Entretenir des rapports cordiaux avec les salariés paraît une évidence. Cependant les dirigeants doivent parfois faire preuve de retenue et respecter certaines règles selon les circonstances. Même si pour la bonne marche de l’entreprise une entente est nécessaire, il y a cependant des limites à ne pas franchir. Quelles sont alors ces limites à ne pas franchir avec vos salariés et en quoi influent-elles grandement sur la direction de l’entreprise ?
Une limite légale à respecter
Rapports d’amitié, entente cordiale et relations hommes femmes sont nécessaires afin d’entretenir un climat optimal dans l’entreprise. Les dirigeants ne doivent en effet pas faire preuve d’autorité lorsque cela n’est pas indispensable, et un respect mutuel doit s’imposer entre tous les salariés. Cependant un chef d’entreprise doit imposer une certaine hiérarchie propice à la bonne marche de l’entreprise et doit lui-même faire preuve de retenue quand la situation l’impose. Ainsi le personnel féminin ou masculin doit être traité avec la plus grande sagesse car la jurisprudence encadre strictement les éventuels dérapages.
La Cour de cassation réprime sévèrement le harcèlement sexuel , mais aussi les relations ambigües qui pourraient survenir entre un supérieur hiérarchique et une salariée. Le Code du travail dans son article L 1153-1 rappelle alors que des propos et des comportements déplacés sont susceptibles de caractériser un harcèlement de nature sexuelle. Dans un arrêt du 28 janvier 2014, la Chambre sociale de la Cour de cassation a même rendu un arrêt posant les limites de la tentative de séduction envers une salariée.
Encadrer la vie privée sur le lieu de travail
Avec l’avènement des technologies du numérique et de l’information, bon nombre de dirigeants et d’employeurs se confrontent à de nouvelles règles au sujet de la surveillance et du contrôle des données personnelles. Une limite est en effet à respecter dans les entreprises, particulièrement concernant le contrôle des salariés par le département des ressources humaines. Un dirigeant ne peut ainsi contrôler le contenu des emails et réseaux sociaux que lorsque cela implique que ces informations concernent strictement les aptitudes du salarié. En dehors du cadre intime et personnel un employeur doit alors faire preuve de vigilance pour à la fois assurer la direction de l’entreprise et veiller à la productivité de ses salariés, mais aussi montrer de la transparence pour ne pas oppresser son personnel. Des représentants du personnel doivent ainsi impérativement connaître les outils de contrôle et de gestion afin de rassurer les salariés.
Des rapports humains à définir
Selon l’INSEE près d’un salarié sur cinq se lie d’amitié avec un collègue sur son lieu de travail. Les rapports d’amitié sont toujours bénéfiques pour assurer un climat idéal dans une entreprise, mais les employeurs hésitent souvent à concilier un lien de subordination et un esprit de camaraderie.
Les liens hiérarchiques et les rapports professionnels nécessitent forcément une autorité dans une entreprise, ce qui n’exclut pas des relations plus spontanées voire plus étroites avec les salariés. Une limite est alors nécessaire et un juste milieu s’instaurer entre l’autorité et l’amitié. Si l’esprit d’équipe constitue une nécessité et devrait même être encouragé sur le lieu de travail, en revanche des rapports trop directs ne s’avèrent pas un bon choix. Si le vouvoiement est la règle, le tutoiement constitue un emploi à limiter car cela pourrait saper à terme l’autorité du chef d’entreprise.