Depuis quelques années, le paiement par carte bleue fait l’objet d’une promotion. Michel Sapin, alors ministre de l’Economie, annonçait une révolution en faveur de la carte bancaire. Mais les Français et les commerçants ont-ils vraiment pris ce type de résolution ou privilégient-t-ils encore les espèces. Zoom sur les pratiques de paiement à l’époque actuelle.
Les méthodes de paiement actuelles
Selon un récent sondage OpinionWay pour SumUp le moyen de paiement préféré pour payer chez un commerçant reste la carte bleue avec 39% des votants, les indécis représentants 16%. Le deuxième moyen de paiement préféré reste les espèces avec 33% des votants mais ne semblent s’utiliser que dans des cas bien précis comme nous le verrons plus tard dans cet article. Viennent loin derrière les chèques avec seulement 10% des votants et le paiement par mobile ne représente que 2% montrant que celui-ci n’a toujours que très peu de place dans les moyens de paiement. Si les espèces semblent appréciées, il faut cependant prendre ce chiffre avec des pincettes. Le paiement par smartphone est loin de connaître le même succès puisque si 27% des commerçants disent pouvoir recevoir ce type de paiement, les consommateurs ne sont que 2% à l’utiliser
L’utilisation des espèces
D’abord 24% des interrogés donc près d’un quart déclarent n’avoir jamais d’espèces sur eux et il faut noter que cette proportion peut étonner, qu’avec ceux disposant de moins de 30 euros sur eux (45%), ils représentent une immense majorité des Français. Seuls 28% ont des sommes supérieures.
Pour ceux qui possèdent des espèces, il s’agit généralement de payer des petites dépenses avec en tête le trio boulanger, marché et café avec respectivement 68, 56 et 58% des répondants. Pour le reste il s’agit principalement de payer la babysitteur (31%), le bureau de tabac (29%), le taxi (26%) et le coiffeur (22%).
Si les personnes possèdent des espèces c’est d’ailleurs avant tout pour payer les dépenses courantes comme le dévoile l’étude avec 72% des répondants ou pour effectuer un achat impromptu (37%). Le fait d’être rassuré aide également les espèces à exister avec 20% des répondants dont 19% estiment qu’ils le font parce que certains endroits n’acceptent pas tous les moyens de paiement. Finalement la peur ne représente que 5% des cas.
Les commerçants pas toujours fans des cartes bleues ?
Les cartes bancaires ?
Les commerçants n’acceptent pas toujours les cartes bancaires ou à partir d’un certain montant. 47% d’entre eux déclarent avoir déjà refusé un paiement par carte bancaire. Si les commerçants refusent de se faire payer par carte, il s’agit généralement d’une question de coût. Pour 50% d’entre eux les frais annexes (abonnement, frais de transactions…) représentent une des raisons pour lesquelles ils ne le proposent pas avec notamment le coût du terminal pour 45% d’entre eux. Ceci est d’autant plus vrai s’il existe parfois un distributeur à proximité de l’établissement pour 17% d’entre eux qui privilégient alors les espèces. Pourtant pour 36% des répondants qui se sont vus refuser le paiement par carte ils ont purement et simplement abandonné leur achat. 32% se sont déclarés agacés et seuls 31% se sont montrés compréhensifs à ce sujet.
Aujourd’hui, il faut comprendre que proposer le paiement par carte bancaire coûte de l’argent à votre commerce de manière générale. En dehors des abonnements, chaque transaction coûte de 0,20% à 0,30% par transaction. Pour des petits montants de moins de 10 euros, certains commerçants préfèrent donc ne pas le proposer. Il s’agit en effet s’agit généralement de produits à faible marge. Pour augmenter la proportion de paiement, le ministère des finances n’a pas hésité à imposer fortement aux banques le renouvellement de leur TPE pour augmenter la possibilité de payer sans contact et à demander la réduction des frais.
Une négociation ?
Si le contrat reste l’objet d’une négociation entre le commerçant et sa banque, les banques ont fait un effort dans ce domaine comme l’affirme la Banque de France. Elles auraient abaissé de -42% les minimums de perceptions moyens et à -68% sur les volumes réels de paiements encaissés par les commerçants, ce que confirme la FBF (Fédération bancaire française).
N’oublions pas que du moment où le montant minimum est affiché, il est parfaitement légal pour un commerçant de refuser un moyen de paiement.
Le paiement sans contact a encore du chemin à faire
Ce qui est clair c’est que le paiement sans contact a fortement incité les consommateurs à se débarrasser de leurs espèces. Celui-ci est pourtant possible jusqu’à 30 euros dans une immense majorité des cas, à 10 euros environ dans ce dernier cas. Le paiement sans contact représente d’ailleurs aujourd’hui environ 12% des paiements préférés par les consommateurs, une donnée qui reste à analyser sachant que de nombreuses personnes refusent encore aujourd’hui d’utiliser le paiement sans contact pour des raisons liées à la peur de fraude.
En effet, si vous perdez votre carte, n’importe quelle personne peut l’utiliser. En effet, il n’existe aucun contrôle sur l’identité de la personne. De plus, elle ne fait plus le code secret. Certes le montant est limité à 30 euros et vous ne pouvez pas payer sans contact plusieurs fois de suite puisque le nombre d’utilisation est restreint. Mais il faut reconnaître que son utilisation est un véritable gain de temps quand vous êtes pressé.