Les transports en commun en région parisienne ? Un vrai fléau pour beaucoup de Franciliens. Avec des problèmes de trains, de circulation ou seulement un long trajet, certains salariés trouvent leurs trajets domicile-travail contraignant. Dans un sondage réalisé par l’Ifop pour Paris Workplaces, 2 000 salariés ont été interrogés sur leur perception de la mobilité ainsi que ces avantages au quotidien pour le bien-être au travail.
Le bonheur des salariés impacté par le temps de trajet
Le trajet domicile travail, est un sujet épineux pour de nombreux salariés d’autant plus qu’il fait partie intégrante de leur quotidien. Sur les Paris et sa banlieue proche, le temps moyen d’un trajet est de 47 minutes. Le moyen de transport considéré comme le plus déplaisant reste le RER-Train selon 55% des personnes interrogées. Mais ce facteur n’est pas le seul à impacter le moral des salariés, puisque le temps de trajet occupe une place essentielle dans leurs préoccupations. Pour 40 à 60 minutes, les salariés sont 45 % à considérer cela comme désagréable et au-delà de 60 minutes, ils sont 75 %. Que ce soit le matin ou à la fin de la journée, un salarié qui passe plus d’une heure dans les transports a le sentiment de perdre son temps et cette mobilité peut s’avérer très fatigante et stressante. À répétition, ils impactent le moral des salariés. Parmi les sondés, la note de bien-être au travail baisse en fonction du temps de trajet. Les salariés qui passent moins de 40 minutes dans les transports établissent une note de 6,8/10, quand il s’agit de plus d’une heure, elle descend à 6,4/10.
Un salarié avec un long trajet ou qui rencontre des difficultés dans les transports reste moins longtemps sur son lieu de travail, ce qui se répercute obligatoirement sur les relations sociales. Le sondage met en exergue que ceux qui habitent à plus de 40 minutes de leur lieu de travail déclarent qu’ils sortent moins souvent avec leurs collègues pour aller « boire un verre ». Ils sont seulement 15% face à 33% pour ceux qui prennent moins de 40 minutes. Il s’agit d’un impact considérable sur la sociabilisation en entreprise et donc la convivialité.
Des conséquences non négligeables pour l’entreprise
Le trajet domicile-travail a non seulement une répercussion sur le salarié, mais également sur son entreprise. L’étude de l’Ifop évoque qu’un salarié faisant plus de 40 minutes de trajet reste en moyenne 8h20 sur son lieu de travail contre 8h36 pour les autres. Il reste donc moins longtemps au bureau ce qui peut avoir un impact significatif sur l’année. 16 minutes par jour représentent une perte de 8 jours de travail sur l’année. Les conséquences ne s’avèrent pas négligeables pour les entreprises. Il est bien connu que les transports constituent un véritable stress pour les salariés particulièrement en Île de France. Des chercheurs américains pour Springer ont réalisé une étude sur le temps de trajet idéal. Pour avoir un moment de décompression suffisant sans pour autant subir le stress des transports, il serait judicieux de prendre seulement 16 minutes entre son lieu de travail et son domicile. Un chiffre qui s’avère presque inenvisageable pour la région parisienne.
Face à cette problématique, les salariés avec un long temps de trajet envisagent aussi différemment leur avenir dans l’entreprise. Parmi l’étude de l’Ifop, 49 % des salariés qui passent une heure dans les transports seraient prêts à partir en province s’ils en avaient la possibilité. Les entreprises pourraient donc se retrouver face à des départs de talents ou de salariés essentiels. Ce constat peut s’avérer inquiétant puisque le trajet impacte aussi la durée d’un contrat au sein d’une entreprise. Seulement 37 % des interrogés qui passent plus d’une heure dans les transports déclarent qu’ils pourraient rester plus de 5 ans au sein de leur société.
La mobilité, une solution pour les moins de 35 ans
Pour tenter de trouver des solutions, les nouvelles générations souhaitent miser sur la mobilité au quotidien afin d’apprécier d’autant plus leur travail au bureau. Elle possède des vertus bienfaitrices puisque le salarié est libre de travailler où il veut. Bien que la mobilité au sein des bureaux avec divers espaces de travail ou même le télétravail commencent à se démocratiser, c’est une pratique encore peu courante dans les entreprises. Seulement 34% des sondés déclarent « travailler en dehors du bureau, chez eux ou dans un tiers-lieu » au moins une fois par mois.
Pour rendre ces salariés plus heureux au travail, être mobiles tout au long de la journée peut avoir de réels effets vertueux sur leur santé mentale. Lors de son étude, l’Ifop met en avant le statut des « supers-mobiles », « les salariés qui cumulent les deux formes de mobilité et qui ont au moins un RDV professionnel à l’extérieur du bureau par semaine ». La note de bien-être s’élève pour ces personnes à 7,1/10 contrairement à une note de 6,5/10 pour la moyenne des salariés. Permettre d’être mobile régulièrement aide les salariés à se sentir plus à l’aise au travail, mais aussi à développer de la productivité. Ces « supers-mobiles » sont plus aptes à travailler en équipe, à s’ouvrir aux autres ou encore à juger leur entreprise comme performante. Promouvoir la mobilité au sein de son entreprise, c’est permettre une plus grande satisfaction concernant le lieu de travail. Les salariés qui ont l’occasion de sortir pour des raisons professionnelles, sont d’autant plus à l’aise avec leur bureau puisqu’ils le conçoivent comme une plateforme, un lieu central pour se poser et travailler en équipe.
La mobilité n’est pas synonyme de salariés nomades qui ne sont jamais présents au bureau. Ils accordent une importance à leur lieu de travail puisqu’ils s’y rendent pour travailler en équipe ainsi que pour partager des moments avec les autres salariés. Il s’agit alors de penser un aménagement pour permettre aux salariés de travailler à différents endroits que ce soit dans l’entreprise ou même en dehors.