Interview de Vincent PIGEARD a suivi une formation initiale en agronomie. Il a débuté sa carrière en agence de communication puis réorienté sa vie professionnelle pour rejoindre un opérateur téléphonique qui deviendra le groupe Neuf Cegetel. Alors Responsable Opérationnel grands Comptes et aussi citoyen engagé, il quitte cet employeur avec une idée qui lui permettra de créer son entreprise en même temps que d’apporter sa contribution à la sauvegarde de notre planète : la recharge des cartouches d’encre et toners laser. Jeter une cartouche est aussi un geste très polluant pour l’environnement. Leur recharge est donc une alternative écologique et économique très intéressante.
Entrepreneuriat vert, quel a été le déclic ? Opportunité ou vocation ?
Les deux. Tout d’abord, j’aime beaucoup voyager, j’ai découvert la beauté des peuples et des paysages de part le monde. De ce fait, l’avenir de notre planète et ce que nous laisserons à nos enfants me préoccupe. L’idée de recharger des cartouches d’encre et de toners m’a été inspirée par l’activité d’un ami. J’ai donc imaginé la mise en place d’un nouveau mode de distribution : je vais chercher le particulier directement sur son lieu de travail par l’intermédiaire du comité d’entreprise. Ce dernier est toujours heureux d’offrir un nouveau service permettant de faire réaliser des économies aux employés qu’il représente. Sur le même modèle que les collecteurs de pellicules photos, La Cartouche Verte met en place des bornes de collecte dans les entreprises. Les salariés peuvent y déposer leurs cartouches vides grâce à des enveloppes prévues à cet effet. Nous récoltons ces cartouches, les remplissons et les retournons sous deux jours. L’offre est donc destinée aux salariés de l’entreprise pour leurs besoins personnels.
Comment êtes-vous passé de l’idée à un projet concret ?
J’ai décidé d’intégrer une formation généraliste de création d’entreprise chez Advancia (école de commerce de la CCIP de PARIS) afin de me doter d’outils (comptabilité, gestion, juridique) pour monter l’aspect théorique du projet. Ensuite, j’ai intégré l’incubateur d’Advancia pour concrétiser ma création d’entreprise. J’ai ainsi bénéficié d’un bon coaching professionnel très enrichissant et d’un accompagnement quant à mon développement personnel.
Vous êtes installé dans une pépinière d’entreprises, est-ce vraiment intéressant pour un jeune créateur ?
Cette pépinière d’entreprise de FRESNES m’apporte un support logistique économique ; elle comporte de nombreux services associés, comme l’accueil téléphonique, l’accueil livraison, un secrétariat, des salles de réunion équipées. Mais l’intérêt réside également dans la proximité avec les autres entrepreneurs de la pépinière. Ils sont pour la plupart « jeunes entrepreneurs » et nous pouvons partager nos expériences. C’est une solution que je recommande à tous ceux qui créent leur entreprise.
Quel est le coût d’un remplissage, par rapport au coût d’une cartouche neuve ?
Pour le particulier, selon les marques, l’économie est de 30 à 60 % par rapport à l’achat d’une cartouche neuve. De plus, au niveau écologique, le geste de recharger ses cartouches évite de les jeter. Les cartouches vides peuvent polluer à plusieurs titres : les produits chimiques qu’elles contiennent contaminent les nappes phréatiques. Même si on les fait incinérer, cela dégage du CO2 dans l’atmosphère. Le consommateur économise donc de l’argent tout en étant dans une démarche de développement durable.
Quelle est la durée pour faire remplir des cartouches pour une entreprise ?
Toujours dans un souci écologique et afin de limiter les déplacements, j’organise jusqu’à deux tournées maximum par semaine et par site. Les clients peuvent donc obtenir leurs cartouches remplies en deux jours.
Quelles sont vos cibles ?
Au départ, je ciblais plutôt les particuliers via les Comités d’Entreprise des grandes entreprises (500 personnes minimum sur un même site). Je réfléchis à une solution de service par correspondance, qui devrait bientôt être mis en place car une demande forte émane des PME-TPE. Je projette également d’installer des bornes dans le Bureau des étudiants des grandes écoles ou facultés. Un premier pilote avec l’EFREI à Villejuif (grande école d’ingénieur informatique) doit démarrer en janvier.
Quel pourrait être votre conseil pour entreprendre dans le « vert » ?
Le créneau développement durable est d’actualité et c’est tant mieux ! Mais il ne faut pas considérer ce créneau comme un simple phénomène de mode ou comme une aubaine mais comme une nécessité. L’idée d’apporter une contribution à la préservation de l’environnement, même à petite échelle, doit sous-tendre le projet.