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Interview de Nicolas d’Audiffret et Nicolas Cohen, Fondateurs de A Little Market

Entretien exclusif avec Nicolas d’Audiffret (N.A) et Nicolas Cohen (N.C), fondateurs du site Internet A Little Market, place de marché d’objets faits main. 

Avant le lancement d’A Little Market, étiez-vous déjà spécialisés dans l’artisanat ?

N.A : Pas du tout ! Je travaillais dans un cabinet de conseil américain entre Paris et San Francisco. Donc rien à voir ni avec Internet, ni avec l’artisanat !
N.C : Après des études d’ingénieur, j’ai travaillé pour les groupes Renault puis Alcan dans le domaine du packaging. Donc moi non plus, je n’étais absolument pas prédestiné à monter une entreprise dans l’artisanat !

Mais alors, comment vous est venue cette idée de créer A Little Market ?

N.A : Nous nous sommes connus à Londres Nicolas et moi. à l’époque, nous parlions déjà de création d’entreprise, c’était ce qui nous réunissait. Un jour, nous nous sommes dit que c’était le moment où jamais de nous lancer : nous avions 30 ans et nous allions commencer à entrer dans des vies confortables… Partant de là, nous nous sommes creusé la tête pour trouver la bonne idée.
N.C : Nous avons étudié des projets de reprise d’entreprise, puis nous avons travaillé sur plusieurs concepts de création. C’est finalement un peu par hasard que nous avons décidé de nous lancer sur le fait main.
N.A : Ce projet nous est tombé dessus par hasard car, dans le cadre de nos recherches de reprises potentielles, nous avons été contactés par un artisan qui fait de l’art de la table en ardoise. Ses produits commençaient à avoir pas mal du succès. Mais il nous disait qu’il était un créateur, un artisan, et qu’il détestait devoir faire du commercial. Il voulait qu’on rachète sa structure pour l’aider dans la prospection et le développement. En discutant avec lui, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un réel besoin pour les artisans et créateurs : il leur fallait une solution qui leur permette de distribuer facilement leurs produits. L’idée de créer une plateforme Internet qui rassemble les e-boutiques de ces artisans est donc née ainsi, sans passer par la réalisation d’une étude de marché !

Au bout de combien de temps avez-vous décidé de vous lancer à plein temps sur le projet ?

N.C : Au bout d’un an, soit un mois après le lancement du site Internet, qui a rapidement attiré beaucoup de clients. Nous n’avions plus d’excuses pour ne pas nous lancer à fond dans l’aventure ! Nous avons mis presque un an à lancer le site car, entre temps, il nous est arrivé pas mal de péripéties…

Quels genres de péripéties ?

N.A : Nous sommes passés par une agence web qui s’est engagée à nous développer le site Internet en deux mois. Or, neuf mois après, ils nous ont livré un site très mauvais, absolument pas efficace. C’est à ce moment-là que nous avons fait la connaissance de Loïc, notre troisième associé, qui était développeur web. Nous l’avons rencontré à la base seulement pour avoir son avis d’expert sur le site Internet livré, car nous ne connaissions rien à la technique. Il nous a dit que le site Internet était inexploitable !

Vous n’avez pas été tentés de tout lâcher à ce moment là ?

N.C : Si, nous voulions tout arrêter ! Mais Loïc nous a assuré qu’il pouvait faire notre site, en repartant de zéro, et en un mois maximum. Au bout de deux semaines, il avait réussi à faire ce que les autres n’avaient pas fait en 9 mois de travail ! Nous l’avons donc associé au projet.

Et donc vous n’aviez pas du tout de business plan au départ ?

N.A : Non, le premier business plan que nous avons fait c’était lorsque nous avons levé des fonds en 2010. Nous voulions vraiment être pragmatiques et la meilleure façon de  le faire c’était de tester l’idée, tout simplement.

Comment vous avez réussi à convaincre les artisans et les clients d’aller sur votre site Internet ?

N.C : Pendant que nous développions le site, nous étudiions le marché de l’artisanat et nous rencontrions beaucoup de créateurs. En parallèle, nous avions monté un blog sur lequel nous parlions du monde de l’artisanat.
N.A : Le jour où nous avons démarré le site Internet, nous avions une trentaine de créateurs. Nous continuions à démarcher les artisans, ce qui nous prenait énormément de temps. à un moment, nous les avons contactés pour leur dire que nous n’étions que trois dans l’entreprise, que nous avions des emplois à côté, et que, s’ils voulaient que le site Internet se développe, ils devaient nous aider. Ils ont tout de suite accepté de nous aider à rassembler le maximum de personnes sur la plateforme. C’est comme cela que le nombre de créateurs et de clients a progressé très vite.

Et comment avez-vous réussi à booster votre référencement ?

N.C : Une de nos forces je pense était que nous ne connaissions rien d’Internet. Donc nous n’avons pas fait les actions classiques comme l’achat de trafic ou le marketing payant. Nous n’avons pas eu les mauvais réflexes qui auraient absorbé tout notre argent. Nous avons préféré passer nos week-ends sur les marchés pour rencontrer les artisans ! Nous allions complètement à l’encontre des tendances du e-commerce ! C’est, je pense, une des raisons de notre succès : les gens aiment la différence.

Avec un concept si atypique, est-ce que cela n’a pas été difficile de lever des fonds ?

N.A : Non, car, lorsque nous avons décidé de faire une levée de fonds, le site fonctionnait déjà très bien. Nous ne voulions pas nous lancer dans la recherche de financements juste avec un petit PowerPoint sur lequel on peut raconter à peu près n’importe quoi, nous voulions prouver par des chiffres que notre vision du marché était juste. Pour convaincre les investisseurs, nous leur avons juste dit d’aller voir notre site, nos chiffres, l’activité de notre communauté…

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