Les entreprises françaises de tailles moyennes se trouvent dans un environnement qui ne leur est pas toujours propice. Ainsi développement d’un libéralisme, souvent excessif, dans un monde que le progrès technologique a globalisé, a écarté pour un temps toute régulation économique efficace. Les opérations d’alliances restent alors le meilleur moyen de renforcer leur capacité à résister à la concurrence, et à se développer sur le marché européen. L’Alliance offre la possibilité à des entreprises qui veulent rester indépendantes, notamment au plan capitalistique, de mettre en commun des moyens humains, matériels, ou financiers pour atteindre un objectif commun. Alors pourquoi adopter une stratégie d’alliance ?
Les PMI Françaises souffrent par rapport à leurs homologues allemandes, britanniques ou italiennes, d’un profond handicap lié à leur faible taille et à leur sous-capitalisation. Ce qui les rend tout particulièrement vulnérables dans le cadre d’une compétition internationale et d’une lutte sans merci. Les effets de taille ou de seuil de chiffres d’affaires sont responsables d’un grand nombre de dépôts de bilan. Cela se traduit par ailleurs par une baisse des recettes de l’État (TVA, IS).
La stratégie d’Alliance, quelles que soient les modalités juridiques choisies, depuis le contrat commercial jusqu’à l’élaboration de filiales communes, constitue désormais un nouveau mode d’organisation des entreprises. Elle apporte une solution aux sociétés dont le CA est insuffisant pour être viable. Les « seuils critiques » en CA permettent de faire des économies d’échelle, d’améliorer la rentabilité financière pour faire face à l’accroissement des investissements nécessaires.
Les alliances stratégiques sont des ententes entre deux ou plusieurs entreprises indépendantes afin de coopérer dans la production, le développement, la vente et/ou la distribution de produits/services selon les objectifs commerciaux…
Dans le cadre d’une alliance stratégique, la société A et la société B associent leurs sources, capacités et compétences respectives pour générer des intérêts communs.
Il existe trois types d’alliances stratégiques
Joint-Venture (Coentreprise). Une coentreprise est constituée lorsque les sociétés mères créent une nouvelle filiale. Par exemple, la société A et la société B (sociétés mères) peuvent former une joint-venture en créant la société C (société filiale). Si les sociétés détiennent chacune 50 % de la société filiale, il s’agit d’une coentreprise 50/50. Si une société détient 70 % et l’autre 30 %, la coentreprise devient une filiale à participation majoritaire.
L’alliance stratégique par actions
Une alliance stratégique par actions est créée lorsqu’une société achète un certain pourcentage d’intérêt d’une autre société.
L’alliance stratégique sans prise de participation au capital
Une alliance stratégique sans prise de participation au capital s’établit lorsque deux ou plusieurs entreprises signent une entente contractuelle pour mettre en commun leurs ressources et capacités commerciales.
La recherche et la constitution d’Alliance peuvent faire l’objet d’application à tous les stades de l’activité d’une entreprise :
- frais de « recherche développement » partagés
- collecte d’informations économiques, techniques juridiques mises en commun
- partage d’une main d’œuvre qu’une seule entreprise ne pourrait assumer
- mutualisation de certains moyens comptables et des risques financiers
- constitution de filiales communes pour conquérir des parts de marché en France ou à l’étranger
- publicité et communication à frais partagés, etc.
Une grande partie du tissu économique en France est constituée par des entreprises de sous-traitance de dimensions réduites (mécanique, tôlerie, cuir, textile, chaussure, habillement, électronique, etc.). Elles sont dans l’obligation constante d’améliorer leurs performances pour conserver leurs parts de marché et les commandes de leurs grands donneurs d’ordres.
La mise en commun des moyens financiers, techniques, commerciaux, dans le cadre d’une stratégie d’alliance, permet à des entreprises de taille moyenne de garder leur indépendance capitalistique et de trouver une troisième voie à l’alternative comme celle d’absorber un confrère ou d’être absorbée.
Comment faire dans cette nouvelle donne économique ?
Dans cette nouvelle « donne économique », les PMI/PME qui veulent rester partenaires de leurs clients « donneurs d’ordres » doivent pouvoir répondre à de nouvelles exigences de leur marché. Elles doivent être en mesure de concourir à des appels d’offres dont le volume est nettement supérieur à ce qu’elles traitent habituellement. Il leur est nécessaire de disposer d’un capital en matière grise, qui leur permettra d’agir en amont du processus de fabrication d’un produit. Enfin, de façon à pouvoir baisser les prix de revient imposés par la clientèle, elles doivent améliorer leur productivité et être capables de jouer à leur tour un rôle de donneurs d’ordres au niveau de leurs propres sous-traitants et fournisseurs de pièces afin de produire des « sous-ensembles » complets.
L’entreprise PMI/PME face à cette évolution de son environnement, avec un capital social le plus souvent réduit, pour des raisons historiques et familiales et qui n’a pas la possibilité de recourir au marché boursier, n’a qu’une alternative, procéder à une opération de « croissance externe ». Pour cela, elle doit disposer des moyens financiers nécessaires, ce qui est rare, ou être absorbée avec des conséquences douloureuses pour le dirigeant cédant qui perd son emploi.
L’Alliance est une troisième voie, encouragée par les grands donneurs d’ordres de notre pays, notamment dans l’automobile, l’aéronautique, l’armement, la haute couture, etc. Elle constitue un véritable projet de développement pour le chef d’entreprise qui veut pérenniser sa société, accroître son potentiel technique et son efficacité commerciale.
Ces entreprises ont mis en place une stratégie d’alliance avec succès :
- Deux cliniques parisiennes ont mis dans une structure commune, un service de radiologie moderne équipé d’IRM. Elles recrutent du personnel conjointement dans une structure spécifique pour effectuer des opérations chirurgicales 24/24h (chefs panseuses, etc.)
- Plusieurs entreprises fabricants des moteurs, acceptent pour survivre et se développer, d’avoir une recherche et développement (R&D) financée à plusieurs dans le cadre d’un GIE, de disposer d’une cellule exportation, la charge d’un cadre export de bon niveau et d’un assistant ne pouvant être supportée par chacune de ces sociétés isolément.
- L’alliance Apple et le cabinet de conseil Accenture a créé une unité spécialisée dans l’OS de la firme à la pomme pour en faciliter l’intégration dans les systèmes d’information des organisations. Apple s’entoure d’un nouvel allié pour faire avancer sa stratégie de développement sur le marché professionnel. L’objectif est d’aider les clients à concevoir et développer des applications taillées pour le système d’application d’Apple
- L’alliance Starbucks et Nestlé a pour objectif d’avoir le droit de distribuer certains de ses produits. Le groupe alimentaire suisse précise dans un communiqué que « l’accord prévoit la licence perpétuelle globale des produits de consommation hors-foyer Starbucks ». Nestlé dit espérer que l’accord avec Starbucks contribuera positivement à son bénéfice par action et à ses objectifs de croissance à partir de 2019.