Focus sur la grande tendance, l’ère de l’Internet des objets, qui va faire bouger le business en 2013.
Le buzzword de cette fin d’année c’était « L’Internet des objets » que vous avez peut être également entendu sous le nom « d’objets connectés », « objets communicants » ou encore « objets intelligents ». Si la tendance n’est pas complètement nouvelle (souvenez-vous du lapin « Nabaztag » en 2005), elle s’accélère franchement grâce à l’avènement du cloud computing, la meilleure qualité de réseau dont nous disposons et la démocratisation de l’Internet aujourd’hui. Internet tel que nous l’avons connu (pour les plus vieux d’entre nous), était un ordinateur connecté, une précieuse source d’information que l’on pouvait utiliser et interpréter afin d’améliorer notre quotidien et de nous divertir. Dans le monde de l’Internet des objets, ce sont les objets qui deviennent la source d’informations et qui interagissent avec notre ordinateur ou notre smartphone, pour nous « simplifier la vie » et nous rendre plus efficaces.
L’exemple du pèse-personne
L’exemple de la vie courante le plus souvent repris lorsqu’on parle d’objets connectés est celui du pèse-personne. à l’époque, après s’être pesé, on pouvait, sur différents sites, calculer notre IMC (indice de masse corporel), obtenir une interprétation, parfois un diagnostic, être rassuré (ou non)… Avec un pèse-personne wifi, comme peut le faire Fitbit par exemple, la simple pesée suffit, pour que s’affiche sur l’ordinateur ou sur le mobile toutes les informations recueillies, leur évolution, l’interprétation que nous devons en faire, et qui sait peut être demain leur envoi directement au diététicien.
Les petits « trucs » qui vont nous changer la vie
Grâce au Français Parrot et à son très médiatique drone téléguidé par iPhone ou tablette, nous avons pu goûter à cet Internet des objets ces derniers mois. Mais si celui-ci était purement ludique, d’autres objets intelligents pourront demain changer notre quotidien. La startup MonLocster avait fait sensation durant Le Web ‘12 en présentant un petit capteur qui se place sur sa voiture ou son scooter, et qui en cas de mouvement, envoie un message sur le smartphone de son propriétaire. Finie la fourrière, et en cas de vol, le capteur dispose d’une puce GPS permettant de localiser en temps réel son bien. PlantLink présentée au CES 2013 (la grand-messe annuelle des nouvelles technologies à Las Vegas), qui permet de savoir quand la plante a besoin d’être arrosée. Ou encore le Lockitron présentée au Web ‘12 qui permet de savoir à distance si vous avez fermé à clef votre appartement et dans le cas contraire, de le faire à distance. Si aujourd’hui, nous n’utilisons que peu d’objets connectés, comme le photocopieur d’entreprise qui prévient lorsqu’il n’y a plus d’encre, on peut rêver d’ici quelques mois à un placard qui nous propose des tenues en fonction de la météo du jour, à une voiture sans pilote (telle que la prépare Google), ou bien à des robots aspirateurs qui pondent des rapports quotidiens sur l’état de l’appartement.
Une nouvelle expérience utilisateur
Ces objets connectés permettent de vivre une nouvelle expérience utilisateur/consommateur. Bill Gates avait ainsi vu juste quand il disait au début des années 2000, que le réfrigérateur se remplirait automatiquement en fonction des usages que ses propriétaires ont établis. C’est ce qu’on appelle la life automation ou automatisation de la vie qui va sans doute changer la donne pour la domotique. Cette expérience apporte également sont lot de gamification ou théâtralisation de la vie, dans le sens où l’on pourra demain comparer ou concourir avec ses voisins et soi même pour celui qui a perdu le plus de poids, celui qui regarde le moins la télévision, ou celui qui respecte le plus les vitesses autorisées sur la route par exemple.
Une chance pour le développement durable
Les objets connectés émettant des informations, il sera demain possible de recevoir des « push » sur son mobile à propos de sa consommation d’énergie, et de la modérer en conséquence. On pourra également être informés en temps réel dans son quartier sur la qualité de l’air, et sur l’empreinte que nous avons sur l’environnement, sujet qui préoccupe de plus en plus les grandes métropoles qui sont les plus « connectées ». De nombreux industriels se penchent d’ailleurs sur la question du Smart Grid ou « Réseau de distribution d’électricité intelligent », qui permettrait d’optimiser toute la chaîne de valeur de l’électricité et de diminuer les gaz à effet de serre en recueillant les informations utilisateurs. En France, ErDF a commencé à se positionner sur des compteurs électriques « intelligents ».
Les objets connectés à Hollywood
En fin de compte, les objets connectés correspondent un peu à ce dont on a entendu parler dans les films Hollywoodiens de ces dernières années. En 2004, dans le blockbuster « The Island » de Michael Bay, on voit le personnage principal interprété par Ewan mcGregor aller dans des toilettes intelligentes qui lui indiquent ses différentes carences alimentaires. L’information étant transmise à la cantine, la serveuse refuse ensuite de lui servir certains aliments. Dans le très bon Demolition Man, Sylvester Stallone alias John Spartan débarque dans un futur qu’il ne comprend pas très bien où dès que l’on dit un gros mot, une petite box fixée sur le mur émet automatiquement une amende. Dans « Retour vers le Futur II », Marty Mcfly joué par Michael J. Fox a des jumelles (connectées) qui permettent d’observer et d’identifier précisément les individus. Cela fait d’ailleurs étrangement penser aux Google glasses que va sortir la firme de Mountain View.
Et la vie privée dans tout ça ?
Tout le monde n’a pas besoin de savoir que vous avez pris quelques kilos ou que vous achetez telle ou telle marque de bière. L’Internet des objets, ça n’est plus votre ordinateur seul qui communique mais l’ensemble des objets de votre maison (et de votre bureau) qui ont pour mission de monitorer votre vie dans le but de la « simplifier ». Si ces nouveaux usages peuvent paraître ludiques, cela implique bien évidemment une plus grande vigilance de notre part et de la part des fournisseurs d’accès sur les risques encourus quant à notre vie privée. l