Les MOOCs : Un nouveau modèle pour l’éducation ?

Avec les MOOCs (cours en ligne ouvert à grande échelle), vous pouvez aujourd’hui être recruté par Google après avoir suivi depuis votre salon un cours gratuit dispensé par les meilleurs spécialistes internationaux. Après la musique, la pornographie ou la presse, l’éducation supérieure est-elle en train de vivre sa révolution numérique ?

Qu’est-ce qu’un MOOC ?

Un MOOC est un cours massif ouvert et en ligne (Massive Open Online Course):

  • Massive : Le nombre d’élèves n’est pas simplement un indicateur de succès pour un MOOC, c’est un pré-requis. L’investissement en temps et en ressource nécessaire au lancement du cours n’a de sens que si un grand nombre d’étudiants participe. Un grand nombre d’étudiant est également une condition sine qua non pour qu’émergent des discussions dynamiques sur les forums du cours, et que soient spontanément organisées des vidéoconférences entre élèves, voire même des rencontres hors ligne.
  • Open : Quiconque possédant une connexion internet doit pouvoir participer. C’est aux élèves de s’assurer qu’ils ont les compétences et le temps nécessaires pour aller jusqu’au bout du cours.
  • Online : Même si les étudiants organisent parfois spontanément des rencontres hors ligne, l’intégralité d’un MOOC doit pouvoir être suivie en ligne (enseignements, examens, interaction entre étudiants, questions à l’équipe pédagogique, etc.).
  • Course : Un MOOC est un cours avant tout. Comme n’importe quel cours, un MOOC est donc structuré avec des objectifs pédagogiques, des phases de restitutions des connaissances, etc (un cas particulier baptisé xMOOC consiste à faire produire les cours par les participants eux-mêmes).

Quelle est l’origine des MOOCs ?

Le Massachusetts Institute of Technology lance dès 2001 un projet visant à rendre disponible gratuitement en ligne l’intégralité de ses documents éducatifs (support de cours, examen, correction, etc.). De nombreux autres organismes suivent progressivement cette démarche baptisée « open courseware », certains allant même jusqu’à filmer des cours magistraux.

Parallèlement, Salman Khan commence à enregistrer et mettre en ligne de courtes vidéos pour expliquer via Youtube des concepts mathématiques de niveau collège à ses cousins. Khan Academy compte aujourd’hui chaque mois plus de 6 millions d’utilisateurs actifs.

Bien que l’acronyme lui soit antérieur, le véritable essor des MOOCs commence en octobre 2011 quand Sebastian Thrun, professeur d’informatique à Stanford et fondateur de Google X (le laboratoire interne de Google travaillant notamment sur les voitures autonomes et les lunettes à réalité augmentée) annonce que son cours d’introduction à l’intelligence artificielle sera rendu disponible gratuitement en ligne. En quelques semaines, 160 000 personnes du monde entier s’inscrivent.

Deux mois plus tard, après avoir réussi le même examen que les étudiants de Stanford, 23 000 participants obtiennent le certificat de complétion. Les meilleurs d’entre eux se voient offrir l’opportunité d’une mise en relation avec les plus belles entreprises de la Silicon Valley.

Quelle est l’ampleur du phénomène ?

Le New York Times a baptisé l’année 2012 : “année des MOOCs”. Time magazine a reconnu Salman Khan comme une des 100 personnes qui comptent en 2012, avant d’également mettre à l’honneur Daphne Koller et Andrew Ng (co-fondateurs de Coursera, la plus grande plateforme actuelle par le nombre de cours) dans son édition 2013.

Depuis le cours d’intelligence de Stanford, de nombreuses plateformes de cours ont été crées, chacune rassemblant un nombre grandissant d’institutions d’enseignement supérieur. Coursera, la plus connue d’entre-elles, compte près de 3,7 millions d’inscrits pour 70 partenaires proposant plus de 370 cours.

« Les fondamentaux de la gestion de projet » de l’école Centrale Lille, « Conception et mise en oeuvre d’algorithmes » de l’école Polytechnique ou « Les fondamentaux du droit d’auteur » de la Harvard Law School… quoi que vous souhaitiez apprendre, il y a un MOOC pour ça !

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