Lancée en 2013 par Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, le concept du « Made in France » semble avoir conquis les acheteurs BtoB : de plus en plus d’entreprises françaises achètent des produits « Made in France », selon l’étude annuelle du cabinet AgileBuyer sur les relations entre les clients et les fournisseurs. Pourtant, parallèlement la réduction des coûts reste le premier objectif pour la majorité des entreprises sondées.
Le « Made in France » devient un vrai critère d’achats dans le BtoB
Le Made in France rencontre l’adhésion des habitants de l’hexagone parce qu’il est le symbole de l’emploi en France. Il est devenu un vrai critère d’achats dans le BtoB. Le « Made in France » apparaît non plus comme un critère anecdotique dans un secteur fermé mais est considéré par une majorité d’acheteurs (53%) comme un critère d’attribution du business. Ce pourcentage passe pour la première fois au-dessus de la barre des 50% et sa progression en deux ans (43%) retient l’attention.
Un changement dans les mentalités ?
Ce résultat traduit tout de même un certain changement dans la mentalité des acheteurs. Cette idée s’est petit à petit installée dans la réalité mais il faut reconnaître que nombre de start-up ont mis du cœur à l’ouvrage pour mettre en valeur les spécificités françaises et obtenir des critères d’attribution du business en rapport avec le « Made in France ». Cette tendance se retrouve dans le secteur privé, où 54% des acheteurs interrogés considèrent le Made in France comme un critère d’achats à part entière (en hausse de 8 points par rapport à l’année dernière). Cependant dans la sphère publique le résultat est moins marqué, où l’on évoque davantage de circuits courts, avec « seulement » 41% des acheteurs publics.
Quels sont les secteurs d’activité très pro « Made in France »
Les résultats d’une branche d’activité à l’autre marquent un écart certain. Dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration (78%) et de la mode ou encore du luxe (64%), le Made in France est devenu une marque de fabrique. Par ailleurs, les marchés fournisseurs de certains secteurs restent très locaux : la communication et les médias (71%), l’aéronautique ou la défense avec leurs bassins d’emploi respectifs (59%), la banque, la finance et les assurances (58%).
En revanche, dans d’autres branches dont la production est internationalisée et localisée à l’étranger, le Made in France n’est pas un critère d’attribution du business à l’image de l’automobile (32%).
Le Made in France ne représente pas une contrainte
Une forte majorité d’acheteurs (68%) estime que le Made in France ne représente pas une contrainte particulière en termes d’achats. Seuls 10% estiment qu’il s’agit d’une contrainte car le Made in France reviendrait – selon eux – à acheter plus cher quand 15% rappellent que les produits ou les services achetés par leur entreprise ne se trouvent pas en France.
Arnaud Choulet, Directeur des Achats Groupe chez Korian, cité dans l’étude de 2019, soulignait que « Plus de 75% de nos achats sont made in France et il s’agit clairement d’une opportunité et pas d’une contrainte. Compte tenu du maillage national de Korian, qui en fait un véritable acteur local, nous souhaitons aller plus loin et je veille à la cohérence de notre politique achat dans l’écosystème régional de nos établissements. »
C’est notamment le cas dans l’industrie où les scores sont moins élevés que pour le reste du panel. 64% des acheteurs interrogés pour l’automobile, 63% pour l’aéronautique et la défense, ou encore 58% pour la métallurgie et la mécanique.
A contrario, une forte majorité d’acheteurs dans les entreprises de services ne voient aucune contrainte à acheter Made in France : 86% dans la banque, la finance et les assurances, 80% dans le tourisme, ou encore 76% dans le conseil et la formation.
Sur ce point, il est à retenir qu’il est plus facile d’acheter en France pour une entreprise de services hexagonale que pour un groupe industriel français dont les achats de production et de matières premières se trouvent parfois à l’étranger, d’acheter à des fournisseurs locaux quand les entreprises sont implantées dans des pays étrangers.
Cette tendance représente donc une bonne nouvelle pour les entreprises de l’hexagone !