Nouveau venu dans l’univers du salariat, le tout premier CDI intérimaire était signé début mars. Contrats de travail uniques ou hybrides, (r)évolution en profondeur du marché du travail, beaucoup réclament de nouvelles formes de relations entre employeurs et salariés pour rester compétitifs. A quoi pouvons-nous nous attendre demain ? Qu’en est-il du côté de l’Outre-Atlantique qui a généralement un temps d’avance sur le vieux continent ?
Le nouveau CDI intérimaire
Suite à l’accord conclu entre les partenaires sociaux du secteur de l’interim à l’été 2013, les premiers CDI intérimaires ont été signés en ce début de mois et devraient concerner environ 20 000 travailleurs sur les trois prochaines années. S’il permet de sécuriser l’emploi des intérimaires et de leur faciliter certaines démarches de la vie quotidienne, ce contrat repose néanmoins sur le principe du donnant-donnant. Ainsi, un salarié sous ce régime ne peut refuser une offre de mission que sous certaines conditions bien spécifiques. Du côté des employeurs, bien que ce type de contrat s’avère plus cher, il leurs permet cependant d’avoir une certaine stabilité en termes de personnel mis à disposition, plus compétent et expérimenté vis-à-vis de l’entreprise concernée.
Quels contrats de travail pour le futur ?
Même s’ils ne sont pas encore pour demain en raison de la crise et de la culture française bien ancrée, des partenaires sociaux et du Gouvernement actuel, les contrats uniques, en remplacement des CDI et CDD, devraient un jour revenir en pôle position des discussions sous la pression des autres pays. Principal argument évoqué, permettre aux entreprises de gagner en flexibilité et donc en compétitivité.
Parmi les autres formes de contrats de travail dits hybrides ou atypiques peuvent être cités le portage salarial, le travail à temps partagé ou encore les coopératives d’emplois et d’activités. Particulièrement développés en France par rapport à d’autres pays de l’Union Européenne, ils concernent environ 50 000 travailleurs et continuent d’attirer de plus en plus de monde, car ils représentent entre autre un moyen de sortir du chômage.
Quand la réalité dépasse la fiction
Du côté des Etats-Unis, un nouveau concept, basé sur plus de variables informelles, est en marche depuis plusieurs années et séduit de plus en plus d’entreprises. Pour obtenir cette flexibilité et cette compétitivité si nécessaires à la croissance, plusieurs dirigeants misent sur de nouvelles formes d’organisation du travail et ont adopté la politique des vacances illimitées pour leurs salariés. Le principe repose sur les niveaux d’engagement et de responsabilité des collaborateurs, libres de déterminer leurs heures et horaires de travail ainsi que leurs congés, dès lors que leur mission est remplie et sous réserve d’avoir demandé l’autorisation à leur responsable.
Si cette méthode tend à se développer, c’est que les entreprises américaines y gagnent en rentabilité. D’une part les salariés s’avèrent plus productifs et, d’autre part, des économies de temps et de main-d’œuvre sont rendues possibles car il n’est plus nécessaire, dans ce système, de comptabiliser les heures de travail et les congés du personnel. Néanmoins, le concept peut avoir des effets pervers comme les abus de certains salariés ou la dureté d’appréciation de certains responsables par rapport à d’autres, les moyens de contrôle étant limités.
La vision futuriste « produire plus en travaillant moins »
Finalement, ces différents contrats et modes d’organisation correspondent tout à fait aux enjeux du monde actuel et sont très certainement les prémisses de la notion du travail de demain, avec toujours comme objectif de produire plus et mieux. La vision de Jean Fourastié, économiste et professeur, publiée en 1965, se réalisera peut-être dans le futur, certes lointain de plusieurs décennies, selon un nouveau modèle donnant toujours plus de place aux technologies dans la production, impliquant ainsi, comme principales données, la baisse du temps de travail à 30 heures hebdomadaires.