Certaines sociétés, intégrées dans le système économique et concurrentiel, peuvent répondre à des besoins sociaux, sociétaux ou environnementaux. La nature « sociale » doit être inscrite dans l’objet de l’entreprise ou être actée par les actionnaires. Comment s’inscrire dans une telle démarche ?
Le Baromètre de l’Entrepreneuriat Social 2020, édité en partenariat avec Ashoka, l’Avise, le Mouves, Opinion Way et Orange met en exergue le rôle majeur des entrepreneurs sociaux pour parvenir à réaliser la transition écologique et la construction du « monde de demain » plus social, durable et solidaire.
L’écologie, il faut le souligner, s’est progressivement imposée comme enjeu majeur. La crise sanitaire actuelle accélère cette prise de conscience et souligne la nécessité de repenser notre modèle économique.
L’économie Sociale et Solidaire (ESS), est une actrice incontournable de cette transition écologique et sociale. Les entrepreneurs sociaux mettent en évidence qu’un modèle alternatif dans lequel se réconcilient écologie et économie est possible.
Quelques chiffres clés extrait du baromètre :
- 68% des Français associent les notions d’entrepreneuriat social et de transition écologique, un chiffre qui grimpe à 93% pour les entrepreneurs sociaux.
- 80% du grand public pense que les entrepreneurs sociaux ont un rôle à jouer dans la construction de l’économie post-crise, notamment pour lutter contre ses conséquences, telles que le chômage.
- 45% des 18-24 ans se déclarent intéressés par l’économie sociale et solidaire pour lancer leur propre activité (+2 points), et 59% pour y travailler (+9 points).
Introduire une politique d’entrepreneuriat social au sein d’une entreprise
Sans devenir une « entreprise sociale » à proprement parler, avec les contraintes que cela entraîne, chaque société peut en intégrer une ou plusieurs composantes.
– Sur le plan social : un chef d’entreprise peut par exemple décider d’une échelle de rémunérations de 1 à 10 (norme appliquée dans les entreprises sociales). Cela permet, au choix, de mieux rémunérer ses collaborateurs ou de limiter le prix de vente de certains produits ou services afin de les rendre accessibles au plus grand nombre. Il peut aussi choisir d’intégrer au sein de son équipe plus de personnes en difficultés (pour cause de handicap, de chômage, de mauvaise intégration…).
– Le dirigeant peut privilégier des achats éthiques ou de proximité pour favoriser l’économie de proximité.
– L’entreprise peut également travailler à réduire son impact écologique et à privilégier des solutions durables. Elle produira donc des biens réparables et non rapidement obsolètes. Elle pourra aussi envisager des systèmes de collaboration avec d’autres personnes (partages de compétences, de locaux ou d’équipements) et créer ou développer un pôle d’économie circulaire.
La mise en place d’une politique d’entrepreneuriat social
Au sein d’une entreprise, la mise en place d’une politique d’entrepreneuriat social exige l’assentiment de tous : décideurs, actionnaires et personnel. Elle doit aussi être expliquée aux fournisseurs et/ou aux clients concernés (nature des achats, prix de revente maximal indicatif des produits, …). De même, il sera intéressant de prendre contact avec les collectivités locales et les associations pour avoir une estimation des besoins et une idée des moyens mis en œuvre par d’autres acteurs pour créer une solidarité au sein de la communauté.
Favoriser les entrepreneurs sociaux sans forcément en devenir un
Sans s’obliger à adhérer aux normes en vigueur dans l’entrepreneuriat social, un responsable peut décider de privilégier ce secteur économique en le favorisant lors de passations de marchés, ou encore en investissant dans le capital d’entreprises sociales, sans en attendre de retour excessif. Adhérer à la démarche d’entrepreneuriat social peut donc être multiforme et chacun peut trouver sa place et s’y adapter à son rythme.