Les différents types de mauvais business plan

Le business plan n’est pas forcément le meilleur moyen de vérifier si un projet entrepreneurial vaut la peine d’être lancé. Parfois même, c’est le pire moyen de se lancer dans un projet entrepreneurial. Nous allons lister ici les différents types de mauvais business plan, par catégorie, c’est-à-dire ceux qui finalement ne servent pas la cause entrepreneuriale.

Le business plan MBA ou l’art de le rédiger seul

Rédiger un business plan prend du temps. En effet, un entrepreneur est rarement bon en tout et ne peut pas avoir les connaissances techniques sur chaque partie du business plan : marketing, ressources humaines, comptabilité, finance, stratégie, vision. Sa rédaction demande une capacité à se placer simultanément dans la peau d’un chef de produit marketing, d’un comptable, d’un directeur de la stratégie, d’un directeur des ressources humaines et d’un commercial. Hormis pour un étudiant de MBA qui aurait étudié l’ensemble de ces thématiques, ce n’est pas une tâche facile.

En effet, cela requiert une certaine polyvalence de l’entrepreneur. Or le propre d’un bon entrepreneur n’est pas d’être excellent en tout mais de savoir s’entourer. Un entrepreneur qui réalise seul son business plan, sans demander l’avis de ses associés, de son équipe ou de ses salariés fait fausse route ! Appuyez-vous sur les expertises de tous vos collaborateurs. Un business plan est un travail d’équipe !

Le business plan Google (ou l’absence de confrontation avec les clients)

Le business plan, par sa forme écrite peut finalement contraindre l’entrepreneur à rester chez lui plutôt que de rencontrer ses clients. Or, ce qui compte dans votre étude de marché, ce n’est pas ce que Google vous raconte, ce ne sont pas les chiffres trouvés sur internet. Ce qui compte, ce sont vos rencontres avec des prospects, votre expérience avec vos futurs concurrents, les feedbacks d’experts sectoriels. Tout business plan, aussi précis soit-il, ne faisant que citer des références issues de recherches Google est un business plan inutile. De même, un business plan indiquant dans son étude de marché, que suite à l’envoi d’un questionnaire 75 % des personnes sont prêtes à acheter la solution, n’apporte aucune information valable, les personnes répondant à un questionnaire étant peu impliquée.

Le business plan Prix Nobel d’économie (ou les calculs sont très complexes)

Il s’agit du business plan extrêmement précis, notamment dans la partie financière. Certains entrepreneurs cherchent à être si précis qu’ils indiquent des centaines d’hypothèses, écrivent une dizaine d’onglets sous Excel afin de démontrer qu’ils ont été très rigoureux. Encore une fois, Warren Buffett est la voix de la raison : « Mieux vaut avoir approximativement raison que précisément tort ». Pour des prévisions financières, il vaut mieux aller au plus simple, bien faire comprendre le modèle économique et les trois variables clés plutôt que de se lancer dans une étude extrêmement minutieuse, au centime près, du chiffre d’affaires.

Le business plan d’excuse (pour ne pas se lancer)

Le business plan d’excuse est le business plan que l’on rédige… pour ne pas se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Il s’agit du business plan qui nous autorise à repousser l’échéance. « Je n’ai pas fini mon business plan. » « Je rédige un business plan puis je quitte mon travail. » « Non,Je ne vais pas me lancer, mon business plan indique que cela ne marchera pas ». Encore une fois, un business plan ne sert pas à dire si vous devez créer ou non une entreprise. D’ailleurs, mieux vaut lancer un petit quelque chose, un prototype, démarcher des premiers clients sur un produit ou service imparfait plutôt que rédiger un business plan. Ce dernier vient dans un second temps. Ne rédiger pas un business plan pour vous rassurer !

Le business plan suivi à la lettre (que vous ne pourrez adapter)

Ce qui compte, ce n’est pas le business plan mais l’exécution. Ce n’est pas parce que vous aviez arrêté le modèle « freemium » comme business model dans votre business plan qu’il ne faut pas changer en cours de route ! Si les circonstances l’exigent, adaptez-vous… et modifiez votre business plan.

Conclusions : Avant de rédiger un business plan, il faut se poser quatre questions :

  • Pourquoi je rédige un business plan ?
  • A qui est-il destiné ? Quel est le retour sur investissement de ce business plan ?
  • Ne devrais-je pas plutôt me lancer et rédiger un business plan plus tard ?
  • Quel est le risque financier associé à ma création d’entreprise ? Plus le risque est important plus l’importance du business plan se fait sentir.
Quitter la version mobile