Les jours fériés du mois de mai 2019 dans l’hexagone, ont de quoi faire pâlir d’envie nos voisins européens et de bien d’autres pays réputés pour avoir peu de vacances. Ils donnent lieu aux traditionnels ponts et sont parfois liés aux vacances dites de Pâques comme cette année pour une partie de la France. Un moment pour souffler ou pour paniquer pour les entreprises ? Focus sur le travail en mai.
Jours fériés de mai 2019, héritage de notre histoire et de notre tradition religieuse, s’égrènent pendant tout le mois de mai : fête du travail (le 1er mai), armistice 1945 (le 8 mai), ascension (le 30 mai). Lorsque ceux-ci tombent à proximité d’un week-end, ils donnent lieu à une tradition bien française, le pont. Pour les entrepreneurs, l’organisation du travail en est bousculée tant avec les salariés qu’avec les clients, fournisseurs et partenaires.
Une tradition, la manne de certains secteurs
Cette tradition chérie par les français ne manque pas de ranimer le débat entre partisans et opposants de ces jours chômés car elle oppose productivité et art de vivre à la française. L’entrepreneuriat est au cœur de ce paradoxe. Néanmoins, tous les entrepreneurs ne sont pas perdants, loin de là ! Le bonheur des uns fait le malheur des autres !
Les heureux : tourisme, loisirs et bricolage et bien d’autres encore comme les fleuristes et le muguet.
Les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie, des loisirs, de certaines formes de distribution, ne peuvent que se réjouir de cette avalanche de week-ends. Pour peu que le soleil soit au rendez-vous, les français ne manqueront pas de garnir les terrasses de cafés, les salles de restaurants, les chambres d’hôtels, d’arpenter les sites touristiques et de dévaliser les rayons des enseignes de bricolage. Pour ces secteurs, ce mois de mai est synonyme de chiffre d’affaires !
Un obstacle majeur pour d’autres secteurs
Gagner des marchés dans une économie mondialisée, et donc fortement concurrentielle, ne se fait pas sans compétitivité. Que l’on appartienne au CAC40, que l’on soit une PME ou une TPE, cette réalité économique s’impose à tous. Nombre d’entreprises, soucieuses de répondre de manière personnalisée à leurs clients, travaillent désormais en flux tendu. Dans ce contexte, honorer une commande, sans stock préalable, nécessite un maintien des cadences de production. Pour ces entrepreneurs, l’approche du mois de mai est vécue avec hantise. L’accumulation de jours chômés anéantit la productivité et brouille l’image de l’entreprise française à l’étranger. Celles qui luttent contre des concurrents pour qui le mois de mai n’est que le cinquième mois de l’année, sont les grands perdants de cette spécificité française.
Un problème réel à relativiser
Selon les calculs de l’INSEE, les jours fériés coûtent 0,1% de point de croissance à la France. L’impact en termes d’image est non quantifiable même s’il n’est pas négligeable. Il convient cependant de relativiser le problème lorsqu’on l’aborde à l’échelle annuelle.
Le record du nombre de jours fériés accordés aux salariés est détenu par Chypre, la Bulgarie et la Slovaquie avec un total de 15, la Croatie, l’Espagne, la Grèce et Malte (14 jours). La France se situe en réalité dans la moyenne de l’UE, à 11 jours. L’Italie, la Suède, la Finlande et la Hongrie se placent à la même position. Le Luxembourg vient de se doter d’un jour supplémentaire car le Parlement a voté l’adoption d’un jour férié supplémentaire, qui aura lieu le 9 mai pour marquer la fête de l’Europe. Les pays les moins bien lotis sont le Royaume-Uni et les Pays-Bas avec 8 jours fériés.
Et le Japon ?
Et le Japon, réputé comme un pays où les vacances n’existent pas a aussi ses ponts et au mois de mai, il a ce que l’on appelle « Golden Week ». Eh oui ces travailleurs infatigables en profitent pour visiter leur famille, apporter les incontournables cadeaux, utiliser les transports, visiter les sites touristiques…bref, ils font marcher l’économie comme les français et peut-être choisiront-ils la France pour dépenser toutes leurs économies !
Cette année, un nouveau jour férié s’ajoute : le 1er mai pour l’intronisation du Prince Naruhito qui succède à l’Empereur Akihito.
- Samedi 28 avril au dimanche 6 matin
- 29 avril : Shôwa no hi, le jour de commémoration à l’anniversaire de l’empereur Showa, fête nationale
- 3 mai : kenpô kinenbi, le « jour de la constitution » (de 1947)
- 4 mai : midori no hi, le « jour de la nature »
- 5 mai : kodomo no hi, le « jour des enfants » (à vrai dire plutôt des garçons)
Parce qu’on ne refait ni l’histoire ni les traditions religieuses, gageons que le mois de mai en France restera encore longtemps celui du muguet avant d’être celui des records de production mais les nouvelles technologies imposent leurs lois et nombre de français se connecteront pendant leurs ponts et dérogeront à leurs habitudes pour permettre à leur entreprise de ne pas en subir le contrecoup et les entrepreneurs en profiteront certainement pour peaufiner leur stratégie.