L’inflation sera particulièrement rude cette année et devrait autant affecter la trésorerie des particuliers que celle des entreprises. Selon une étude SumUp, menée auprès de PME européennes du 2 au 9 Novembre 2022, au travers d’un questionnaire auto-administré en ligne sur 3488 personnes basées dans 5 pays (Royaume-Uni (890), France (730), Italie (1404), Allemagne (333) et Suisse (131), la trésorerie des PME françaises va être principalement impactée par la hausse des prix de l’énergie (37,7%) et des coûts d’approvisionnement (34,5%). Mais alors comment réagissent les entreprises ?
Une baisse de leur chiffre d’affaires envisagée
Les PME ne sont pas très positives cette année. Il faut dire que lors de l’étude, 47,4% des PME françaises s’attendaient à une baisse de leur chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente sur la période des fêtes de fin d’année. En cause, une baisse des ventes pour 42,7% d’entre elles mais également de la fréquence d’achats (36,1%) et une tendance logique de la part des consommateurs à chercher des sources d’économies (12% des PME françaises soulignent l’impact des remises ou des offres spéciales). Si ces résultats sont à confirmer dans les prochains mois, le ressenti semble globalement davantage négatif au niveau européen où le Royaume-Uni (58,2%) et l’Allemagne (52,8%) prennent la tête des plus pessimistes.
Des PME qui devraient majoritairement survivre
Heureusement, la plupart des PME n’envisagent pas de mettre la clé sous la porte même s’il faut notamment noter que 9,1% d’entre elles envisagent d’arrêter leur activité à cause de la crise. Soulignons que selon l’activité de l’entreprise, les conséquences peuvent être dramatiques. Globalement, il faut remarquer que cette situation provoque un stress puisque près de deux tiers déclarent ressentir davantage de stress qu’auparavant. Cependant, la situation n’affecte pas toutes les activités de la même manière et des entreprises voient leur marge se réduire comme une peau de chagrin.
Prix et marges : les principales réponses.
Selon cette étude, 39% des PME françaises ont décidé tout simplement d’augmenter leurs prix alors que 32,3% vont réduire leurs marges pour absorber l’inflation. 29,9% comptent « travailler plus pour compenser ces pertes de revenus » ou encore travailler sur leurs coûts énergétiques pour 29,4%. Dans ce contexte d’incertitude économique, d’envolée des cours des matières premières, d’augmentation des prix de l’énergie et de ralentissement de la croissance, des ont donc décidé de répercuter ces augmentations alors que d’autres vont essayer d’en diminuer l’impact au travers de leur activité ou encore de leur gestion des coûts. A noter qu’elles n’envisagent pas en priorité une réduction de leur rémunération ou de leur masse salariale.
Les solutions face à la crise et l’inflation
Pour 40% de PME touchées de plein fouet par l’inflation et la crise énergétique, la solution réside également dans les nouvelles technologies car elles les considèrent comme essentielles pour sortir de la crise. Le sentiment est le même en Italie avec 37,9% des répondants parmi les « technophiles ». Pourtant, seulement 5,5% souhaitent les mettre au cœur de leur stratégie d’ajustement. Ce n’est pas beaucoup mieux au niveau européen, puisque la réponse a été affirmative dans pour 7,9% des Suisses et 7,1% des Allemands.
Une réponse insuffisante par les pouvoirs publics ?
De nombreuses entreprises ne comptent pas trop sur les mesures du gouvernement ou sont déçues par elles puisque 68% ont estimé que « le gouvernement ne prend pas de mesures concrètes et efficaces pour les aider à faire face à la situation économique actuelle ». Cette perception est encore plus délétère en Allemagne où 84% des répondants ont ce sentiment. Même si le gouvernement français n’a pas été inactif puisqu’il a récemment mis en place une enveloppe de près de 10 milliards d’euros sur la table pour « aider les entreprises à faire baisser leur facture moyenne d’électricité », l’absence de mesures européennes pour baisser les prix de l’énergie impacte fortement la trésorerie des entreprises.