8 millions de téléphones portables dans les tiroirs, l’heure de recycler les anciens appareils a sonné ! Encore négligé, le traitement des déchets est pourtant une urgence environnementale. C’est ce qu’a compris Monextel en créant sa société de recyclage des téléphones portables.
Le parcours jusqu’à la création
Monextel, c’est la très bonne idée de business de 3 amis issus de la même école. Ceux-ci ont commencé par écrire un livre pour l’UNESCO sur la méthodologie nécessaire pour monter une filière de recyclage dédiée aux ordinateurs. « Nous savions qu’il existe de nombreux ordinateurs à recycler… mais nous avons découvert que du côté des téléphones, le constat est encore pire ! » déclare Benoit Varin l’un des amis fondateurs. Auparavant nos trois entrepreneurs avaient déjà été largement actifs en créant des associations ou en assurant la gestion des logements du campus. Des hommes qui aiment l’action d’entreprendre !
Le concept de l’entreprise
L’entreprise Monextel est née sur un double secteur : celui du recyclage et celui de la solidarité. Le concept de la société est simple : via le site Monextel, la valeur de votre vieux téléphone est estimée. Vous pouvez ensuite envoyer gratuitement votre téléphone à l’entreprise qui versera la somme égale à la valeur du téléphone à l’association de votre choix, parmi les 65 proposées sur le site.
Et le business model dans tout ça ?
Comment l’entreprise se finance-t-elle ? Monextel répare et revend les téléphones qui sont encore utilisables en France, au Maghreb ou en Asie. Quant aux téléphones hors service, ils sont décomposés et leurs différents composants sont triés pour être vendus puis recyclés. Créer de la valeur avec des déchets : voilà l’innovation de l’entreprise Monextel.
Ce sont les consommateurs qui ont les premiers adhéré à l’idée, puis les entreprises qui représentent désormais 55 % du chiffre d’affaires. Depuis peu, de grands groupes choisissent de proposer l’offre Monextel, spécialement customisée pour le client, sur leur site directement. Toutes les grandes entreprises peuvent être sensibles à ce service, et notamment celles qui changent les téléphones de leurs collaborateurs très régulièrement. Toutes les associations référencées passent par un comité de sélection. Les statuts sont validés et les présidents sont rencontrés par l’équipe de Monextel. Sont privilégiées les associations orientées sur la préservation de l’environnement.
Et la RSE ? (Responsabilité sociétale de l’entreprise)
Elle est largement prise en compte dans les 2 ateliers de recyclage situés en France. L’un de ces ateliers est un établissement médico-social qui permet à des personnes handicapées d’avoir une activité professionnelle et l’autre atelier dépend d’Emmaüs. L’ergonomie des ateliers et la meilleure adéquation entre l’homme et la machine ont été soigneusement étudiées. La transparence fait aussi partie des bonnes pratiques de l’entreprise. Ainsi, les salaires sont connus de tous les employés.
Et en interne, on s’occupe aussi de la Planète. Le papier est trié, toute l’équipe vient en transport en commun et la consommation des serveurs est suivie de près. Pour le bien-être et le moral des salariés, la société a installé une salle de vie qui ressemble à une salle à manger avec cuisine américaine. Tous les jours, une équipe fait les courses et la cuisine et une autre fait la vaisselle à la main (ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes d’organisation…).
Les développement à venir
L’équipe va bientôt s’étoffer car des recrutements sont en cours : ingénieur développeur, chef de projet, commercial grands comptes… des compétences en cuisine seraient un plus ! Aujourd’hui Monextel est en phase de finalisation d’une levée de fonds. La société n’exclut aucun axe de développement, à une seule condition : qu’il reste axé sur le cœur de l’entreprise, soit le recyclage et la revente via le e-commerce.
Le 1er Novembre 2010 : la norme ISO 26 000 publiée
L’ISO 26 000, unique norme internationale sur la responsabilité sociétale, présente les lignes directrices pour tous types d’organisations (entreprises, collectivités, syndicats etc..) cherchant à assumer la responsabilité des impacts de ses décisions et activités et en rendre compte. Ceci se traduit par un comportement transparent et éthique qui :
- contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ;
- prend en compte les attentes des parties prenantes ;
- respecte les lois en vigueur tout en étant compatible avec les normes internationales.
Le périmètre de l’activité sociétale
Pour définir le périmètre de leur activité sociétale, la norme ISO 26 000 invite les organisations à articuler leur démarche autour de 7 questions centrales :
- la gouvernance
- les droits de l’Homme
- les relations et les conditions de travail
- l’environnement
- la loyauté des pratiques
- les questions relatives aux consommateurs
- la contribution au développement local.
Portrait réalisé par ELISABETH LÉCUYER