Le mois dernier, l’AFP nous indique qu’« En 2012, l’agroalimentaire français a réalisé un chiffre d’affaires de 160,9 milliards d’euros, en hausse de 2,3% par rapport à 2011 ». Derrière ces chiffres pourtant positifs, se cache une réalité moins optimiste, selon l’Ania (L’association nationale des industries alimentaires).
Le secteur a supprimé près de 4. 000 emplois en 2012 et 5.000 supplémentaires sont menacés au premier semestre 2013. Les industries charcutières et celles des plats cuisinés sont directement concernées, car leur rentabilité est qualifiée de « catastrophique », selon Jean-René Buisson, président de l’Ania. Environ 300 défaillances d’entreprises ont été constatées sur le secteur, soit 50 de plus qu’en 2011. Ces PME, en grande majorité, souffrent de problèmes de trésorerie et de liquidités. Pourtant, force est de constater que ces mêmes entreprises financent la croissance de la grande distribution qui connaît une période de rupture entre les évolutions des comportements d’achat, maîtrise des coûts, transparence des marges et volonté de replacer l’humain au cœur de la consommation.
Un nouveau modèle économique !
Il y a là une vraie place à prendre pour les commerçants de proximité et les acteurs de l’agro-alimentaire locaux, notamment grâce au nouveau modèle de consommation collaborative. L’émergence des « consom’acteurs », qui souhaitent connaître les provenances, les modes de cultures, les circuits de distribution des produits qu’ils consomment, favorisent le lancement de projets différents, plus humains, plus locaux, plus en phase avec notre temps. Le financement participatif est alors un excellent moyen pour ces exploitants agricoles, artisans, TPE, PME de résoudre leurs problèmes de trésoreries et de liquidités, d’anticiper les enjeux de rentabilité, tout en créant cette relation de proximité et cette transparence que nous réclamons tous.
Ainsi, avec le financement participatif, le consom’acteur choisit lui-même de financer les projets qui lui tiennent à cœur, et retrouve alors dans ses opportunités de consommation, les produits et services qui lui ressemblent. Cela permet également de favoriser les circuits courts entre entrepreneurs de l’agro-alimentaire et consommateurs, de diffuser l’information sur les produits et de découvrir des profils de passionnés, leurs histoires, leur parcours et leur philosophie d’entreprise.
Pour ces nouveaux acteurs de l’agroalimentaire, se faire connaître auprès du grand public est un enjeu majeur, souvent difficile et long à mettre en place. Pourtant, la communication ne rentre que rarement en ligne de compte comme une priorité dans les budgets prévisionnels. Il est toujours difficile de trouver les fonds nécessaires à la création ou au renouvellement d’un packaging adapté, au développement d’une campagne de communication web et médiatique, à la mise en place d’une campagne d’affichage. Il est parfois difficile également de trouver les ressources financières au développement d’une activité lors d’un repositionnement, de la création d’un concept innovant ou qui sort du cadre des projets courants. Pour toutes ces étapes importantes dans la vie d’une entreprise, le crowdfunding permet de trouver une réponse adaptée, simple et rapide.
Il y a là une vraie rencontre entre enjeu économique, tendance de consommation et mutation profonde de notre société qui se retrouvent pleinement dans ce nouveau système plus humain qui créé et favorise du lien.