Sandra LE GRAND, nous confie pour ce numéro de Dynamique Entrepreneuriale, les clés pour financer son entreprise ainsi que les comportements à adopter lorsqu’on est une femme entrepreneure.
Le démarrage ou phase d’amorçage
Les femmes entrepreneures peuvent d’abord solliciter leurs ami(e)s pour faire appel à la Love Money. Ceux-ci peuvent ainsi, à travers elles, vivre l’aventure de la création d’entreprise ! Lors de cette phase, l’entrepreneure peut faire appel aux banques ou réseaux de Business Angels.
Il est conseillé aux femmes créatrices d’entreprises de s’adresser aux réseaux féminins de Business Angels tels que Femmes Business Angels. Si les investisseurs y sont des femmes, les projets qu’elles soutiennent peuvent être cependant portés par des hommes. On observe tout de même une affinité particulière de ces réseaux vis-à-vis des projets de femmes. Il existe également un fonds, France Active, qui peut se porter garant sur les prêts des projets mis en place par des femmes.
Les autres organismes utiles
D’autres réseaux tels que le Réseau Entreprendre peuvent aider les entrepreneures dans le lancement de leur projet. Il est également possible de se tourner vers des organismes publics et institutionnels comme Oséo, les Chambres de commerce et d’industrie ou les Chambres des métiers. Le gouvernement met en place des initiatives visant à encourager les créations d’entreprises.
Des avantages fiscaux sont octroyés aux financeurs dans le cadre du plan de relance (loi TEPA, Holding ISF ) ou la dotation de fonds spécifiques à Oséo qui se charge de la redistribution des sommes aux PME (aide à la création, aide au développement innovation, aide et co-garantie de prêt bancaire.). Ces différentes mesures peuvent aider les entrepreneures à financer leur projet. Les entrepreneures peuvent enfin postuler à l’accompagnement au sein d’incubateurs destinés aux femmes créatrices, tels que Paris Pionnières.
La phase de croissance
Seulement 13 % des femmes franchissent le seuil de croissance contre 87 % des hommes, alors qu’aux états-Unis elles sont aussi nombreuses que leurs homologues masculins à poursuivre leur croissance. D’un point de vue financier, le fait d’être une femme ne constitue pas un handicap pour le développement de l’entreprise. Il est même reconnu qu’une femme gère mieux les budgets, respecte mieux son Business Plan que certains hommes : elle gère souvent le budget familial et applique donc la même rigueur à leur entreprise.
Dans cette phase de croissance les acteurs principaux sont encore et toujours les banques auprès de qui vous sollicitez prêts, crédits, autorisations de découvert. Certains organismes et mécanismes d’accompagnement peuvent également contribuer au développement du besoin en fonds de roulement (ex. Factor, affacturage, Dailly, recouvrement, nantissement de stocks…).
Les défis du financement de l’entreprise
Une femme décidée à développer la société qu’elle a créée doit nécessairement trouver des moyens financiers supplémentaires. Faire appel à une banque c’est accepter de s’endetter, ce qui implique un certain nombre de garanties indispensables, donc des risques (hypothèques, garanties personnelles ). Dans ce cas, le fait de ne pas « diluer » son capital constitue un avantage.
En revanche, si les besoins en financement deviennent plus importants et que la fondatrice de la société décide d’ouvrir son capital, elle peut alors faire appel aux Capitaux Risque qui proposeront d’investir quelques centaines de milliers d’euros, voire quelques millions d’euros en contrepartie d’un pourcentage du capital. Les entrepreneures peuvent faire ainsi appel aux FCPR (Fonds Commun de placement à Risque), FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation) bénéficiant pour ces derniers d’aides fiscales.
L’intérêt pour une femme de se trouver dans cette situation de développement fort de son entreprise réside dans l’accroissement de sa visibilité. Peu nombreuses dans la course à la croissance, elles auront ainsi toutes les chances de se faire remarquer. Les capitaux risqueurs peuvent parfois même éprouver une certaine fierté à gérer le dossier d’une femme entrepreneure.
Un comportement à adopter
Bien entendu, toute femme chef d’entreprise doit s’investir dans les réseaux destinés aux femmes entrepreneures, et notamment ceux du monde de la finance afin de multiplier les échanges lors de réunions, de cocktails Networking… et de toucher directement les acteurs clés de ce marché (ex. Trophées du Private Equity Magazine, Journées d’échange partenaires des Clubs d’Entrepreneurs, Agregator, CroissancePlus, et plus spécifiquement pour les femmes : European Professionnal Network).
L’arme essentielle reste une excellente communication très claire dans l’expression des besoins et de l’utilisation des ressources demandées. Enfin, sourire et séduction peuvent seulement être le « petit bonus » dans un univers d’hommes !
D’une manière générale, on peut affirmer que face à une femme qui inspire une forte détermination, avec une vraie volonté de réussir, la confiance du banquier pourrait être plus facilement accordée. Une femme peut également faire davantage preuve d’ambition contrôlée – mesurée et chiffrée – et de transparence dans sa capacité à réaliser un Business Plan, partager le suivi des tableaux de bord, échanger sur les solutions à apporter à des situations parfois difficiles avec peut être moins de « complexes » qu’un homme. Preuve aussi qu’investir dans les femmes requiert une attention particulière pour le monde de la finance, un fonds d’investissement dédié aux femmes vient de se créer : « Women Equity Program » : www.women-equity.org