L’achat d’un nom de domaine intervient généralement après plusieurs heures, plusieurs jours voir même dans certains cas plusieurs semaines de réflexion. Si le choix d’un nom de domaine est si difficile c’est qu’il va occuper une place centrale dans une stratégie de visibilité. Un nom de domaine doit être perçu comme une véritable marque à partir de laquelle une stratégie marketing va être développée.
Le travail d’analyse et de recherche aboutissant au choix d’un nom de domaine peut être effectué à l’aide d’outils fournissant les mots clés les plus usités par les internautes. Des outils de suggestions de mots clés comme Google AdWords, Keywordtool.io ou SemRush permettent de déterminer quelles sont les expressions les plus utilisées dans les moteurs de recherche pour des thématiques données. Ces résultats ventilés avec les mots clés les plus courants sur les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook permettent de choisir de manière chirurgicale un nom de domaine.
Malheureusement, ce nom de domaine a de très grandes chances d’être déjà réservé ! Avant de décliner l’expression du nom de domaine ou de lancer un nouveau un cycle de recherche, une chance subsiste de pouvoir acquérir le nom de domaine tant convoité. Cette chance a pour nom « second marché des noms de domaine » et est trop souvent ignorée ou oubliée.
Qu’est-ce que le second marché des noms de domaine ?
Le second marché des noms de domaine permet d’acquérir des noms de domaine déjà réservés par un particulier ou une société. Si les transactions entre acquéreurs et vendeurs peuvent être effectuées de manière directe, elles sont généralement réalisées par l’intermédiaire de places de marché. Sur ces dernières, les vendeurs enregistrent les noms de domaines dont ils désirent se séparer. Ils indiquent également pour chacun s’il est vendu contre un prix fixé ou s’il est mis aux enchères.
Certaines places de marché, afin de favoriser les transactions, peuvent déterminer un prix de vente maximum pour les noms de domaine enregistrés. Les vendeurs ont alors la possibilité de demander un audit de leur nom de domaine afin de pouvoir dépasser ce seuil.
Si l’on parle d’achat et de vente de noms de domaine, il est important de rappeler que l’on n’achète pas un nom de domaine mais un droit d’utilisation auprès d’un registrar et ce pour une période donnée. Le détenteur d’un nom de domaine peut renouveler cette réservation avant la fin de cette période. Il est ainsi possible de conserver un nom de domaine ad vitam æternam.
Valeur des noms de domaine sur le second marché
L’acquisition d’un nom de domaine sur le second marché est généralement plus onéreuse que la réservation d’un nom de domaine sur le premier marché, où le prix correspond en grande partie aux frais d’enregistrement.
Sur le second marché, les prix sont fixés par les revendeurs et certains, voir même une majorité, ont fait de leurs ventes une véritable activité professionnelle, appelée domaining. Ces vendeurs sont appelés des domaineurs. Cette activité spéculative ne doit pas être confondue avec le cyber-squatting, qui consiste à enregistrer des noms de domaine dans le but de tirer profit de la réputation d’une marque.
Si l’internet francophone est peu propice aux domaineurs, certaines ventes peuvent dépasser les dizaines de milliers d’euros. Par exemple, le nom de domaine credit.fr a été vendu en 2010 pour 587 500 euros. Les extensions anglophones sont plus sujettes aux ventes spectaculaires. Facebook a par exemple racheté le nom de domaine fb.com pour 8,5 millions de dollars!
Si la spéculation occupe une place importante sur le second marché, il est heureusement possible d’acquérir à des prix raisonnables des noms de domaine. Certains webmasters utilisent en effet ces places pour revendre des noms de domaine qu’ils n’utilisent pas ou plus. Dans ce cas, l’acquisition d’un nom de domaine est en général à la portée de tous les budgets.
Le second marché peut également permettre non seulement d’acquérir un nom de domaine mais aussi son contenu.
Avant de racheter un nom de domaine
Avant d’acquérir un nom de domaine, une étude de son passé est fortement recommandée. Cette analyse est encore plus importante lorsque l’opération est effectuée sur le second marché. Le nom de domaine a en effet une plus grande probabilité d’avoir été actif au cours des derniers mois.
Cette analyse a pour objectif de déterminer si le nom de domaine est ou non dans le bac à sable des moteurs de recherche. L’étude du contenu existant, ou passé avec par exemple le site archive.org, et des liens retour (les backlinks) avec des outils comme aHref ou Majestic, permet de juger si un nom de domaine va ou non être difficile à référencer.
D’autres critères doivent également être pris en compte avant d’acquérir un nom de domaine. Son ancienneté, son extension ou encore son potentiel de trafic permettent de juger si l’opération financière est intéressante ou non.
Alternative au premier et au second marché : les nouvelles extensions de noms de domaine
Les noms de domaine génériques se font rares sur le premier marché et sont souvent très onéreux sur le second marché. Pour mettre fin à cette pénurie et à cette spéculation, l’autorité en charge des noms de domaines, l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), a autorisé en 2012 la création de 2000 nouveaux noms de domaines de premier niveau. Les premiers ont été lancés en 2014.
Il est par exemple aujourd’hui possible de réserver des noms de domaine présentant des extensions comme .paris, .voyage ou encore .bzh. Ces nouvelles extensions offrent de belles opportunités même si de nombreux noms de domaines génériques ont déjà été réservés … et remis en vente sur le second marché.