La qualité plutôt que la quantité mais parfois la quantité apparaît comme salvatrice car elle permet de gonfler son chiffre d’affaires et de pouvoir investir. Dans tous les domaines, l’avis général conseille de privilégier la qualité à la quantité : que ce soit dans l’alimentation, le sport, les relations sociales, etc. Mais qu’en est-il pour l’entrepreneuriat ? Focus sur ce dilemme.
Dans le cas d’un entrepreneur dont la société connaît un boom phénoménal depuis 3 mois, il arrive parfois que ses ventes se multiplient brusquement, et qu’il signe tous les contrats qui se présentent. Le souci réside souvent dans le fait que notre entrepreneur va avoir tendance à vouloir tous les honorer… souvent au détriment de la qualité. Car l’entreprise n’est pas habituée à cette croissance et n’importe quel entrepreneur peut aussi, enflammé par l’entrée de fortes sommes, être tenté de trop diversifier son activité pour jouer sur tous les tableaux. Cette réalité est vécue par de nombreux entrepreneurs qui ont tendance dans ce cas à faire souvent les mauvais choix.
N’oubliez pas que quelle que soit l’activité, la qualité doit être privilégiée à la quantité. La plupart du temps, proposer un produit ou un service en quantité vous permet d’augmenter votre marge et votre rentabilité. Mais le rapport qualité/quantité va au-delà de la politique de vente, et se pose partout.
Vouloir toujours plus de qualité
La politique du « vouloir toujours plus » est naturelle, et synonyme d’ambition. Personne ne se dit préférer la quantité à la qualité, mais la quête effrénée du chiffre induit des conséquences fortes. Miser seulement sur la quantité, ce que beaucoup d’entreprises semblent adopter, est nuisible, surtout dans le cadre des petites structures. La quantité apporte souvent la confusion et déstabilise l’entreprise. Que ce soit sur ses employés, son modus operandi, ou sa culture même. Cependant, rentabiliser ses produits oblige parfois à vendre une certaine quantité de produits. Et pour vendre, le démarchage clients ne suffit pas. Afin de les conserver, la qualité de ce qui est proposé compte souvent dans ce cas !
Les produits / services
Il y a d’un côté le fast-food international, ancré dans la majorité des pays démocrates, et la crêperie artisanale d’un petit hameau breton. Qui fait le plus de chiffre ? Mac Donald, bien sûr. Si l’on peut aisément discuter la qualité proposée par la chaîne américaine, ces deux modèles ont un point commun : ils ne se dispersent pas. A leur carte, pas plus d’une dizaine de produits (ou formules) semblables sont proposés, et qui ont fait leur preuve. C’est pareil pour votre entreprise, qu’elle propose produit ou service. Le maître-mot : élaguer ! Taillez les branches de l’arbre pour qu’il repousse mieux le printemps suivant. Concentrez votre savoir-faire et vos connaissances sur quelques produits phares, où vous serez certain de la qualité proposée. Après, l’innovation n’est pas à exclure ! Mais elle doit servir la qualité du service, et non l’innovation elle-même, « pour faire nouveau ».
Le recrutement
Le recrutement de masse, sur une courte durée, intervient souvent lors d’une croissance inopinée. Il est dangereux, car les entretiens sont parfois bâclés. « Il faut recruter beaucoup, et vite, pour suivre les commandes » : l’entrepreneur pense qu’il est plus judicieux d’augmenter sa force de travail, que de recruter LE bon numéro. Erreur ! En plus d’augmenter bêtement votre masse salariale, ces nouveaux arrivants peuvent déstabiliser les fondements de la boîte. C’est justement dans ces périodes qu’il faut embaucher la perle rare, qui s’identifiera vite à la culture de l’entreprise, et s’adaptera rapidement à la situation.
Ce conseil est d’autant plus valable dans les cas des PME, et au moment du lancement.
Pour la première année, mieux vaut engager une « pointure », polyvalente, et qui puisse endosser deux/trois caquettes ; que trois employés résolument ancrés dans leurs domaines. Et plus simplement, mieux vaut quelqu’un de sûr et d’efficace, que trois employés médiocres. Si vous souhaitez alors une aide supplémentaire, peu qualifiée mais qu’il vous faudra former, n’hésitez pas à vous tourner vers un stagiaire.
La politique quantitative
Une politique « quantitative », qui objectivement n’est pas une mauvaise stratégie, comporte des risques. Elle consiste à vouloir élargir son champ d’activité, et à se lancer dans de nombreux projets différents. Mais attention ! « Trop d’idées tuent l’idée », et l’entreprise peut se perdre en route. Si votre société est encore une petite structure, concentrez-vous sur un ou deux objectifs, et déversez-y toute votre énergie ! C’est le seul moyen de s’imposer sur un marché.
Et même lorsque votre entreprise sera d’un acabit plus impressionnant, vouloir jouer sur tous les fronts est une stratégie rarement payante. Il ne faut pas confondre « diversifier son activité » pour proposer un service/produit en plus, avec vendre son âme au grand « Contrat » ! L’ADN de votre entreprise est le fil rouge qui doit accompagner son développement. Si, aux yeux des clients, votre marque ne représente plus ce qui a fait d’elle sa spécialité, ils vont la dédaigner.
Songez à viser la quantité, quand vous servez sûr d’avoir et de conserver une qualité, et quand vous aurez les moyens de ce développement (structure, trésorerie, employés).