Avec une capitalisation boursière estimée à plus de 111 milliards d’euros et un chiffre d’affaires pour l’année 2018, à plus de 15 milliards de dollars, Netflix s’impose comme l’un des géants du streaming vidéo. L’entreprise américaine tente par tous les moyens d’attirer les consommateurs sur sa plateforme, via des stratégies de communication et de campagnes marketing marquantes. La dernière en date a fait le buzz avec une vidéo présentant une école sous l’effet de laxatifs.
Une vidéo choc qui devient virale
Des écoliers en train de sangloter, de pleurer ou de crier dans une cantine. Des jeunes pris d’une soudaine diarrhée en train de courir pour atteindre les toilettes ou de vomir dans les couloirs de leur établissement scolaire. C’est le spectacle assez inquiétant, perplexe et choquant que nombreuses personnes ont découvert via une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, fin septembre. Ce véritable chaos semblait être filmé par la voie d’un smartphone et l’œuvre d’un élève farceur. Les internautes ont supposé que celui-ci avait introduit un produit laxatif dans les boissons et dans le déjeuner servi à la cafétéria. Des images qui ont rapidement fait le tour du monde, avec des milliers de réactions sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook et Twitter, avec plus de 2 millions de vues en moins de 15 heures. Avec ces images amateurs, tout porte à croire que la vidéo est authentique.
Une publicité pour promouvoir la série « American Vandal »
En réalité, la vidéo serait créée de toutes pièces par Netflix, même si celle-ci ne l’a pas confirmé. Timothy DeLaGhetto, personnalité américaine d’Internet a ainsi précisé via un tweet que « cette vidéo virale de l’école victime d’un canular provient d’une série Netflix appelée American Vandal ! C’est un documentaire parodique à propos des canulars dans les lycées ». « American Vandal » se range dans la catégorie « mockumentary » (film ou émission télévisée qui reprend les codes du documentaire pour présenter des évènements fictifs de façon parodique, ndlr). Elle relate les investigations de deux jeunes journalistes en herbe, responsables du magazine de leur école, Peter Maldonado et Sam Ecklund. Après avoir résolu leur enquête lors de la première saison et découvert le coupable des graffitis en forme phallique sur plusieurs véhicules du parking de leur lycée, les deux compères se lancent dans une autre aventure pour la deuxième saison. Objectif : découvrir qui est l’auteur dans une prestigieuse école catholique, d’un acte de malveillance assez étrange, celle d’avoir glissé des laxatifs dans la limonade de la cantine, entraînant une épidémie de diarrhée chez tous les étudiants. Un coup de pub qui a fait grand bruit, mais qui semble ne pas avoir eu d’effets sur les audiences de la série et sur une potentielle troisième saison. Netflix a pris la décision fin d’octobre de ne pas la renouveler.
Netflix, des coups de buzz à répétitions
La plateforme de streaming est coutumière de promotions qu’elles soient atypiques, drôles, bizarres ou encore visuellement marquantes. Chaque année, elle fait au moins sensation avec une ou plusieurs de ses campagnes marketing. Pour promouvoir la série « Altered Carbon » en janvier 2018, l’entreprise avait installé un stand des plus étranges au salon CES 2018 (Consumer Electronics Show, événement consacré à l’innovation technologique en électronique grand public, ndlr). Au nom de la start-up Psychasec, celle-ci proposait aux visiteurs de devenir immortel en transférant leur conscience dans un nouveau corps quand l’actuel dépérirait. Pour créer l’illusion d’un stand réel, des cuves et sacs de conservation avec des corps de rechange étaient disposés tout autour tandis que des « médecins » expliquaient aux différents visiteurs via des écrans et des tablettes comment fonctionnait le dispositif. En 2015, la plateforme de streaming avait installé en plein boulevard Haussmann, un décor vertical de plus de 360 m2 semblable à une prison, remplie de comédiennes déguisées en prisonnières, afin de mettre en lumière la sortie de la troisième saison de sa série carcérale, « Orange is the New Black ». Mais Netflix n’est pas à l’abri des bad buzz. Elle s’est attirée pendant l’été, les foudres de plusieurs milliers d’internautes, avec sa nouvelle création, « Insatiable », accusée de grossophobie.