La banlieue, un investissement rentable pour tous !

Si je vous dis banlieue à quoi pensez-vous ? Quartier sensible et violence, jeunes en échec et misère sociale, autant d’images que le journal télévisé vous a vendu, que la presse vous a confirmé et que la radio a validé. Mais connaissez-vous la banlieue qui innove et entreprend, celle qui fait émerger une nouvelle forme de capitalisme, celle qui est imprégnée de valeurs d’altruisme et de partage ?

Une banlieue qui s’active

Après le show-biz et le sport, ce sont les acteurs économiques qui investissent la banlieue et s’intéressent à ses richesses : l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique présidée par la « Mamie » Nowak du microcrédit, et des Fonds d’Investissements comme Business Angels des Cités (www.scr-bac.fr).

Des noms comme Malamine Koné et Mohamed Dia sont devenus des symboles de toute une génération qui crée des richesses. Ceci, sans pour autant oublier ceux qui se battent pour prendre l’ascenseur social dans leur sillage. Leur leitmotiv : « Réussir pour soi et réussir avec les autres ». S’en sortir par la voie du business. Pour certains beaux penseurs, prononcer ce mot est déjà indécent ! A cela, je réponds que la banlieue représente aujourd’hui près de 25 % de la population, 10 % des naissances. Il s’agit d’un vivier de jeunesse extraordinaire pour notre avenir !

La banlieue comme solution

Et dans un contexte international difficile, face à des défis économiques forts et une fuite à l’étranger des jeunes diplômés, la banlieue reste, de mon point de vue, une vraie solution ! Faire émerger ses talents, encourager l’entreprenariat, encourager la prise de risque : oui, la banlieue participe et participera encore plus au renforcement de notre économie ! Dans le contexte boursier que vous connaissez, mon conseil : investissez en banlieue, c’est une valeur montante !

Karine Chevalier et Nadine Liais, directrices associées de C2L

Lauréates du prix Talent des Cités, mention spéciale, en 2008 avec une entreprise d’étanchéité, bardage et couverture bac acier : « Nous avons décidé d’installer notre entreprise dans une pépinière en ZUP. Pourquoi ? Car l’accueil y était très bon, tout simplement. Nous avons engagé quatre personnes issues de ZUP et prenons régulièrement des intérimaires habitant dans ces quartiers, sans rencontrer de problèmes particuliers. Il faut dépasser la peur qu’on peut avoir de ces quartiers. La ZUP où nous sommes installés est loin d’être le Bronx ! »

Salem Bessad, gérant de Technomobile

Lauréat du concours Talent des Cités, catégorie création, en 2007, distributeur informatique spécialisé dans les produits nomades : « Je suis un pur produit de banlieue ! J’ai toujours habité dans des cités HLM, à Garges les Gonesse ou à Sarcelles. J’ai installé mon entreprise dans un quartier sensible pour ne pas perdre pieds avec la réalité. Vivre dans les quartiers, dans des conditions financières difficiles, m’a appris à être combatif et résilient. Ainsi, lorsque la crise est arrivée, j’ai vite trouvé des moyens divers pour m’en sortir. Aujourd’hui je m’engage pour promouvoir l’entrepreneuriat dans les quartiers. Je vais dans des lycées pour désacraliser l’image de l’entrepreneur, souvent vu comme un aristocrate ! Je m’engage également dans des clubs pour aider les chômeurs de longue date des cités à reprendre pieds dans l’entreprise. »

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