Les nouvelles tendances d’investissement que les entrepreneurs ignorent (mais devraient suivre)

Bien des chefs d’entreprise et des entrepreneurs français passent à côté de ces tendances porteuses, faute d’informations ou de temps pour décrypter les signaux. De la transition écologique à la finance numérique, voici un tour d’horizon des nouvelles tendances d’investissement qui bousculent l’économie tricolore et mériteraient un examen attentif.

La green tech, plus que de simples bonnes intentions

Alors que la France s’est engagée dans la neutralité carbone à horizon 2050, les start-ups de la green tech sont en plein essor. Au-delà de l’énergie solaire ou éolienne, une multitude de projets innovants voient le jour : agriculture régénérative, captation de CO₂, solutions pour la mobilité propre, etc. Les investisseurs institutionnels comme Bpifrance misent de plus en plus sur ces entreprises prometteuses, et certaines grandes villes françaises, à l’instar de Grenoble ou Nantes, s’affirment comme des hubs d’innovation verte.

Pour les entrepreneurs, soutenir une start-up green tech, c’est potentiellement s’associer à la dynamique du développement durable tout en anticipant des retours sur investissement élevés. Les nouvelles réglementations environnementales et la demande croissante des consommateurs pour des produits plus responsables laissent entrevoir des marchés en forte expansion. Ignorer ce créneau, c’est se priver d’un vecteur de croissance susceptible de transformer durablement l’écosystème industriel français.

Le boom de la finance dématérialisée

Depuis plusieurs années, la transformation numérique touche de plein fouet le secteur financier. Des acteurs comme Qonto ou Manager.one ont révolutionné la banque en ligne pour professionnels, tandis que des plateformes d’investissement collaboratif (crowdfunding) comme Ulule ou KissKissBankBank se sont imposées dans le financement participatif. Désormais, les néo-assureurs tels que Alan s’aventurent sur de nouveaux segments, soutenus par des levées de fonds conséquentes.

L’essor de la finance dématérialisée ne se limite plus aux start-ups de la fintech : même des groupes plus traditionnels cherchent à racheter ou à s’associer avec ces jeunes pousses afin de moderniser leurs services. Les entrepreneurs qui explorent ces nouvelles solutions d’investissement ou de financement y trouvent non seulement de la flexibilité, mais aussi l’opportunité de réduire les coûts et de toucher une clientèle en quête de simplicité.

L’économie circulaire, un modèle en plein essor

Reposant sur la réduction des déchets, la revalorisation des ressources et la prolongation de la durée de vie des produits, l’économie circulaire est en passe de devenir un enjeu majeur de compétitivité. De plus en plus d’entreprises françaises s’y engagent, comme Back Market, spécialisée dans la revente d’appareils électroniques reconditionnés, ou Phenix, qui lutte contre le gaspillage alimentaire. Ces modèles se développent rapidement, soutenus par les collectivités locales et un public sensibilisé à l’urgence écologique.

Investir dans l’économie circulaire, c’est anticiper les prochaines mutations législatives, tout en s’alignant avec les nouvelles attentes des consommateurs. Pour un dirigeant, il peut s’agir de diversifier son portefeuille ou de conclure des partenariats stratégiques afin de donner une seconde vie à des déchets industriels, par exemple. Les gains potentiels incluent une meilleure image de marque et des économies liées à l’optimisation des flux de production.

La deep tech à la française

Longtemps considérée comme un terrain réservé à la Silicon Valley, la deep tech (intelligence artificielle, robotique, biotechnologies, etc.) connaît un fort développement en France, notamment grâce à des initiatives telles que le programme French Tech DeepNum20. Des incubateurs comme Agoranov, à Paris, ou Le Catalyseur, à Toulouse, accompagnent des projets scientifiquement pointus, soutenus par des laboratoires universitaires et des chercheurs de renom.

Les entrepreneurs qui s’y intéressent découvrent un univers où la recherche fondamentale et l’application industrielle se rejoignent, ouvrant la voie à des innovations de rupture. Qu’il s’agisse de concevoir des robots pour l’industrie manufacturière, de développer des matériaux avancés ou d’explorer les possibilités de l’IA médicale, investir tôt dans la deep tech peut engendrer des retours substantiels… à condition de maîtriser les risques, souvent plus élevés que dans d’autres secteurs.

L’immobilier nouvelle génération

Si l’immobilier reste une valeur refuge traditionnelle, les modèles d’investissement évoluent grâce à la digitalisation. De nouvelles plateformes (Brickmeup, HomUnity, etc.) permettent de placer son argent dans des projets immobiliers de façon participative, parfois en quelques clics. De plus, la rénovation énergétique est devenue un créneau porteur, dopé par les aides publiques et la pression réglementaire.

Pour les chefs d’entreprise, il peut être judicieux de surveiller ces tendances : investir dans des projets immobiliers hybrides (espaces mixtes, lieux de coworking, habitats partagés) ou miser sur la revalorisation de friches industrielles offre à la fois une diversification et un impact positif sur l’environnement urbain. Les entrepreneurs tournés vers la transformation des usages peuvent ainsi conjuguer rentabilité et engagement social, ce qui séduit de plus en plus d’investisseurs institutionnels.

Quitter la version mobile