Vous avez une idée de création d’entreprise ? Il va maintenant falloir passer par la phase de structuration de votre projet d’entreprise avant de lancer votre activité. Une phase importante car elle va définir le devenir de votre entreprise… Voici une méthode pour avancer dans ce labyrinthe
Sachez quel type d’entrepreneur vous êtes
Pour mettre toutes les chances de son côté et construire une structure pérenne, il y a deux champs à investiguer : le domaine de l’humain (le soft) et celui de la technique (le hard). Quand vous demandez aux fondateurs de success story les clés de leur réussite, ils citent systématiquement le rôle des femmes et des hommes, à commencer par leur propre rôle. L’humain est au cœur de la construction de la réussite.
Soyez à l’aide dans vos baskets d’entrepreneurs
Ainsi, structurer son projet c’est déjà se connaître et mettre en place un projet dans lequel on se sentira bien. Si vous n’avez pas l’âme d’un commercial relationnel, alors il vaut mieux un projet qui ne vous demande pas de jouer ce rôle. Si vous avez besoin d’un commercial relationnel et que vous tenez à votre projet, alors embaucher une personne ayant cette compétence comportementale sera une sage décision. Chaque personne est différente et le monde des affaires a besoin de tous les styles de profils. Tout le monde peut réussir mais chaque profil d’entrepreneur a plus de chance de réussir dans l’environnement qui lui est le plus cohérent.
On parle ainsi de « congruence », lorsqu’une correspondance importante existe entre notre expérience opérationnelle et les représentations que nous avons. Cette congruence est en général porteuse de beaucoup de bonne énergie. Et cela est important lorsque l’on démarre son projet. Ainsi on sent bien qu’un leader charismatique et visionnaire va engendrer une dynamique diamétralement opposée à celle d’un entrepreneur qui aime plus que tout travailler en équipe, faire réussir son groupe et prendre le temps d’organiser en détail son business.
En conclusion, apprenez à connaître votre profil comportemental et mettez-vous en position de confort opérationnel. Si vous devez vous adapter et changer, vous allez perdre beaucoup d’énergie et de temps. Se mettre en position de confort c’est notamment réaliser des tâches qui vous plaisent, travailler avec des personnes avec qui le contact est facile et simple, prendre des risques qui vous laissent à l’aise, réaliser des choses qui ont du sens pour vous, etc.
Trouvez un business model, créateur de valeurs
Etre très clair sur son business model. Par business model nous entendons les leviers avec lesquels l’entreprise va prendre de la valeur. Attention, le business model n’est pas le business plan. Un consultant indépendant va vendre des heures de conseil. Il peut les vendre de plus en plus cher en fonction de sa notoriété par exemple, être de plus en plus efficace, mais son contingent d’heures disponibles est limité. Son chiffre d’affaires est donc aussi limité. Ce consultant gagne de l’argent mais il ne crée pas de valeur intrinsèque, car son activité est a priori invendable (il détient le savoir et ses clients changent régulièrement).
Déterminez un levier de développement
Pour créer une valeur, il faut qu’au moins un levier existe. Par exemple un formateur, s’il organise une force commerciale, définit des principes d’animation des formations, dépose un brevet, crée une marque et une notoriété, va créer une activité qui prend de la valeur. Les leviers sont alors multiples, à commencer le fait que chiffre d’affaires et temps passé sont décorrélés (on passe le même temps à former 10 ou 40 personnes). Quand le chiffre d’affaires peut s’envoler en gardant une base de coûts quasi stable, c’est toujours un bon signe !
Les leviers peuvent être un process, une clientèle récurrente, la construction d’une organisation, la capture d’un segment de marché, un savoir-faire, une commission, une marge, etc. Le tout est de savoir ce qui est essentiel, ce que sera votre valeur ajoutée, car, vous le sentez bien, vous n’allez pas vous structurer de la même façon si l’idée est de construire de la récurrence clients (par exemple être courtier en assurance) ou de délivrer un service à plusieurs clients en même temps (par exemple une formation en management).
Voilà, vous avez maintenant fait le plus difficile avec les deux premières étapes de la méthode. Vous êtes maintenant en mesure d’avoir une vision de l’entreprise, la vôtre, à court, moyen et long terme, d’en déduire les principales étapes de développement et tous les éléments techniques et opérationnels.
Cernez les enjeux techniques et opérationnels
Il faut commencer par bien analyser quelle sera l’organisation financière et juridique de l’entreprise : écrire le business plan, définir le besoin de financement et sa forme, décider de rester seul actionnaire ou s’associer et ouvrir le capital, établir le montant du capital de départ, créer une holding et/ou des filiales, décider du ou des types de structures les plus adaptées, rédiger les principales clauses d’un éventuel pacte d’actionnaires, couvrir les risques que l’on ne veut pas prendre, etc.).
Ensuite il convient de bien savoir quelle sera l’organisation opérationnelle (organigramme, compétences techniques et relationnelles, outils…), puis quelle gouvernance mettre en place (qui décide de quoi, quels sont les contrôles à mettre en place, quel reporting et pour qui, décider d’un éventuel comité de soutien ou comité des sages).
Lancez-vous dans l’entrepreneuriat !
Vérifiez que tout est en cohérence, foncez, il ne reste plus qu’à être dans l’action. « Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie » disait Johann Wolfgang von Goethe. Attention toutefois à revisiter les éléments de l’étape 3 si des évènements stratégiques bougent. Ce sera forcément le cas si votre entreprise vole de succès en succès.
La mise en place d’une procédure de régulation est un élément clé d’une structuration entrepreneuriale saine. Dans ce contexte, un comité des sages compétent, bienveillant et disponible, est un acteur de régulation d’une puissance précieuse pour ceux qui se donnent les moyens de le créer et de le faire vivre : on va plus vite à l’essentiel et on fait moins d’erreurs.