que tous ne sont pas égaux par rapport au mensonge et donnez-vous le soin d’être à l’aise avec vous-mêmes et droit dans vos pompes. L’expérience suivra.
Se former
Autre réponse évidente pour pallier le manque d’expérience : la formation. En tant que chef d’entreprise, prendre le pari de se former peut apparaître risqué logistiquement et financièrement parlant. Quid de la gestion de la boîte et de l’organisation du temps de travail sans parler d’un agenda déjà à flux tendus ? Pour autant c’est souvent un pari gagnant pour pallier à certaines carences dans votre activité et vous apporter de nouveaux éclairages. Surtout que les offres de formation ont, ces dernières années, évolué et correspondent davantage aux attentes des dirigeants en termes de praticité : gestion du temps, des achats, de la comptabilité, du stress, des ressources humaines, de la législation…
Sachez que si vous êtes auto-entrepreneur, vous pouvez bénéficier à titre personnel d’une formation professionnelle. Du fait de votre statut, chaque année, en février, au moment de votre déclaration de chiffre d’affaires, vous cotisez obligatoirement pour ce droit, et ce, même si vous ne l’utilisez pas. Pour en bénéficier, demandez une attestation délivrable pour un an et qui vous permet de bénéficier d’un droit à la formation professionnelle. Le taux de contribution correspond à un pourcentage du chiffre d’affaires de l’année précédente et s’ajoute aux cotisations sociales dues.
En tant que dirigeant d’entreprise, un crédit d’impôt existe pour les dépenses de formation professionnelle continue. Toute entreprise peut en bénéficier, du moins celles imposées d’après leur bénéfice réel, à l’exception des entreprises individuelles, placées sous le régime fiscal de la micro-entreprise. Le formulaire à remplir est téléchargeable sur le site service-public.fr. La déclaration doit être jointe à la déclaration annuelle de résultat déposée par l’entreprise. Le montant du crédit d’impôt doit également être reporté sur le relevé de solde n°2572 pour les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés.
Les fonds d’assurances formation des auto-entrepreneurs
Vous êtes affilié, en fonction de votre activité, à :
- l’Agefice si vous exercez une activité commerciale, industrielle ou de prestations de services (hors professions libérales),
- le FIFPL dans le cadre d’une activité libérale,
- le FAFCEA si vous exercez une activité artisanale (appartenant à la liste des métiers imposant une inscription au Répertoire des métiers).
Former vos salariés pour avoir les compétences en interne
A son initiative, un salarié peut demander un congé individuel à la formation s’il a le nombre d’années d’expérience requises. La formation peut être en lien avec son emploi, ou en vue d’une reconversion à un autre métier. Le congé dure au maximum un an, ou trois ans si la formation s’effectue en plusieurs temps. Le salarié doit demander une autorisation d’absence à l’employeur 60 jours avant son congé.
Depuis le 1er janvier 2017
les salariés disposent d’un nouveau compte, appelé compte personnel d’activité. Ce compte comprend le compte personnel de formation (CPF), le compte prévention pénibilité (CPP) et le compte d’engagement citoyen (CEC). Le compte personnel de formation permet aux salariés de disposer d’heures de formation en vertu du droit individuel à la formation (DIF). L’alimentation du compte se fait automatiquement lorsque l’employeur déclare les données sociales : il doit informer du nombre de ses salariés et du nombre d’heures effectuées par les salariés. En s’appuyant sur ces données, les salariés reçoivent sur leur CPF un nombre d’heures annuelles de formation à faire valoir.
Par exemple, un salarié travaillant à temps complet recevra 24h de formation alimentées sur son compte tous les ans, jusqu’à ce qu’il atteigne un crédit de 120 heures. Ensuite, il aura droit à 12h versé sur son compte, chaque année, sans dépasser la limite de 150 heures. Pour les salariés à temps partiel, le nombre d’heures de droit à la formation est calculé au prorata.
A noter que le salarié peut mobiliser son compte quand il le souhaite mais doit au préalable obtenir l’accord de l’employeur sur la date, et parfois sur le contenu de la formation, sauf si la formation est suivie en dehors du temps de travail.
En tant que dirigeant, vous pouvez également miser sur la formation de vos salariés en leur proposant directement des formules qui seront en lien avec la politique de gestion du personnel de votre entreprise après consultation des représentants du personnel. La formation développe les compétences de vos employés et permettra d’accroître les atouts de votre entreprise.
Pallier le manque d’expérience de votre entreprise passe par ces différentes étapes qui s’avoueront gagnantes si les deux parties investissent dans le capital de professionnalisation.