Au quotidien, il est de plus en plus fréquent d’entendre parler de risques psychosociaux. Et l’on constate que de nombreuses organisations se sont lancées dans cette activité lucrative. Mais concrètement, qu’est-ce que c’est ? Quel est son impact sur nos entreprises ?
Définition :
« Stress », « violence », « harcèlement moral », « souffrance au travail »… autant d’expressions apparues récemment dans le débat public pour caractériser les perturbations de la santé mentale et physique des salarié(e)s, liées aux évolutions du travail. Ces termes ne font cependant pas l’objet de définitions stabilisées, et la frontière n’est pas toujours clairement tracée entre les facteurs de risques (le stress, les tensions avec les collègues ou le public) et les effets sur la santé mentale (la souffrance mentale ou la dépression).
Combien coûtent ces fameux risques psychosociaux ?
Le coût économique du stress et des autres risques psychosociaux est de plus en plus lourd.
En passant par l’absentéisme (absences pour maladie, accidents du travail), le présentéisme (être présent au travail mais faire autre chose que travailler), et/ou conflits du travail, la liste ne fait que se rallonger.
Un cadre légal contraignant pour l’entreprise
Comme chacun et chacune sait, le non-respect de la législation peut coûter la fermeture de son entreprise. Les dégâts sont devenus tels que le cadre légal s’est alourdi. Et ainsi depuis la loi du 31 décembre 1991, en tant qu’employeur vous avez l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs. Le décret du 5 novembre 2001 a rendu obligatoire la transcription de l’inventaire des risques au niveau de chaque unité de travail dans un document unique.
La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 a complété la législation existante sur deux points qui contribuent à rendre plus précise l’obligation de prendre en compte les risques psychosociaux, au même titre que tous les autres risques professionnels.
D’une part, elle précise la responsabilité de l’employeur dans la prévention de la santé physique et mentale des salariés de l’entreprise (article L. 4121-1 à 5 du code du travail) ;
D’autre part, elle introduit dans le code du travail de nouveaux articles qui définissent et sanctionnent le harcèlement moral (articles L. 1152-1 à L. 1152-6 CT).
Résultat d’une exigence de performance accrue : la France détient le record mondial de consommation des antidépresseurs
21,4% des Français auraient consommé des médicaments psychotropes dans l’année : antidépresseurs, hypnotiques, anxiolytiques. Trois fois plus que nos voisins européens !
Et si la solution est simplement de respecter l’humain en tant qu’individu?
Nous parlons toujours de conséquences. Qu’en est-il des causes ?
Les personnes que je rencontre dans le cadre de mon activité professionnelle sont, au pire, dépressives, au mieux, déprimées.
Nous sommes éduqués dans un format imposé par la société qui nous dit que sans le patron ou la patronne, nous ne sommes rien ; que grâce à ces personnes, nous pouvons avoir un toit, nous vêtir et manger.
Je me souviens encore des fameuses lettres de motivations dont la première phrase est :
« Je sollicite de votre haute bienveillance… » Cette phrase parle d’elle-même…
Nous sommes comme une pâte qui se moule dans le plat que nous recevons : ovale, carré, rond, petit, grand, etc. Combien de fois j’entends « Mais Beya, ce sont les codes. Si on fait sans, on ne peut pas réussir. »
Par définition, nous sommes toutes et tous différents. Nous ne pouvons aller dans une même direction. À force de vouloir se mouler dans un plat qui ne nous convient pas, c’est l’explosion. C’est ce que nous appelons les risques psychosociaux. Charge à nous, de nous réapproprier notre vie privée, personnelle et professionnelle, quel que soit notre statut, salarié ou entrepreneur.
Que viennent faire la vie privée et personnelle dans le milieu professionnel ?
Tout simplement, parce que nous n’avons qu’une personnalité. À force de vouloir les dissocier, comme on nous l’impose, il est normal, voire logique, que le psychique ne suive plus avec les conséquences que l’on sait. Il en est de même pour l’entreprise. Elle représente, avant tout, l’état d’esprit et les valeurs de son fondateur ou de sa fondatrice. Ce n’est donc pas à l’entreprise de changer pour ses collaborateurs, comme ce n’est pas aux collaborateurs de changer pour l’entreprise.
Nous sommes suffisamment nombreux et nombreuses pour trouver le plat qui nous corresponde. Mais avant ça, il faut que l’on sache quel type de pâte nous sommes.