Florence Méro, Directeur général de Ciel, commente les résultats du baromètre Ciel de l’auto-entrepreneur
Le 27 janvier 2009, au cœur de la crise économique, le gouvernement mettait en place le nouveau régime de l’auto-entrepreneur. La volonté de cette loi était de faciliter la prise de risque au moment où l’économie souffre et où chaque porteur de projet manque de confiance. Les conditions de création d’une entreprise en statut classique sont assez complexes du point de vue administratif. Elles obligent le créateur à mobiliser une certaine somme d’argent. Ce nouveau régime a ainsi pour objectif de faire sauter une des barrières essentielles de la création
Presque un an après la création de ce régime, un baromètre a été réalisé par Ciel sur un panel des 90 000 auto-entrepreneurs ayant téléchargé le logiciel gratuit Ciel Auto-entrepreneur Facile. Cette étude précise du profil, des motivations et des perspectives d’avenir des auto-entrepreneurs permet de les positionner vis-à-vis de l’entrepreneur classique et de mieux comprendre ces créateurs d’entreprise d’un nouveau genre.
Un régime qui stimule l’esprit entrepreneurial
Premier constat : 20 % des auto-entrepreneurs se projettent au-delà de ce statut qu’ils considèrent comme une amorce pour démarrer leur activité et tester leur idée tout en limitant les risques. Ils sont dans une démarche stratégique, déterminés à développer leur chiffre d’affaires et à créer des emplois. Ce statut est pour eux la première étape de leur parcours de créateur.
Le régime de l’auto-entrepreneur stimule donc chez les entrepreneurs potentiels cette soif de créer. C’est un régime marchepied vers la création, qui éveille le goût d’entreprendre et stimule la fibre entrepreneuriale de beaucoup de porteurs de projet.
Un régime qui fait tomber les barrières de l’entrepreneuriat
On remarque que les auto-entrepreneurs présentent en général la même passion pour entreprendre que les entrepreneurs classiques. En revanche, s’ils ont passé le stade de la création, c’est parce que les formalités administratives étaient simplifiées, et les risques limités : 68 % d’entre eux déclarent d’ailleurs qu’ils ne se seraient jamais lancés sans ce régime. Ce chiffre prouve bien que le régime de l’auto-entrepreneur a pour vertu de faire tomber ces freins à l’entrepreneuriat et d’inciter les porteurs de projet à franchir le cap. Il y a une vraie soif d’entreprendre en France. Qui n’a pas au fond de sa tête sa petite idée de création ? Ce régime fait passer le message clair qu’entreprendre c’est possible.
Les auto-entrepreneurs portent leur projet avec beaucoup de motivation tout en faisant en sorte de limiter la prise de risque. Ils sont très entreprenants et souhaitent devenir de vrais entrepreneurs. Je pense que c’est ce régime qui leur permettra d’y parvenir !
Et demain, les auto-entrepreneurs ?
Où en seront, l’année prochaine, les probables 300 000 auto-entrepreneurs inscrits fin 2009 ? Selon le Baromètre de Ciel, 70 % d’entre eux se voient encore évoluer sous ce régime dans un an. Tout le monde ne souhaite pas devenir un patron du CAC40 certes, mais ce qui définit le véritable entrepreneur c’est bien sa volonté de développer son entreprise. On constate donc que dans nombre de cas, le statut d’auto-entrepreneur répond au besoin de générer des revenus complémentaires à ceux de l’activité principale. Qu’ils soient salariés ou retraités, la majorité des auto-entrepreneurs ne projettent pas de transformer leur entreprise en une SARL ou une EURL.
On retient néanmoins que 20 % des auto-entrepreneurs (soit tout de même 60 000 pour cette année) ont une véritable vision de développement de leur activité. Ils envisagent de passer à court terme le cap de la création en régime normal. Ces personnes-là peuvent être considérées comme de vrais entrepreneurs.
La prochaine étape serait-elle alors de faciliter le transfert du statut d’auto-entrepreneur vers les statuts classiques ?
Le baromètre CIEL de l’auto-entrepreneur : quelques chiffres clés
- 55 % ont investi moins de 500 euros pour démarrer
- 81 % ont choisi ce régime car les démarches sont simplifiées
- 62 % se sont lancés sans étude préalable du marché
- 64 % font leur promotion sur Internet et 36 % déclarent posséder leur propre site Internet
- 72 % exercent leur activité à domicile
- 32 % utilisent ce régime pour compléter leurs revenus
- 98 % sont satisfaits de ce régime et feraient le même choix si c’était à refaire
- 97 % recommandent ce statut à leur entourage
Portrait robot de l’auto-entrepreneur
- L’auto-entrepreneur est majoritairement un homme (77 %) entre 30 et 50 ans.
- Il est relativement peu diplômé (52 % ont au maximum un Bac)
- Il capitalise sur son expérience professionnelle pour se lancer (60 % d’entre eux ont plus de dix ans d’expérience).
- Les 2/3 des auto-entrepreneurs créent dans le secteur du service, ce qui représente 20 points de plus que dans les créations classiques.
- Plus d’1/3 d’entre eux sont salariés au moment de la création de leur structure et un autre 1/3 en recherche d’emploi.
- 47 % de ces créateurs travaillent à temps plein dans leur activité d’auto-entrepreneur et 21 % le font à mi-temps.
- Pour la plupart, ces entrepreneurs n’ont pas été conseillés et créent sur la base de leur intuition. Ils ne réalisent pas d’étude de marché ni de business plan au préalable. On ne sera donc pas étonné de savoir que la première difficulté qu’ils rencontrent est celle de trouver des clients.