« Ouvrir le capital de mon entreprise ? Ne plus être entièrement maître à bord dans mon entreprise ?… » Et oui, comme beaucoup d’entrepreneurs vous êtes malheureusement atteint de préjugés concernant la levée de fonds. Pourtant vous pourriez gagner beaucoup à changer votre point de vue sur la levée de fonds ?
En cette fin d’année 2021, le financement des entreprises est au cœur des préoccupations des entrepreneurs. Si les levées de fonds semblent de plus en plus nombreuses et qu’elles atteignent des montants records, elles demeurent exceptionnelles et apparaissent parfois comme un miroir aux alouettes. Peu d’entreprises y ont recours et les méthodes les plus classiques de financement ont toujours le vent en poupe et pourtant cette source de financement n’est pas à écarter. N’oubliez pas cependant que la réception de fonds est souvent assortie de contraintes qui peuvent se révéler être ensuite des freins à votre développement et qu’il vous faudra soupeser les pour et les contre de chaque solution ou méthode. Nombre d’entrepreneurs privilégient l’autofinancement et l’indépendance alors que d’autres cherchent constamment à accélérer le développement de leur entreprise.
Les trois paramètres
Trois paramètres de base sont à prendre en compte quand on recherche du financement : le stade de votre entreprise, vous et votre statut ainsi que le rôle de chaque acteur. Les banques ont par exemple la fonction de financer des situations bien spécifiques et il ne sert à rien de les solliciter pour ce qu’elles ne font pas. Il faut bien comprendre que chaque entité est un maillon de la chaîne de financement global. Les acteurs se complètent et sont parfois dépendants les uns des autres. On pensera notamment aux prêts d’honneur qui sont la plupart du temps conditionnés à l’octroi d’un prêt bancaire. Le but recherché en l’occurrence est l’effet de levier. L’État joue ainsi, au travers de certaines structures, un rôle qui peut s’avérer déterminant dans votre recherche d’argent.
Attention aux contraintes légales
Certaines formes de financement ne sont utilisables qu’à des stades précis de l’entreprise. Ainsi, si vous avez déjà créé votre entreprise, vous ne pourrez pas profiter des financements liés au porteur de projet. N’agissez pas dans la précipitation ! D’autres nécessitent que votre entreprise soit suffisamment développée ou ait fait par exemple la preuve de la faisabilité de son concept et dispose de bilans. Certaines dépendent de votre statut au moment de la demande et il vous faut avant tout préserver votre temps et le canaliser sur des actions utiles. Rien ne sert de solliciter une source de financement qui ne s’applique pas à votre cas spécifique. Vous souhaitez renflouer vos caisses ? Pas de problèmes !
Enfin, n’oubliez pas que dans une majorité de cas, vous devrez convaincre pour trouver de l’argent et vous doter des bons outils. Le Business Plan représente souvent un atout majeur pour décrire votre vision et faire des projections mais il en existe bien d’autres.
1. Mettre toutes les chances de son côté pour assurer une bonne santé financière à son entreprise.
La levée de fonds représente souvent un levier nécessaire pour assurer les Besoins en Fonds de Roulement de l’entreprise. Gérer la vie de votre entreprise et lui offrir une opportunité supplémentaire d’être pérenne : voilà un des intérêts majeurs de la levée de fonds.
2. Renforcer le capital pour prétendre plus facilement à l’obtention d’un crédit ou d’aides financières.
Les organismes délivrant des aides ou des crédits sont sensibles à l’importance des capitaux propres de l’entreprise. Renforcer ses fonds propres permettra souvent de les convaincre de la crédibilité de votre projet et les inciteront à vous soutenir. À noter également : une augmentation de capital permet à l’entrepreneur de prétendre à des aides plus importantes. La levée de fonds vous donne toutes les chances d’obtenir les sommes nécessaires au développement de votre entreprise.
3. Pouvoir démarrer l’activité.
Votre entreprise est enfin créée. Très bien, mais il vous reste encore à la faire vivre ! Pour cela vous devrez notamment acheter du matériel, louer des locaux, embaucher du personnel ou bien vous fournir en matières premières. Ces investissements nécessaires au démarrage de votre activité ne seront pas forcément comblés par les fonds personnels que vous avez engagés au départ. Loin d’être une option stratégique, la levée de fonds devient alors indispensable à votre entreprise.
4. Être prêt à gérer un développement rapide de votre entreprise.
Des entreprises sombrent parfois, victimes d’un succès qu’elles n’avaient pas su anticiper. Être prêt à assurer une demande qui s’accroît rapidement et ne pas faillir face aux attentes des clients : là se trouve l’enjeu de la levée des fonds. Se donner les moyens de ses ambitions a un coût.
5. Élargir sa gamme, être en mesure de proposer de nouveaux produits ou services.
Cela va vous demander des investissements en recherche et développement, en achat de nouvelles machines ou encore en recrutement de compétences supplémentaires. Pouvoir enrichir votre offre vous permettra d’avoir plus de cordes à votre arc et de mieux rebondir aux fluctuations des marchés.
Quelques exemples de levée de fonds et de leur objectif.
Splio, le spécialiste parisien de l’expérience client se structure pour recruter des talents.
Cet éditeur parisien d’un logiciel permettant d’anticiper les demandes de clients dans le commerce de détail et de luxe a levé 10 millions d’euros. L’opération associe le fonds Ambition Numérique de Bpifrance, BNP Paribas Développement et Amundi Private Equity Funds.
Doctolib. La start-up française spécialisée dans les outils numériques de prise de rendez-vous médicaux.
Elle a levé 26 millions d’euros. Ses investisseurs de départ, le fonds de capital-risque Accel, les entrepreneurs Pierre Kosciusko-Morizet (co-fondateur de PriceMinister) et Nicolas Brusson (directeur général de BlaBlaCar) – ont poursuivi leur soutien, tandis que Bpifrance fait son entrée au capital. Celle-ci lui permettra de poursuivre ses recrutements, d’élargir sa base de clientèle et de continuer à innover dans ses logiciels et services pour professionnels de santé et patients.
La société française Vestiaire Collective, spécialisée dans la vente en ligne de vêtements et d’accessoires de luxe d’occasion.
Elle a levé 58 millions d’euros auprès de fonds français et britannique, afin de créer un nouveau centre logistique en France. L’opération a été menée par le fonds britannique Vitruvian Partners, les fonds français Eurazeo et Idinvest Partners. » Cette levée de fonds servira à financer un investissement dans un nouveau centre logistique unique en France », et à » renforcer (sa) présence aux Etats-Unis « . L’entreprise, qui compte actuellement quelque 200 salariés, souhaite » devenir en 2018 le leader mondial et incontesté du marché de la mode d’occasion » et prévoit de créer » 120 emplois dans le monde dans les 18 prochains mois « , selon ses dirigeants.
Roche et Novartis ont contribué aux 37,5 millions d’euros levés par la société française Vivet Therapeutics
Elle développe des thérapies géniques (introduction d’un gène dans une cellule pour soigner une pathologie) afin de traiter des maladies métaboliques d’origines génétiques, des maladies du foie en particulier, compte démarrer les essais cliniques en 2018 grâce à cette levée de fonds.
FoodTech Frichti a annoncé une levée de fonds de 30 millions d’euros
Réalisée auprès des fonds d’investissement Verlinvest et Felix Capital et de ses actionnaires historiques, Alven Capital et Idinvest Partners. Sa clientèle est en constante progression grâce à son modèle logistique créé en interne qui lui permet de regrouper la livraison de commandes voisines et donc d’optimiser les temps de parcours ainsi que les coûts pour le client. Par ailleurs, la Foodtech, l’entreprise salarie ses coursiers. Elle compte à ce jour plus de 300 employés en CDI, dont une soixantaine en cuisine. Grâce à cette troisième levée de fonds, Frichti va désormais élargir son horizon et mettre le cap sur l’international.