La première édition du baromètre SISTA / Boston Consulting Group (BCG) sur les inégalités de financement entre dirigeants et dirigeantes de startups met en exergue la difficulté pour les femmes à lever des fonds.
Sur la période 2018 – 2019, les entrepreneures françaises ont levé 393,86 millions d’euros, soit 4,4 % du montant total levé par l’ensemble des startups sur la même période. Alors que l’année 2019 a enregistré de multiples opérations supérieures à 100 m € (réalisées par des équipes masculines), le top 5 féminin voit sa plus importante levées s’établir à 54 millions d’euros. Ainsi, sur 614 levées de fonds en 2018 seules 77 ont été réalisées par des startups avec au moins une femme parmi ses fondateurs. Un ratio en baisse de 20 % par rapport à l’année précédente, selon le dernier baromètre de l’association pour la parité dans la tech StartHer et KPMG. » Pour les startups uniquement dirigées par des femmes, le ratio tombe à moins de 3 % versus 12,5 % pour les startups mixtes « .
En France, le conclusion est sans appel les startups fondées par des femmes ont, en moyenne, 30 % moins de chance que celles fondées par des hommes d’être financées par les principaux fonds de capital-risque. Mais le paradoxe est que les startups fondées ou co-fondées par les femmes rapportent 2,5 fois plus que celles fondées par des équipes exclusivement masculines, selon une étude du BCG et Sista qui a scruté la situation de 15 000 startups françaises, allemandes et britanniques le et analysé profil de leurs 27 500 fondateurs et fondatrices. Le constat met en évidence que les différents acteurs (investisseurs, pouvoirs publics etc.) sont très frileux d’investir dans les projets présentés par des femmes.
Les startups féminines françaises ont 30 % moins de chance d’être financées par les principaux investisseurs
5,4 % de l’ensemble des startups fondées en France depuis 2018 l’ont été par une équipe 100 % féminine. Si on ne prend en compte que les startups financées par les principaux investisseurs, alors seulement 3,8% d’entre elles ont été fondées pas une équipe 100 % féminine, soit un écart de 30 %.
A chaque tour de financement, les femmes dernières servies
Cet écart s’accentue à chaque tour de financement. Elles ont 40 % moins de chance d’accéder aux séries A (deuxième tour de financement), 80 % moins de chance d’accéder aux séries B (troisième tour) et…100 % aux séries C.
Dans le même temps, les disparités dans les montants des fonds levés ne laisse aucun doute sur la discrimination. En moyenne, les fondatrices reçoivent 2,5 fois moins de fonds que les fondateurs. Les écarts de fonds moyens levés sont significatifs dès les premiers tours (1,2 fois moins dès le premier tour, 1,8 fois moins au second tour).
En France, seulement 2 % des fonds levés le sont par des startups féminines, vs. 89 % pour des startups masculines
A la tête des fonds d’investissements, une majorité d’hommes
Le faible taux de féminisation des principaux fonds d’investissement ! Sur les principaux fonds, on compte seulement 14 % de femmes « partners ».
Selon le collectif Sista, il faut réaliser un véritable travail pour transformer la situation : « La situation du capital risque français explique en partie les biais inconscients à l’œuvre dans les process d’investissement : la moitié des 29 principaux fonds ne compte aucune femme parmi leurs partners. Sensibiliser les investisseurs et mettre en place des bonnes pratiques pour les contrer est essentiel ».