Les biais cognitifs qui sabotent vos décisions (et comment les éviter)

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Les décisions que prennent les dirigeants et les entrepreneurs façonnent souvent l’avenir de leurs entreprises. Que ce soit dans la gestion des finances, l’embauche de nouveaux talents ou le choix d’une stratégie à long terme, chaque choix compte. Cependant, derrière chaque décision se cachent des processus psychologiques qui influencent fortement nos jugements, souvent à notre insu. Ces processus sont appelés biais cognitifs. Les biais cognitifs sont des distorsions dans la manière dont nous percevons et traitons l’information, et ils peuvent avoir un impact considérable sur la qualité de nos décisions. Pour un entrepreneur ou un dirigeant, être conscient de ces biais et savoir comment les gérer est essentiel pour éviter des erreurs coûteuses.

Les biais cognitifs : qu’est-ce que c’est ?

Les biais cognitifs sont des erreurs systématiques de pensée qui influencent nos décisions et jugements. Ils proviennent de la manière dont notre cerveau traite l’information et peut être vu comme un raccourci mental qui, bien qu’il soit généralement utile pour prendre des décisions rapides dans des situations de stress ou d’incertitude, conduit souvent à des erreurs de jugement. Ces biais sont parfois inoffensifs dans la vie quotidienne, mais dans un contexte d’affaires, ils peuvent avoir des conséquences graves.

Les biais cognitifs influencent toutes les facettes de la prise de décision, de la gestion des ressources humaines à la stratégie commerciale, en passant par les choix financiers. Heureusement, une fois identifiés, ces biais peuvent être gérés. 

Les biais cognitifs courants qui affectent nos décisions 

Voici quelques biais cognitifs fréquents qui influencent les décisions des dirigeants d’entreprise :

Le biais de confirmation

Ce biais consiste à rechercher, interpréter et favoriser les informations qui confirment nos croyances préexistantes tout en ignorant ou en minimisant les informations qui les contredisent. En entreprise, cela peut se manifester par exemple lorsqu’un dirigeant décide de poursuivre une stratégie en dépit des signes indiquant qu’elle ne fonctionne pas. Le biais de confirmation peut également influencer le recrutement, en amenant un dirigeant à embaucher une personne qui partage ses propres opinions et valeurs, plutôt que de chercher un profil plus adapté au poste.

Comment l’éviter :

Encouragez un environnement où les opinions divergentes sont non seulement acceptées, mais également recherchées. Lors des réunions, mettez en place des exercices visant à challenger les idées préconçues et à inviter des points de vue opposés.

L’ancrage

L’ancrage est le biais qui pousse une personne à se baser de manière excessive sur la première information qu’elle reçoit, appelée « l’ancre », même si elle est insuffisante ou non pertinente. Par exemple, si un dirigeant voit qu’un produit coûte 500 € dans un autre magasin, il pourrait être amené à juger un produit à 700 € comme trop cher, même s’il représente un meilleur rapport qualité-prix.

Comment l’éviter :

Lors de la prise de décision, surtout lorsqu’il s’agit d’analyses financières ou commerciales, assurez-vous d’examiner toutes les options disponibles avant de faire une évaluation. Ne vous fiez pas uniquement aux premières données ou propositions.

Le biais d’optimisme

Ce biais se manifeste lorsqu’un dirigeant sous-estime les risques et surestime les bénéfices potentiels d’une décision ou d’un projet. Cela peut conduire à des investissements trop importants dans des initiatives risquées, sans une évaluation réaliste des obstacles potentiels. Les entrepreneurs optimistes sont souvent tellement convaincus du succès d’une idée qu’ils négligent de prendre en compte des facteurs externes ou des variables critiques.

Comment l’éviter :

Encouragez une approche plus réaliste en cherchant activement des informations qui remettent en question vos hypothèses. Il est essentiel de créer une culture d’entreprise qui valorise non seulement les succès mais aussi les échecs et les apprentissages tirés des erreurs.

Le biais de disponibilité

Ce biais fait référence à la tendance à accorder plus de poids aux informations récentes ou plus facilement accessibles, qu’elles soient pertinentes ou non. Par exemple, un dirigeant qui entend parler d’une série de réussites d’une entreprise concurrente pourrait être enclin à suivre les mêmes stratégies sans prendre en compte les spécificités de son propre marché.

Comment l’éviter :

Prenez le temps de collecter des informations variées et provenant de différentes sources avant de prendre une décision. Envisagez de consulter des experts ou de mener des recherches approfondies avant d’agir, même si un exemple récent semble pertinent.

Le biais de surconfiance

Le biais de surconfiance est l’une des erreurs les plus fréquentes parmi les dirigeants. Il s’agit de la tendance à surestimer ses propres capacités ou connaissances. Un dirigeant peut, par exemple, être convaincu de pouvoir gérer une crise sans l’aide d’experts externes ou ignorer des avis extérieurs en raison d’une confiance excessive en ses compétences.

Comment l’éviter :

Soyez toujours ouvert à recevoir des retours et des critiques. Demandez à vos collaborateurs de vous challenger régulièrement et valorisez les conseils externes, notamment ceux de mentors ou de conseillers. La capacité à reconnaître ses limites est une compétence clé pour un leader.

Comment gérer ces biais ?

La prise de décision est un processus complexe, mais plusieurs stratégies permettent de minimiser l’impact des biais cognitifs et de favoriser une approche plus objective et raisonnée.

Utiliser les données et les analyses

L’une des premières méthodes pour réduire l’influence des biais est de s’appuyer sur des données et des analyses objectives. Un processus décisionnel fondé sur des chiffres et des faits permet d’éviter les jugements subjectifs et les raccourcis mentaux. Par exemple, lorsqu’un dirigeant prend une décision d’investissement, il doit s’appuyer sur des études de marché détaillées, des prévisions financières et des analyses des risques, plutôt que de se fier à des intuitions ou à des impressions personnelles.

Encourager la prise de décision collaborative

Un des meilleurs moyens d’éviter les biais cognitifs est d’encourager des décisions collaboratives. En impliquant plusieurs personnes dans le processus de décision, on diversifie les points de vue et on réduit les risques d’erreurs dues à la subjectivité ou à la pensée en groupe. Chaque membre de l’équipe pourra apporter son expertise et ses observations, et ainsi aider à identifier des angles morts ou des risques potentiels.

Mettre en place des revues post-décision

Une fois la décision prise, il est utile de mettre en place un processus de revue pour évaluer les résultats et identifier les biais qui ont pu influencer la décision initiale. Cela permet d’apprendre de chaque expérience et de mieux comprendre comment les biais ont pu affecter les choix faits. En analysant ce qui a fonctionné ou non, l’entreprise peut affiner ses processus de prise de décision.

Prendre son temps

Le stress, la pression et l’urgence sont des facteurs qui favorisent les biais cognitifs. Lorsqu’un dirigeant doit prendre une décision rapide sous pression, il est plus susceptible de tomber dans des pièges cognitifs. Par conséquent, dès que cela est possible, il est essentiel de prendre du temps pour réfléchir, analyser et, si nécessaire, consulter d’autres personnes avant de trancher.

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