Le mentorat est arrivé en France.

L’Institut du mentorat entrepreneurial (IME) a été inauguré en avril 2008. Pour vous, Dominique Restino vice-président de l’IME et vice président de la CCIP PARIS a répondu à nos questions. 

Quel est la problématique que vous résolvez ?

L’importance des PME dans le développement économique de notre territoire n’est plus à démontrer. Il faut arrêter de sortir des batteries de chiffres et de passer des mois à les analyser ! Un constat s’impose : nous avons trop peu de grandes PME et aider nos PME à grandir est un réel enjeu économique. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’action de l’IME, entièrement dédié aux PME à fort potentiel de développement.

Quel est le rôle de l’ IME ?

L’IME est un nouveau service de la CCIP. Il a pour mission de mettre en relation des dirigeants d’entreprises en forte croissance avec d’autres entrepreneurs expérimentés et reconnus pour avoir à leur actif une réussite entrepreneuriale majeure.

Grâce à cette initiative, un lien privilégié s’élabore entre ces entrepreneurs. Le « mentor », dialogue avec lui lors de rendez-vous individuels mensuels. En parallèle, des ateliers techniques et thématiques réunissent les binômes favorisant ainsi les échanges entre tous les « mentors » et « mentorés ». Ce dispositif facilite le partage de compétences des uns avec les autres grâce à un suivi et une animation permanente organisée par l’IME sur une période de 12 à 18 mois. Pour garantir la pérennité du programme, l’IME encadre la relation mentorale par un code de déontologie et un engagement de confidentialité.

D’où est venue l’idée du Mentorat ?

C’est lors de l’édition 2006 du colloque annuel de la Fondation de l’Entrepreneurship qu’est née l’idée d’adapter au marché francilien le concept québécois du « mentorat d’affaires ». Avec la Fondation de l’Entrepreneurship nous avons décidé de conjuguer nos efforts pour favoriser le mentorat en Ile de France et la transmission (ou relève) d’entreprise au Québec, puis d’échanger nos savoir-faire et expertises dans ces domaines. Une convention de partenariat a été signée, le 13 décembre 2006, entre Régis LABEAUME, Président Directeur Général de la Fondation de l’Entrepreneurship (devenu depuis Maire de la ville de Québec) et Pierre SIMON, Président de la CCIP.

Qui sont les mentors et les mentorés ?

Le mentoré est dirigeant-propriétaire ou actionnaire majoritaire d’une entreprise d’au moins deux ans d’existence qui connaît une progression significative de son chiffre d’affaires, compte au minimum 10 salariés, possède un véritable potentiel de développement.

Le mentor est dirigeant-propriétaire ou actionnaire significatif d’une entreprise. Il a un effet miroir’ pour le mentoré, puisqu’il a traversé les mêmes phases de développement, avec ses hauts et ses bas. Il peut l’aider à voir plus grand, plus loin. Le mentor n’est ni un coach, ni un conseil. C’est une démarche d’entrepreneur à entrepreneur, d’échanges d’expériences (notamment en termes de croissance de l’entreprise), une démarche citoyenne et aussi un engagement personnel actif pour le développement des territoires !

Qu’entendez-vous par « relation mentorale » ?

La relation mentorale, c’est un état d’esprit, une relation humaine. Le mentoré recherche une personne qui a lui aussi eu un jour une vision, une passion et qui a voulu la réaliser. Il recherche une personne avec qui il pourra échanger librement, et pour cela mieux vaut pouvoir confronter cette vision avec un pair, qui lui-même a connu une forte croissance, c’est-à-dire la croissance du chiffre d’affaires et des effectifs. Certains mentors sont passés de 10 à 100, puis de 500 à 1000, voire à 10000 salariés !

A qui le mentoré peut-il se confier ? Au mentor !

Le Mentor, lui, comprend le fait qu’on puisse avoir une idée qui vous tient et ne vous lâche plus. Il respecte la vision, la passion, cette volonté irrépressible d’aller plus loin, plus haut. Mais, il ne juge pas car il est lui même passé par là ! Il sait qu’il est normal de se poser des questions, qu’il est indispensable de faire tester différentes hypothèses auprès de quelqu’un qui restera objectif.

Le mentor apporte son expérience, certes, mais surtout une forme d’apaisement ! En posant des questions pertinentes (ou impertinentes !), il aide le mentoré dans sa réflexion à trouver en lui-même les réponses à ses propres questions. Plutôt que d’entrer dans les problématiques techniques de l’entreprise, il s’agit d’une relation humaine, et non d’une expertise qui apporterait une solution toute faite. De cet échange, le Mentor s’enrichit également humainement et intellectuellement. Il trouve la satisfaction dans le partage puis dans la réussite de son mentoré.

Quelles sont les valeurs de l’IME ?

Des valeurs qui concilient l’humain et le professionnel : reconnaissance et expérience, audace et croissance, citoyenneté et responsabilité, partage et confiance. Avec l’Institut du Mentorat Entrepreneurial, la CCIP s’inscrit donc pleinement dans sa mission d’appui aux entreprises. L’Institut se situe d’ailleurs à la Bourse de Commerce, au cœur de Paris, qui abrite déjà de nombreux services de la CCIP dédiés aux entreprises. Elle apporte une réponse à un besoin réel d’intérêt général, pour aider les PME à se développer.

Une opération menée tambour battant !

Au printemps 2007, Dominique Restino organise une étude de faisabilité pour la mise en place d’un accompagnement mentoral inspiré du modèle québécois, mais entièrement dédié à ces PME à fort potentiel de croissance dont nous parlions au début.

En parallèle, le Ministre des PME, du commerce et de l’artisanat de l’époque, Renaud DUTREIL, décide d’associer la CCIP au projet « Gazelles »  (programme d’aide aux PME de 5 à 250 salariés affichant une forte croissance de leur chiffre d’affaires) et inclut le projet Mentoral dans le dispositif « Statut de la PME de croissance » !

Le 1er novembre 2007, l’IME est créé : Dominique Restino en devient le Président délégué. Le 21 décembre 2007 s’est tenu le premier comité d’orientation avec les cinq principaux partenaires de l’IME : CDC Entreprises, Oséo, le Réseau Entreprendre Paris, Ernst & Young et l’Afic (Association française des investisseurs en capital). Enfin, le 15 avril 2008, la première promotion de dix binômes « mentor/mentoré » est lancée en présence et sous le haut patronage de Christine Lagarde, Ministre de l’industrie, de l’économie et de l’emploi.

Depuis cette inauguration, une deuxième promotion de 10 binômes « mentors-mentorés » a été lancée, le 18 novembre, toujours sous le haut patronage de Christine Lagarde et la troisième promotion est en cours de recrutement !

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