Le contrat pro, pour une embauche à la mesure de vos innovations

Pourquoi choisir le contrat de professionnalisation ? Il n’est pas toujours simple de trouver sur le marché du travail des personnes maîtrisant les nouvelles fonctions nécessaires. Le contrat de professionnalisation peut s’avérer alors très utile pour concilier innovation, formation et recrutement. Témoignage de Frank Nataf, dirigeant de la société ADVITAM

Pourquoi votre société cherchait-elle à recruter ?

ADVITAM est une structure d’aide à domicile pour les publics dépendants, soit âgés, soit handicapés. Nous sommes situés à Paris, Toulouse et Cherbourg et comptons en tout 130 salariés. Depuis trois ans, nous avons créé un certain nombre d’offres spécialisées par rapport à des besoins de nos clients. Nous avons décidé notamment de monter un service pour personnes sourdes, maîtrisant la langue des signes française (LSF). L’idée était que le meilleur accompagnement serait fait par des personnes elles-mêmes sourdes, signant LSF.

Mais recruter de nouveaux salariés n’était pas facile…

En effet, nous avions un problème car nous ne parvenions pas à trouver des personnes sourdes formées à ce métier. Par ailleurs, il n’existait pas vraiment de formation adaptée. Nous avons donc décidé de créer une formation, en nous inspirant du contenu du titre professionnel déjà existant Assistant de vie aux familles. Cela s’est fait avec CAP Emploi et le GRETA. Les cours ont été adaptés, dispensés en LSF, avec des focus sur des points spécifiques comme la gestion simultanée de la surdité et de l’autisme ou de la perte de vue.

Pourquoi réaliser ces nouvelles embauches en contrat de professionnalisation ?

Nous avons choisi le contrat de professionnalisation car ce contrat offre l’avantage de coupler une formation avec une mise en situation. Au total, une dizaine de personnes ont été recrutées. Au départ, elles ont travaillé en doublon avec des auxiliaires de vie et au fur et à mesure, elles ont gagné en autonomie, avec une supervision assez resserrée par notre psychologue.

Avez-vous trouvé des aides dans votre démarche ?

Cap Emploi nous a accompagné dans notre première étape de recrutement, pour monter ce dispositif et identifier des candidats. Nous avons aménagé une structure passerelle de formation, en amont des recrutements, qui a concerné 13 ou 14 personnes. à la suite de cela, les contrats de professionnalisation ont été signés, en CDD d’un an, l’objectif étant à terme de signer avec tout le monde un CDI. Nous avons reçu les aides de l’AGEFIPH, mais nous attendons encore la réponse concernant les exonérations de charge via Pôle Emploi. Cela permet de compenser un surcoût, car, au démarrage du contrat, ces salariés sourds ont eu besoin d’un encadrement assez important, ce qui peut être coûteux, notamment en termes d’interprétariat. Nous aurions de toute façon choisi cette formule sans les aides, car elle correspond à notre projet.

Au final, comment jugez-vous cette expérience ?

Les retours que nous avons montrent que cette formule semble convenir aux personnes ayant été embauchées. La difficulté a surtout été, au tout début, d’expliquer aux personnes sourdes ayant du mal avec le français, tous les enjeux du contrat de professionnalisation. Il nous fallait être le plus clair possible dès le départ, sur les notions d’alternance, de professionnalisation, de partage du temps entre travail et formation… Même avec un interprète, cela reste difficile.

Pour nous, ce contrat reste une très bonne solution, surtout sur des métiers où la meilleure acquisition de connaissance se fait sur le terrain, plutôt qu’en cours. Il y a besoin de beaucoup de pratique, en complément des aspects théoriques. Au final, je pense que c’est une expérience très positive. Cela nous a d’ailleurs convaincu de renouveler l’expérience, en formant une deuxième promotion à partir de janvier 2012, en réponse à une demande importante parmi le public sourd.

Aides financières par l’Agefiph

L’AGEFIPH propose un ensemble d’aides financières et de services pour faciliter l’insertion des travailleurs handicapés par les entreprises. Dans le cadre du contrat de professionnalisation en particulier, ces aides s’adressent aux personnes handicapées afin de les soutenir dans leur démarche de professionnalisation ainsi qu’aux entreprises pour les inciter à recruter des personnes handicapées. Chacun pourra être destinataire de subvention(s) spécifique(s).
CAP EMPLOI est l’organisme qui facilite le recrutement et l’intégration dans l’entreprise de collaborateurs handicapés. Les conseillers Cap Emploi apportent aides et conseils pour le recrutement et l’intégration de collaborateurs handicapés :

  • Analyse des postes à pourvoir et des profils recherchés.
  •  Information sur le handicap en situation de travail et, en fonction des besoins, les moyens de le compenser.
  •  Recherche et présentation de candidats.
  • Mobilisation des aides financières existantes : contrats aidés par l’Etat, prime à l’embauche Agefiph, …
  •  Suivi de la personne nouvellement embauchée.
  •  Appui au montage de dossiers Agefiph, le cas échéant : aménagement de poste, formation, tutorat, …
  •  Information sur les aides et dispositifs existants pour préserver l’emploi du salarié en cas d’aggravation du handicap ou d’évolution du poste de travail. www.agefiph.fr
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