La Franchise serait-elle une voie idéale pour les cadres en reconversion, un moyen sécurisé pour se créer son propre avenir quand on a décidé de quitter le salariat et qu’on souhaite entreprendre sans risques. Cette vision n’est pas tout à fait exacte même si la franchise diminue évidemment les risques puisqu’elle se base sur des modèles déjà éprouvés.
Quelques raisons qui la rendent attractive
Tous les acteurs reconnaissent à ce mode de développement un effet d’accélérateur important, une logique d’expansion liée à la mutualisation des ressources, et une saine émulation au sein des réseaux, synonyme de « bouclier anticrise ».
D’abord, il faut considérer que la franchise permet de bénéficier d’un savoir-faire qui vous évite de tout devoir commencer de zéro. Si elle connaît un succès, c’est d’abord parce que le modèle économique a généralement été vérifié et qu’elle vous permet de faire l’impasse sur quelques erreurs que vous auriez pu commettre, que ce soit en termes de gestion ou de rodage de votre offre.
Dans certains cas, l’entreprise dispose d’une notoriété forte et n’aura aucun problème à trouver des clients comme c’est le cas par exemple pour les franchises McDonald’s. Vous bénéficiez de l’image de marque de l’entreprise et cela peut donc être un atout dès le début.
Il reste évidemment à étudier le projet, se faire conseiller sur les aspects contractuels du contrat de franchise, mais on le voit, la Franchise est un mode de création d’entreprise facilité. Et sécurisé dans la mesure où on se sent plus fort à plusieurs.
Des coûts importants
Droits d’entrée, stock, locaux… Il faut de l’argent pour se lancer. Le coût reste d’ailleurs le principal frein à la création en franchise. Les enquêtes sur le sujet montrent que le coût d’installation est souvent inférieur à 100 K€, même s’ils peuvent parfois dépasser les 200 K€ avec un apport personnel qui tourne souvent autour de 38%, une somme donc tout de même assez importante au démarrage. Ce niveau d’apport correspond peu ou prou au niveau observé dans les reprises d’entreprise. Le retour sur investissement s’effectue souvent sur une durée de 2 à 4 ans, ce qui est somme toute un délai raisonnable.
Etude de marché et business plan
Si la question revient toujours dans les projets de franchisés, c’est que la loi pointe précisément cet aspect. La loi qui réglemente la Franchise, la loi Doubin, énumère l’obligation d’information des franchiseurs à l’égard des franchisés.
En sens inverse, deux domaines sont des écueils, l’étude de marché et le business plan. Il est déconseillé aux franchiseurs de s’immiscer dans ces informations chiffrées, sauf à endosser une responsabilité trop grande en cas d’échec. C’est donc au franchisé, assez naturellement, de « s’y coller ».
L’étude de marché, on pourrait s’y perdre. Il reste conseillé par les experts de faire simple : se mettre à la place des clients. Refaire le parcours client. Comprendre les attentes et les frustrations. Comprendre le cycle de vie du marché dans lequel on s’installe. Pas besoin de beaucoup d’argent, mais en revanche, du temps et beaucoup d’écoute.
Quant au business plan, c’est une incontournable feuille de route. On sait qu’il sera faux, mais ce n’est pas grave. L’important, c’est d’avoir posé des hypothèses et de s’être assuré de la cohérence, de l’alignement, avec les ressources humaines et financières.
Ensuite, tout l’effort doit reposer sur le business model. La recette de chaque entrepreneur pour gagner de l’argent. Les deux sujets sont indissociables. Le business model est au business plan ce que la tranche de jambon est au sandwich !
Transformation digitale
Quelle place fait le business model aux technologies et au digital ? Cette réflexion est capitale avant de refermer tout dossier de création. Technologies, réseaux sociaux, mobilité, data… c’est par ces nouveaux usages que se créent de nouveaux espaces d’affaires, de nouveaux flux de revenus, des positionnements innovants. Le multicanal est d’ailleurs devenu une préoccupation majeure dans le choix des réseaux de franchisés.
Concluons avec Maxime Aiache, fondateur d’Acadomia et de Shiva : « monter son affaire est bien plus sécurisant que de rester salarié ». En période de crise, la Franchise peut être une piste à étudier !