Manque de temps et/ou d’argent, peu voire pas d’expérience professionnelle, absence de réseau… Autant de difficultés auxquelles se heurtent bien des jeunes désireux d’entreprendre. Forts de leur ambition et de leur énergie, ce sont, pourtant, eux les entrepreneurs de demain.
La période de crise n’étant pas totalement derrière nous, les jeunes mettent en exergue la peur de prendre des risques comme l’une des raisons pour ne pas entreprendre. S’ajoute à cela, leur manque de temps et d’argent notamment pour ceux encore étudiants, leur faible expérience professionnelle ou encore leur absence de réseau solide. Les jeunes entrepreneurs qui ont réussi sont, pourtant, nombreux : Mark Zuckerberg n’avait que 19 ans lorsqu’il a cofondé Facebook en 2004, Larry Page et Sergey Brin soufflaient, eux, leur 23ème bougie quand ils se sont lancés dans l’aventure Google… Les Américains ne sont d’ailleurs pas les seuls à détenir leurs « success stories » entrepreneuriales puisque d’autres comme Pierre Kosciusko-Morizet, qui a cofondé PriceMinister à l’âge de 23 ans ou Xavier Niel, à l’origine de Free, se sont, eux aussi, démarqués par leur réussite.
La peur de l’échec en période de crise
Parmi les jeunes de moins de trente ans qui affirment ne pas envisager la création d’entreprise comme une possibilité pour leur avenir, 25 % évoquent la peur d’échouer comme frein principal, selon une étude réalisée par l’AFE (Agence France Entrepreneur, anciennement l’Agence Pour la Création d’Entreprises, ndlr) de 2016. Pour John Chambers, ex dirigeant de Cisco, leader mondial de la transformation numérique, de l’IT et des réseaux, « le rapport à l’échec est perçu en France de façon diamétralement opposée à La la Silicon Valley où il est perçu comme un élément inhérent de la prise de risque, et nécessaire au progrès ». Si le phénomène lié à la peur de l’échec semble persister, en France, des aides sont prévues par l’État afin d’inciter les jeunes à entreprendre et les aider dans leur démarche entrepreneuriale, pas toujours évidente.
Les aides dédiées aux jeunes créateurs
En plus de la « love money », financement provenant de la famille, d’amis ou de proches et destiné au lancement de l’activité, et du crowdfunding, forme de financement participatif, des aides spécifiques existent pour aider les jeunes créateurs d’entreprise.
- Le dispositif Nacre (Nouvel accompagnement à la création ou la reprise d’entreprise) se présente comme une aide au montage du projet de création ou de reprise d’entreprise ainsi qu’au développement de celle-ci. Ce dispositif s’adresse aux personnes âgées de 18 à 25 ans ou ayant moins de 30 ans dans le cas où elles ne seraient pas indemnisées par l’assurance chômage ou reconnues handicapées. Il prévoit également un prêt à taux zéro et sans garantie d’un montant allant de 1 000 à 10 000 euros.
- CréaJeunes se place, quant à lui, comme un programme d’accompagnement à la création d’entreprise. Il se voit proposé, gratuitement, aux jeunes de 18 à 32 ans par l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique). Il s’agit, principalement, d’ateliers regroupant une dizaine de participants sur six à huit semaines, qui visent à aider les jeunes créateurs à préparer leur projet et à leur permettre d’accéder à un microcrédit.
- Proposé par France Active, Cap’Jeunes est destiné aux jeunes demandeurs d’emploi de moins de 26 ans. À la clé, un accompagnement renforcé mais aussi une prime de 2 000 euros pour le démarrage de leur activité.
- Dans la limite de 120 % du Smic, l’Accre (Aide aux chômeurs créateurs et repreneurs d’entreprises) prend la forme d’une exonération de charges sociales pour une durée d’un ou trois ans, en fonction des cas. Cette aide vise différentes catégories de créateurs et de repreneurs notamment celle des 18 – 25 ans ainsi que pour les personnes de moins de 30 ans non indemnisées par l’assurance chômage ou reconnues handicapées.
- Autre dispositif : le statut de jeune entreprise universitaire. Permettant des avantages sociaux et fiscaux, il concerne les entreprises dirigées ou détenues directement par des étudiants à hauteur d’au moins 10 % de leur capital, des personnes titulaires depuis moins de cinq ans d’un master ou d’un doctorat, ou bien affectées à des activités d’enseignement ou de recherche.
Le statut d’étudiant-entrepreneur a tout pour plaire !
Vous êtes jeune, étudiant et vous souhaitez vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale ? Alors n’attendez pas la fin de vos études pour sauter le pas ! Le statut d’étudiant-entrepreneur s’adresse aux étudiants ou jeunes diplômés âgés de moins de 28 ans qui détiennent un projet de création d’entreprise. Afin que les étudiants mènent à bien leur projet, le dispositif prévoit un encadrement au sein d’un PEPITE (Pôle étudiant qui accompagne les jeunes entrepreneurs, ndlr), des aménagements d’emploi du temps, des crédits ECTS et la possibilité de substituer au stage le travail sur son projet. Toujours côté étudiants, le statut permet de profiter d’un accompagnement personnalisé, d’une aide à la recherche de financements, d’une mise en réseau et d’un accès au lieu de coworking du PEPITE. Il est également possible de signer un Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) et d’obtenir un diplôme. Pour ceux déjà diplômés, ce dispositif constitue le moyen de conserver ou de retrouver leur statut d’étudiant (avec tous les avantages qui vont avec). Une formation qualifiante, dédiée et personnalisée (D2E) à l’entrepreneuriat et à la gestion ainsi qu’un accompagnement par des professionnels sont également au programme. Plus de 3 000 personnes se sont déjà portées candidates à l’obtention du statut national d’étudiant-entrepreneur lors de l’année universitaire 2016 – 2017.