« Je ne faisais que lui poser une question, et il l’a mal pris et je ne sais pas pourquoi ! » « Pour impliquer mes équipes, je leur pose des questions mais j’obtiens un silence de plomb » . Pour obtenir des réponses, vous posez des questions à vos équipes. Quoi de plus naturel. Pourtant, vous en faites l’expérience dans votre vie personnelle, il existe des questions qui peuvent transformer une soirée paisible en enfer. Malheur, vous avez décidé de poser quelques questions à vos employés. Pire encore, vous le faites au quotidien et très vite, il y a comme une atmosphère dévastatrice au bureau. Le manager qui demande des explications à ses employés est souvent vu comme un despote. Pleins feux sur les questions que le capitaine ne doit plus poser !
Les questions accusatrices
Le manager, conscient de son pouvoir et de son titre de chef, n’hésite pas à poser des questions à ses employés. Bien évidemment, il lui faut savoir ce qui se passe et comment se déroule le travail. C’est son droit. Toutefois, il y a certaines questions à éviter à tout prix. Le but est d’obtenir des informations et non de coincer l’autre dans un engrenage de « pourquoi » ou de « mais comment font les autres alors ? ». Oubliez les concours d’arguments houleux, où tout reste finalement bloqué. Dans le cas d’une vente qui ne marche pas, au lieu de demander pourquoi l’équipe n’atteint pas les objectifs, demandez ce qui peut être fait pour que cela marche tout simplement.
Les questions accusatrices, il y en a de toutes formes. Bien souvent, elles poussent l’autre à se justifier. Par exemple, la question qui survient presque tous les jours : « pourquoi es-tu en retard ? ». En toute logique, le retardataire trouvera une bonne excuse, peu importe qu’il dise la vérité ou qu’il vous raconte des histoires. Les faits sont déjà là, il est donc inutile d’essayer de creuser les motifs. Soyez malins et poussez le coupable à réfléchir. Lancez-lui une phrase du style : « je suis dans une assez mauvaise position. Tes collègues sont arrivés à l’heure et du coup, la situation devient embarrassante pour moi. Qu’en penses-tu ? »
Les questions démoralisantes
Mettre en doute l’idée de l’autre est démoralisant. En effet, lorsque vous demandez à votre employé s’il est bien certain de ce qu’il avance, vous le faites perdre en crédibilité. Ce dernier n’aura plus confiance en lui et se sentira un peu humilié quand même (vu qu’il a fait l’effort de dénicher cette idée). Les questions démoralisantes comme « as-tu bien réfléchi à cette solution ? » ou encore « tu es certain d’être prêt pour cela ? » sont à bannir du vocabulaire du manager. À la place, portez-y une réponse adaptée. Montrez à la personne que vous vous intéressez à son idée et demandez-lui les avantages et les risques impliqués dans ce nouveau projet.
Évitez aussi les questions démoralisantes qui cherchent sans cesse la petite bête du genre : « est-ce qu’il n’y aurait pas un défaut dans ton projet ? ». Cela ne fera que démotiver l’autre. Préférez plutôt des questions où vous lui montrez que vous étudiez l’idée ensemble. Demandez-lui les avantages et les inconvénients du projet. Par exemple : « combien ça va coûter ? Qui pourra y participer ? ». Même si l’idée parait douteuse ou encore farfelue, prenez-la en considération. Venant du manager, cela ne peut qu’amener de bonnes choses à l’entreprise.
Alors, il vous reste à trouver les questions constructives. Celles-ci se présentent sous la forme d’un dialogue où l’on conduit l’autre à se sentir valorisé.
« Comment vois-tu les choses ? Dans quelle direction, il serait bien d’aller, à ton avis ? Pour ce projet, à ton avis, comment tu t’y prendrais ? »
Et surtout attendez que la personne ait fini de parler, écoutez-la attentivement pour ensuite donner votre point de vue et ne commencez pas à démolir ses idées mais
« Ah ! je ne le voyais pas comme cela mais ton idée est à creuser. »
Il faut le savoir une question n’est jamais anodine.