Certains prétendent que grâce au fait qu’ils ont été salariés, ils sont à même de diriger des équipes parce qu’ils ont pu étudier les différents comportements aussi bien des dirigeants que des salariés et donc ils ont acquis une expérience. D’autres qui sont devenus entrepreneurs parce que l’occasion ou leur volonté d’être entrepreneur leur a permis d’entrer directement dans l’entrepreneuriat considèrent que c’est un atout parce qu’ils n’avaient pas d’a priori. Un dirigeant étant passé par la case salariale est-il un meilleur ou un pire chef d’entreprise ? Tentons de peser le pour et le contre.
Des employés modèles ayant gravi les échelons de leur propre entreprise d’année en année, d’anciens cadres qui ont réussi à accéder aux fonctions les plus élevées par le biais d’un travail de tous les instants et acharné, des jeunes dynamiques et motivés toujours prêts à prendre en charge les responsabilités qu’on leur confie jusqu’à celles de la gestion de l’entreprise toute entière… Les exemples sont nombreux pour illustrer la situation de ces dirigeants qui étaient d’anciens employés dans la même entreprise. Mais leur évolution ne justifie pas nécessairement la qualité de leur travail au poste de Président Directeur Général de leur entreprise.
Oui, l’ancien employé fait un chef d’entreprise exemplaire
Une connaissance approfondie de tous les dossiers, une maîtrise des outils techniques et matériels après du temps passé sur le terrain directement et pas seulement dans les bureaux de l’entreprise, une volonté de rendre pérenne la société après avoir gravi tous les échelons… Tous ces éléments suffisent à faire prendre conscience à quel point un chef d’entreprise étant passé par la case salariale possède des atouts indéniables pour être meilleur dans l’exercice de sa profession.
On peut même se rendre compte de cette situation à plus petite échelle : de nombreux dirigeants de restaurants chez McDonalds sont souvent issus de la case salariale. Leur connaissance profonde du travail les aide à gérer et diriger les restaurants toujours dans le respect des besoins des employés et des clients. De nombreux chefs d’entreprise en poste aiment d’ailleurs se rendre dans leurs usines, dans leurs magasins pour se rendre compte de la réalité du terrain.
Non, l’habit ne fait pas le moine
Mais l’on peut nuancer. Passer par la case salariale ne suffit pas nécessairement à avoir les épaules suffisamment larges pour gérer une entreprise toute entière. Et si une connaissance des métiers au pied de la hiérarchie pyramidale n’aidait en rien à la réalisation du travail au sommet de cette même pyramide ? A de grandes échelles en effet, il est difficile de comparer le montage d’une pièce sur une voiture avec la gestion des 100 usines à travers le monde. Chacun dispose de compétences propres qui servent à réaliser des tâches bien précises. Il paraît donc difficile parfois de créer des liens là où il n’y en a pas. Dans des structures où le nombre de salariés est important, le patron prend plus une allure de gestionnaire, et dans ce cas précis, les rôles ne sont pas nécessairement interchangeables…