Fan de jeux et passionné d’entrepreneuriat ? Ceux dits de plateau sont appréciés par tous, petits et grands, malgré la déferlante des jeux vidéo sur consoles et ordinateurs. Par leur côté ludique, ils permettent de développer notre réflexion et notre rapport à la vie en communauté. Mais ce passe-temps est également un moyen de nous former au monde des affaires et de l’entrepreneuriat, par le goût du challenge et de la gestion. Zoom sur deux incontournables en matière de jeux de société.
Les jeux de société ont passé la barre des 400 millions d’euros en France en 2017, avec une croissance de 7 % des ventes entre janvier et octobre, selon la société d’études de marché NPD Group. L’Hexagone reste le plus gros marché d’Europe pour ce type de divertissement. Les applications mobiles, les jeux en ligne ou sur consoles aux technologies toujours plus avancées n’ont pas fait disparaître ce secteur qui existe depuis l’Antiquité. Un jeu est souvent constitué de plusieurs mécanismes comme la stratégie, la tactique, le bluff, l’échange et le commerce. Des atouts dont tout bon dirigeant se doit d’avoir et de maîtriser.
Le « Monopoly », un incontournable du genre
Qui n’a jamais joué à « Monopoly »… Mondialement connu, ce jeu de plateau est un succès pour toutes les générations. Nombreux sont ceux à avoir déjà joué à l’une des nombreuses versions de ce passe-temps. La version originale fut créée et brevetée par Elizabeth Magie en 1904 sous le nom de « The Landlord’s Game », ayant pour but de montrer la « nature antisociale du monopole sur le sol », telle qu’expliquée par l’économiste Henry George. Charles Darrow, un Américain ruiné par la crise de 1929, va revisiter le concept et réussit en 1935 à le faire paraître par la société Parker Brothers sous le nom de « Monopoly ». Le but du jeu consiste à acheter, à louer ou à vendre diverses propriétés de façon si fructueuse que l’on puisse devenir le plus riche des joueurs et éventuellement, le gagnant. En s’amusant, les entrepreneurs ou les hommes d’affaires peuvent apprendre quelques astuces et adopter certains réflexes, de façon ludique. Ils comprennent que les risques doivent être pris le plus tôt possible. Dans le jeu, il est astucieux d’acheter plusieurs biens dès le début pour augmenter ses chances de posséder un ensemble de propriétés de même couleur avant la fin du jeu. De même, dans l’entrepreneuriat, investir plus tôt, raisonnablement, a tendance à favoriser la rentabilité sur le long terme. L’autre tactique requise pour jouer est la négociation. Il arrive un moment au « Monopoly » où, pour avancer et influencer la partie, les joueurs doivent négocier un échange de propriété, avec les autres partenaires. Pour les convaincre, ils doivent utiliser des arguments convaincants et manœuvrer leurs ressources de façon à ce qu’une offre attrayante soit acceptée. Même chose pour les entrepreneurs quand il s’agit de convaincre leurs clients et/ou leurs investisseurs. Ainsi, en utilisant leur sens de la négociation, les dirigeants persuadent les autres de se joindre à eux. Dans « Monopoly », il y a des taxes, des pénalités, des séjours en prison qui surgissent et font perdre de l’argent. Pour bien mener le jeu, le participant doit garder une bonne partie de son pactole pour anticiper d’éventuels problèmes. La gestion des affaires dans la vraie vie n’est finalement pas tant différente. Pour éviter la faillite d’une entreprise, l’anticipation reste le maître-mot.
« Kikré », se former à la création d’entreprise
Créé à Rennes par Catherine Derousseaux, consultante en entrepreneuriat, et Karine Le Rudulier, maître de conférences en sciences de gestion à l’école universitaire de management IGR-IAE, « Kikré » est destiné à tous, pour se sensibiliser, informer, préparer et découvrir la création d’entreprise. Le nombre de participants varie de deux à six ou se matérialise par équipes de deux, soit douze participants maximum. Les créatrices proposent aux joueurs de s’identifier à un profil de futur entrepreneur selon quatre caractéristiques : des capacités à entreprendre, en financement, des connaissances du marché et de l’environnement. Les participants seront interrogés et devront répondre à plus de quatre cents questions-réponses. Elles sont alors regroupées en trois niveaux de difficulté et quatre thématiques schématisant la démarche de la création d’entreprise : créateur, marché, budget et environnement. Une question comme « Qu’est-ce que Bpifrance ? » peut ainsi être posée. L’objectif de la partie est d’acquérir les quatre cartes étapes qui matérialisent la démarche de création d’entreprise. Fabriqué en France dans le Maine-et-Loire et commercialisé en 2012, « Kikré » a été vendu à 320 exemplaires en 2016.
Si les jeux de société sont encore très populaires en France, le marché du jeu vidéo l’est encore plus. Selon le bilan annuel du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) publié en février dernier, le secteur français du jeu vidéo a montré une croissance record de 18 % au niveau de ses ventes. Celles totales de PC, consoles ainsi que de jeux mobiles et d’accessoires ont, elles, atteint un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros.