Mon entreprise à l’autre bout du monde ?

Interview d’Elisabeth Rochas, directrice régionale Île-de-France d’Ubifrance

Pourquoi s’internationaliser quand on est une PME ?

Tout simplement pour se développer, pour ne pas se restreindre au marché domestique et ne pas être tributaire d’un seul marché. Aujourd’hui, s’internationaliser permet aux entreprises de préparer la sortie de crise. Il s’agit de transformer cette période de difficultés économiques en opportunité de repositionnement et de diversification. L’après crise se prépare dès maintenant !

Quelles sont les PME qui peuvent se lancer dans une conquête de l’international ?

Les PME dont le marché actuel ne permet d’envisager aucun développement particulier. Les entreprises principalement concernées par l’internationalisation sont celles qui innovent et dont l’offre est adaptée à certains marchés.

Comment préparer une internationalisation ?

Il faut déjà se poser les bonnes questions : Est-on déterminé à faire évoluer son offre de produits ou de services ? Est-on disposé à adapter sa structure et ses ressources humaines à l’international ? Est-on prêt à inscrire ce projet dans la durée, sachant que le retour sur investissement peut être long ? Enfin, considère-t-on l’internationalisation comme une vraie stratégie et non comme un palliatif aux problèmes rencontrés ? Une fois ces questions posées, il convient de mettre en place un plan de développement comprenant les points suivants :

  • L’organisation : avoir une structure d’entreprise, des ressources humaines et des compétences pour assurer le suivi du développement international. Dans les premiers temps, c’est souvent le chef d’entreprise qui prend l’internationalisation en charge. Très vite, il devient difficile de faire face aux obligations liées au développement à l’étranger sans un responsable de l’export, voire même un service dédié : mobiliser les ressources humaines suffisantes est la clé du succès.
  • L’offre (produits-services) : l’entreprise doit impérativement disposer d’une offre susceptible de s’adapter à l’internationalisation et plus précisément au(x) marché(s) visé(s).
  • Les finances : établir un business plan permet de s’assurer que l’on dispose de ressources financières suffisantes. Aussi vous pouvez ainsi évaluer les moyens financiers qu’il faudra mobiliser.
  • L’information : disposer de la bonne information pour accéder aux marchés étrangers, éviter les écueils, être capable de faire face à la concurrence, de nouer des partenariats.

Quelle est l’action d’Ubifrance en faveur des PME qui souhaitent s’exporter ?

Son rôle est d’épauler les PME françaises de manière concrète en leur facilitant l’export : accès au cadre juridique, réglementaire et fiscale des marchés, mise en relation avec des prospects et clients potentiels, apporter un service de conseil et d’accompagnement, organiser leurs présences sur les événements types rencontres d’affaires et grands salons professionnels.

Ubifrance, l’agence française pour le développement international des entreprises, s’est organisée pour adapter ses moyens humains à l’enjeu de l’internationalisation des PME. Elle dispose de la part des pouvoirs publics d’une capacité de doublement des subventions destinées à faciliter la démarche export.

Des moyens humains mise en place par Ubifrance

Plus de 1 000 collaborateurs à l’étranger : les ME au service exclusif des PME sont directement attachées à Ubifrance. En septembre 2010, Ubifrance disposera ainsi de près de 60 bureaux à l’étranger. La structure est en partenariat avec les Chambres de Commerce et d’Industrie, véritables guichets de proximité des PME. Les CCI sont désormais en capacité de réaliser pour les PME un diagnostic export, destiné à préparer avec elles, leurs stratégies de développement à l’international.

Des moyens financiers

Depuis janvier 2009, Ubifrance baisse le prix des participations aux expositions sur les salons étrangers. Elle prend en charge une partie des frais courants  d’exposition, de location des stands et de déplacement (avion/hébergement).

Le SIDEX : Soutien Individuel à la Démarche EXport a été assoupli. Il aide les PME à prospecter ou à finaliser un contrat export (en moyenne subvention de 500 € à 1 000 €, selon la nature de l’action et la destination). Il est possible pour une PME de bénéficier sur une année jusqu’à 6 SIDEX (3 pour des projets destinés à finaliser un contrat et 3 pour des projets de prospection de nouveaux contrats)

Des prestations d’accompagnement sur les marchés

UBIFRANCE et le réseau des Missions Économiques proposent aux entreprises françaises une gamme complète de produits et services d’accompagnement pour leur développement sur les marchés étrangers : information sur les opportunités et les acteurs majeurs dans chaque secteur, sur les évolutions juridiques et réglementaires, sur les financements internationaux, sur les appels d’offres, veilles sectorielles, missions de prospections, salons à l’étranger, rencontres de partenariats, appuis aux relations presse à l’étranger et mise en place d’un site Internet dans la langue du pays. L’agence gère aussi le V.I.E (Volontariat International en Entreprise) pour les entreprises à la recherche de jeunes collaborateurs mobiles à l’international. En 2009 près de 7 000 jeunes sont en missions professionnelles pour le compte d’entreprises françaises sur tous les marchés exports.

Jouer collectif, c’est  « l’équipe de France de l’export » 

Avec les CCI et avec les autres partenaires publics d’Ubifrance (OSEO, la Coface, l’INPI,…) les services sont mis en commun. Ceci, afin de rendre cohérents et complémentaires les différents volets de l’action de l’état pour le développement international des PME. Les prestations d’accompagnement sont imputables sur les assurances prospection de la Coface et peuvent être financées par les prêts OSEO.

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