NDA et ADN : deux acronymes donnant l’impression de se regarder dans le miroir sans pour autant être identiques ou opposés dans le sens. Et pourtant, ils se retrouvent pieds et poings liés pour défendre les intérêts de l’entreprise, l’un permettant d’assurer les arrières de l’autre pour que cette dernière puisse aller de l’avant et s’épanouir. Une demande d’explication s’impose…
Partons de la définition propre et indépendante de chacun de ces acronymes.
Le NDA se décompose en Non Disclosure Agreement qui n’est autre que la traduction anglaise d’un Accord de Confidentialité. Celui-ci se signe entre deux parties qui cherchent à échanger sur un sujet précis au niveau financier, technique, R&D etc…pour mieux se rapprocher. Ce document est indispensable au préambule d’un partenariat sous toutes les formes qu’il peut prendre.
L’ADN de son nom scientifique Acide DésoxyriboNucléique est l’élément naturel qui caractérise de manière unique tout être vivant. Depuis sa découverte totale en 1944, l’expression « c’est dans notre ADN » a fait son chemin pour devenir une vérité à toute entreprise quelle qu’elle soit.
L’ADN d’une entreprise est à la fois une notion vague et très complète puisque celle-ci change en fonction de la maturité de l’entreprise, associant sous un même toit, l’idée, le projet, l’équipe, le savoir-faire, les processus etc… Néanmoins, à chaque étape d’une entreprise, l’élément clé fédérateur qui donne la cohésion à un projet demeure l’idée de départ…ce fameux ADN.
Relation essentielle entre le NDA et l’ADN
Nul projet ne voit le jour sans qu’il naisse de l’esprit d’un entrepreneur souhaitant répondre à un besoin personnel ou suite au constat d’une nécessité commune…donnant ainsi vie à l’ADN de l’idée. Dans le cas d’une réponse à un besoin personnel, l’entrepreneur doit rapidement identifier si ce manque est partagé par une grande majorité d’utilisateurs potentiels. Dans l’éventualité d’un constat d’une insuffisance commune, il est important de vite valider la manière de répondre au besoin qui sera consommé par le plus grand nombre.
L’entrepreneur démarrant fait rapidement face au dilemme délicat entre partager son idée pour la faire valider et évoluer tout en la gardant secrète pour préserver son essence originelle. Cette contradiction qui frappe de plein fouet les entrepreneurs français n’apparaît pas être un frein aux Etats-Unis où la confrontation d’une idée au monde réel est de mise pour orienter le concept vers le projet le plus prometteur. Le processus de maturation pour qu’une idée se finalise en produit peut s’affirmer sous plusieurs formes suivant un « time to market » plus ou moins long…et qui semble, à projet égal, être plus court aux USA qu’en France.
D’où vient cette différence éloquente entre ces deux nations innovantes?
Du simple fait que dans l’ADN des entrepreneurs américains, le NDA est la sauvegarde de toutes leurs idées et qu’ils le font systématiquement signer avant toute conversation sérieuse avec un étranger au projet.
Quid sur le NDA
Le NDA est le premier garant de l’intégrité de l’idée du projet…de l’ADN, au moment où l’entrepreneur est le plus en position de faiblesse face au « vol » de propriété intellectuelle. Aux Etats-Unis la personne qui ne souhaite pas signer un NDA est automatiquement suspectée….au contraire de la France où celui qui veut faire signer un NDA se retrouve automatiquement sur le banc des accusés.
En France, j’ai très régulièrement été témoin de discussions du type… « Tu veux que je signe un accord de confidentialité ? Mais pourquoi ? Tu n’as pas confiance ? Penses-tu vraiment avoir le prochain Facebook entre les mains ? (avec un sourire narquois) …»
Il est bien connu que l’amitié dans le monde de l’entreprenariat n’existe pas…ou peu. La confiance vient avec le temps et dans un cadre borné. La réponse à de futures discussions sereines ne peut passer que par la signature d’un document acté, engageant la responsabilité des parties impliquées.
Dans le monde actuel où l’information est quasi instantanée, préserver son ADN par un simple NDA n’est que le B. A. BA !
Prévenir ou guérir (sujet de mon article précèdent) à vous de choisir.