Home Gérer Les bons plans de Canel Frichet, DG de Winamax

Les bons plans de Canel Frichet, DG de Winamax

La directrice générale du site de poker en ligne Winamax nous parle de ses trucs et astuces pour mieux gérer son temps, son argent, son entreprise ou encore sa vie personnelle.

Quels sont vos trucs pour perdre le moins de temps possible, pour optimiser votre agenda ?

Nous avons opté pour une équipe à taille humaine (70 personnes) relayée par des agences (créative, évènementielle, média…) lorsqu’il faut déployer des opérations d’envergure et chronophages. Cela permet d’avoir une communication interne permanente sans être obligé de passer des heures en réunion sur chaque sujet. Avec les partenaires, agences ou avec les différents prestataires, je ne réserve du temps que pour les rendez-vous où je suis indispensable.

Il m’arrive aussi de démarrer des réunions pour donner l’impulsion et les grandes lignes, et de laisser les équipes continuer pour passer en revue l’ensemble des points opérationnels. En d’autres termes, il faut apprendre à déléguer correctement petit à petit, de manière à pouvoir élargir son champ d’action. Côté pratique, mes rendez-vous Outlook remontent dans l’agenda de mon IPhone, je ne prends que des taxis dans Paris (appli G7) pour éviter les galères de parking. Et puis, j’évite d’accepter systématiquement un déjeuner, pour ce qui peut être un rendez-vous d’une demi-heure à mon bureau !

Quelles tâches déléguez-vous ? À qui ?

Au-delà du principe de délégation, chaque spécialiste dans son domaine est autonome. Nous échangeons en amont sur le plan stratégique, sur le plan des ressources (financières, humaines), nous établissons un calendrier approximatif, et le reste est à la responsabilité du responsable de pôle. La suite des interactions prend deux formes : la remontée d’informations sur l’avancement du projet (2 à 3 fois selon la taille du projet) qui est l’occasion de validations éventuelles ; et les problèmes ou interrogations qui peuvent nous amener à modifier les plans de départ.

Quelle a été votre stratégie pour acquérir rapidement des clients ?

Dans l’industrie du poker en ligne, atteindre une masse critique de clients est clé. Pour résumer, plus vous avez de clients, meilleure est l’offre de poker (nombre de tournois à toute heure, montant des gains affichés…). Notre premier objectif était donc de réunir sur notre plateforme de jeu le plus grand nombre de joueurs de poker. Lors de l’ouverture des jeux en ligne à la concurrence, en juin 2010, dans un encombrement médiatique fort, nous avons mené une grande campagne de communication pour recruter de nouveaux clients.

Notre problématique était double : créer une marque forte sur le long terme et, à court terme, émerger dans un contexte hyper concurrentiel. Nous avons donc concentré nos efforts sur deux médias : la télévision, pour livrer un message de marque et développer une notoriété ; et le web, en mode « test & learn » pour aller chercher les joueurs de poker avec un circuit d’acquisition court et traçable. Enfin, nous avons pris le risque de déployer une grande partie de notre budget dans les premiers mois d’été (période habituellement creuse pour le poker en ligne), ce qui a permis à la fois de prendre nos concurrents de court, et de générer un chiffre d’affaires permettant de continuer à investir les médias sur le moyen terme.

Comment faisiez-vous au départ pour économiser de l’argent ?

Il faut parfois mieux se demander ce que peut rapporter le budget investi ! Dans un contexte d’ouverture de marché et de création de marque, notre pari a été celui de l’investissement. Plus un marché est investi par la concurrence, plus il devient coûteux de recruter des clients. Le budget est donc relatif au contexte… En revanche, une vigilance permanente est apportée au contrôle des coûts fixes. Pour pouvoir absorber les mouvements du marché et les changements législatifs éventuels, garder une structure souple est à mon sens crucial.

Avez-vous été accompagnée ?

J’ai fait appel à un certain nombre de spécialistes des médias, de la pub, du référencement, du SEM. à l’issue des appels d’offre, les choix d’agences ont été faits selon deux critères principaux : l’aptitude des équipes agence et interne à se comprendre et à travailler ensemble, et le niveau de spécialisation de l’agence. En définitive, les agences dites « 360° » non spécialistes, proposant des réunions de travail à 10 personnes et plus ont été écartées. Attention également à la taille de l’agence. Plus cette dernière est importante, plus elle aura tendance à travailler avec des prestataires de renom… faisant vite grimper vos factures de production.

Quels conseils pourriez-vous donner aux entrepreneurs pour leur permettre d’améliorer leurs vies personnelles ?

L’équilibre vie professionnelle / vie privée des entrepreneurs est souvent difficile à trouver, puisqu’ils sont animés par une grande motivation ou aspiration pour leur travail. Je me suis néanmoins parfois rendu compte que de prendre un peu plus de temps pour soi permettait de revenir dans l’entreprise avec plus de recul, et plus de punch. In fine, du temps et de l’efficacité gagnée ! Beaucoup de managers de la Silicon valley disent à leurs cadres que s’ils n’arrivent pas à terminer leur journée à 18h, c’est qu’ils sont mal organisés…. à méditer.

Quelles sont vos astuces pour réseauter efficacement ?

L’intérêt que vous portez aux entreprises qui vous entourent (secteur, réseau personnel) vous permettra de trouver une écoute auprès de leur dirigeant. La curiosité est à mon sens la base de l’échange. Quant au réseau en lui-même, il se déploie au fur et à mesure que l’on parle de son projet, ou de son entreprise, quand on a souvent tendance à cultiver la discrétion ou le secret.