Le business des jeux vidéo s’est considérablement développé ces dernières années et a connu l’émergence de nouveaux acteurs. Le schéma traditionnel, qui restait binaire avec un éditeur de jeux vidéo d’une part et les acheteurs de l’autre, s’est vu bouleversé. Aujourd’hui, les joueurs professionnels se sont multipliés, ont pris la parole et ont développé leur propre communauté. Ils deviennent désormais un moyen prisé par les éditeurs de jeux vidéo pour communiquer et de vendre leurs jeux. Bienvenue dans un monde où le jeu rapporte gros.
La France reconnue pour ses jeux et ses joueurs
La France reste une des leaders en matière de jeux vidéo. Si elle ne domine pas le secteur des consoles, elle possède (notamment avec Ubisoft et de nombreux studios indépendants) de quoi s’imposer dans le secteur de l’édition de jeux vidéo. Cette première, connue mondialement pour ses Lapins Crétins ou encore sa dernière édition de Far Cry, a su faire sa place dans ce domaine en pleine expansion. Bien que les éditeurs français ne soient pas vraiment connus du grand public, la France a toujours fait partie du top 3 européen dans le domaine et, chaque année, ses entreprises redoublent d’inventivité pour tirer leur épingle du jeu.
Le secteur intéresse de plus en plus les entreprises et les esprits créatifs. Pour preuve, des écoles n’ont pas hésité à créer des parcours ces dernières années dans le domaine de la création et du graphisme pour jeux vidéo. Elles ont voulu répondre à une demande toujours croissante et qui ne seraient pas proches de s’éteindre. Si des parcours ont été développés pour former à ce secteur, la sortie d’une prochaine école à la rentrée 2018, intitulée la Gaming Campus, achève de montrer un engouement certain pour le commerce des jeux vidéo. Les « gamers » pourront aussi intégrer cette école pour se perfectionner en étant accompagnés pour apprendre à gérer des sponsors, des campagnes, des évènements ou encore des joueurs professionnels.
L’e-sport, un vrai business
Si les éditeurs de jeux vidéo français commencent à se faire un nom, l’e-sport est devenue un véritable phénomène qu’ils doivent prendre en compte. Les joueurs professionnels représentent des interlocuteurs entre les éditeurs et les spectateurs. Souvent médiatisés à l’aide de Youtube ou des plateformes de streaming, ils deviennent une motivation à l’achat.
Ces pratiquants de l’e-sport ne sont plus désormais seulement des joueurs mais vivent comme des sportifs en s’entraînant plusieurs heures par jour pour devenir les meilleurs. Pour FIFA, par exemple, une équipe de France se constitue en ce moment dans les locaux de Clairefontaine (ndlr : là où s’entrainenet les joueurs de l’équipe de France). Traités comme des vrais sportifs de haut niveau, ils sont considérés comme des professionnels même si leur statut peine encore à être reconnu. Ils possèdent des sponsors et font des compétitions mondiales qui peuvent leur rapporter gros. Les prix remportés lors de ces compétitions peuvent s’élever jusqu’à plusieurs milliers d’euros.
Les sponsors dans les jeux vidéos, un business très florissant
De nombreuses entreprises ont compris l’importance de cette communauté. Elles encadrent les joueurs qui peuvent alors gagner de grosses sommes notamment grâce au sponsoring. Des marques comme Coca-Cola ou Redbull par exemple, n’hésitent pas à financer des joueurs et des événements ce qui leur garantit non seulement de la visibilité mais aussi de futurs gains indirects grâce à leurs petits protégés. Les sponsors ne sont pas les seuls accompagnants des e-sportifs, les éditeurs tentent eux aussi d’apporter leur soutien aux meilleurs.
Dernièrement, Blizzard Entertainment, un éditeur de jeux vidéo américain a constitué une Overwatch League. Plus précisément, elle a formé une équipe destinée à jouer professionnellement sur leur jeu Overwatch. Les joueurs recrutés deviennent des salariés de Blizzard et s’y consacrent à plein temps. L’entreprise les rémunère avec un salaire minimum de 42 900€ par an. Ils possèdent une assurance-maladie et une épargne-retraite.
Attirer les spectateurs avec des influenceurs
Si les entreprises du jeu vidéo ont bien compris qu’il fallait miser sur des professionnels pour inspirer les spectateurs et donc les possibles joueurs, elles se sont aussi attachées à aider les non-professionnels comme les streamers ou encore les youtubeurs. Ces influenceurs représentent certains sponsors. À chaque sortie de jeux vidéo, ils peuvent être payés des milliers d’euros pour jouer quelques minutes en vidéo. Pour d’autres, la campagne publicitaire va beaucoup plus loin. Certains éditeurs n’hésitant pas à faire voyager les influenceurs pour les immerger dans le décor d’un jeu vidéo, comme dernièrement avec les vidéos d’Amixem, VodkProd ou encore Cyril, tous les trois, youtubeurs français. Invités dans le Montana par Ubisoft, ils ont pu vivre des expériences similaires au jeu Far Cry 5 développé par l’éditeur de jeux vidéo. Ces influenceurs permettent aux différentes marques d’avoir une large visibilité auprès des plus jeunes. Cet investissement peut aussi rapporter gros pour les marques, puisque les spectateurs peuvent être amenés à acheter les jeux après avoir regardé des vidéos de leur youtubeur préféré.
Le business des jeux vidéo profite aux jeunes influenceurs, aux joueurs professionnels, mais surtout aux éditeurs de jeux vidéo et aux publicitaires. Bien que le milieu fasse rêver, il reste tout de même réservé à une élite. Les places pour travailler dans le milieu des jeux vidéo s’avèrent relativement limitées et demandent une vraie motivation.