Les entreprises sont nombreuses à devenir « éco-responsables ». En plus d’être une question d’éthique environnementale, il s’agit également d’un levier stratégique de compétitivité. Les consommateurs se montrent, en effet, de plus en plus pointilleux sur les conditions dans lesquelles un produit ou service est élaboré.
En 2021, les Nations Unies marquent l’Année internationale de l’économie créative au service du développement durable. La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) animera les événements prévus au cours des prochains mois, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Pour la Secrétaire générale par intérim de la CNUCED, Isabelle Durant, la célébration de cette année internationale est importante car les industries créatives sont essentielles pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. « Elles encouragent l’innovation et la diversification. Elles sont importantes dans le secteur des services, lui-même en plein essor. D’ailleurs, elles stimulent aussi l’esprit d’entreprise et contribuent à la diversité culturelle », a-t-elle souligné.
Dans une logique de développement durable, les éco-innovations constituent un levier stratégique pour les entreprises. Pour elles, s’afficher comme étant « éco-responsables » tend à améliorer leur niveau de compétitivité dans un monde où les ressources deviennent de plus en plus précieuses et l’impact sur la Planète, sujet d’actualité.
Le label RSE, marque d’éco-responsabilité
La RSE (Responsabilité Sociale ou Sociétale des Entreprises) désigne l’ensemble des actions mises en œuvre par les entreprises pour respecter les principes du développement durable. En France, certaines d’entre elles ont d’ailleurs l’obligation de rédiger un rapport RSE annuel, depuis la loi Grenelle II. Cette obligation concerne les entreprises cotées en bourse, dont le chiffre d’affaires est supérieur à 100 millions d’euros ou qui ont plus de 500 salariés.
Mais au-delà d’une obligation, c’est avant tout un engagement. Il a pour but d’améliorer la transparence en permettant aux entreprises de mesurer l’impact de leur activité sur l’environnement, sur la société ainsi que sur l’économie. De leur côté, les parties externes, investisseurs comme consommateurs, par exemple, peuvent ainsi bénéficier d’un avis mieux éclairé avant de prendre une décision (apport financier ou achat) concernant l’entreprise en question. Globalement, l’enjeu reste d’opérer une prise de conscience chez tout un chacun afin d’engendrer un impact plus positif sur la Planète (réduction des gaz à effet de serre, protection de l’environnement, amélioration de la qualité des produits…).
L’ADEME et l’AFNOR, acteurs d’un mouvement plus responsable
Il existe deux instances publiques chargées d’accompagner les entreprises dans leur démarche de développement durable : l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et l’AFNOR (Association française de normalisation). La première, fondée en 1991, intervient dans les domaines des déchets, de la pollution des sols, des transports, de la qualité de l’air, des nuisances sonores et de la qualité environnementale. L’ADEME peut aussi bien conseiller, expertiser, financer que proposer des formations ou des actions de sensibilisation. Créée en 1926, l’AFNOR, quant à elle, représente la France auprès de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et du Comité européen de normalisation (CEN). Pour un consommateur, elle atteste qu’un produit est bien conforme aux normes de qualité imposées. Une certification qui fait la différence chez certaines entreprises, qui n’hésitent pas à s’en servir dans une logique concurrentielle.
L’éco-innovation, au service de tous
L’éco-innovation sert aussi bien les entreprises que les consommateurs puisqu’elle s’intègre dans une logique de croissance verte et de respect de l’environnement. Simplement, les éco-innovations désignent toutes formes d’innovation favorisant les progrès environnementaux. Ces derniers peuvent se matérialiser de diverses manières comme par la réduction d’impacts néfastes sur l’environnement ou par une utilisation plus efficace et plus responsable des ressources naturelles. On observe que de plus en plus de consommateurs privilégient les produits ou services issus de l’éco-innovation. Dans la continuité des villes où le vélo est mis à l’honneur, pour tenter de réduire leur niveau de pollution, les voitures électriques deviennent, par exemple, de plus en plus en vogue. Une fois encore, l’éco-innovation constitue un levier stratégique de compétitivité des entreprises. Par souci de crédibilité, ces dernières vont même jusqu’à le revendiquer clairement dans leurs valeurs.