L’intrapreneuriat est une démarche d’entrepreneuriat interne à l’entreprise qui permet à un salarié de créer et développer un projet innovant au sein même de son entreprise. L’intrapreneur réalise un projet pour en faire une success story mais sous l’égide d’une entreprise et dans la plupart des cas d’un grand groupe.
Entreprendre en interne leur confère une protection qui leur permet de mettre en œuvre une idée porteuse de sens mais aussi source de rentabilité pour l’entreprise. Les intrapreneurs se lancent le défi sans être submergé par les angoisses des risques financiers et personnels.
Un mariage de raison ou un mariage d’amour ?
Il s’agit de laisser s’exprimer le potentiel des salariés pour développer de nouvelles opportunités. Les entreprises profitent de l’esprit créateur des salariés, le valorisent et donnent à l’entreprise un nouveau souffle. Par exemple, il s’offre par la mise en place de cette démarche une source d’engagement et d’implication des salariés. L’intrapreneuriat possède de multiples vertus : il permet de faire émerger des projets innovants, stimuler la créativité des collaborateurs, développer la visibilité et la notoriété, attirer de nouveaux talents et de contribuer au bon fonctionnement de l’entreprise.
La réussite d’une entreprise au sein de l’entreprise donne de l’espoir aux collaborateurs car ils n’ont plus l’impression d’évoluer dans une entreprise figée dans un carcan. Quant à l’intrapreneur, il peut laisser s’épanouir sa créativité et son besoin d’autonomie et souvent échapper à la pyramide hiérarchique qui le bride. Il est particulièrement utile quand les fonctions du salariés ne lui permettent pas d’ouvrir de nouveaux horizons et génèrent de la frustration et du désengagement qui peut parfois aller jusqu’au burn out.
Deloitte, Viadeo et Cadremploi ont réalisé une enquête auprès de 3 961 salariés français. Celle-ci montre que 2/3 d’entre eux sont attirés par des entreprises proposant une démarche intrapreneuriale. Elle met en exergue le fait que 72 % des salariés français s’intéressent à « l’intrapreneuriat ». Pour 41 % d’entre eux, un programme d’intrapreneuriat permet de lancer un nouveau produit, tandis qu’ils sont 22 % à penser que cela participe à l’amélioration d’un produit ou d’un service existant.
Et il semble que si l’on y goûte, on y prend goût
La majorité des répondants qui ont déjà eu une expérience d’intrapreneur se disent prêts à retenter l’aventure. Il est évident que cette démarche attire car elle ne comporte pas les risques de la création d’entreprise. Cependant, elle n’engage que les compétences du salarié et on peut constater que 74 % des participants à l’enquête souhaitent commencer la démarche d’intrapreneur d’ici les 3 prochaines années. Ces derniers considèrent également que cette expérience représente un excellent tremplin pour se lancer dans l’entrepreneuriat. D’ailleurs 65 % estiment que leur expérience d’intrapreneur les a incités à devenir entrepreneur. Autrement dit, il constitue un tremplin vers l’entrepreneuriat.
Quelles sont donc les raisons à vouloir tenter l’aventure ?
- le développement professionnel (26 %),
- la volonté d’autonomie et d’indépendance (24 %)
- le challenge (20 %)
Mais les principaux freins sont :
- le manque de temps (23 %)
- la peur de l’échec (15 %) et peut être aussi le regard des collaborateurs.
Intrapreneuriat pas le monde des bisounours : le chiffre d’affaires
Il faut considérer l’intrapreneur comme un entrepreneur. En effet, un projet d’intrapreneuriat est un projet d’entreprise dans l’entreprise. Son objectif reste d’apporter la croissance. Il devra passer par le même chemin qu’un entrepreneur : élaborer un business plan, définir une stratégie, un positionnement pour dégager le chiffre d’affaires, travailler son financement, créer une équipe…. A noter que 63 % des entreprises françaises ne proposent aucun programme d’intrapreneuriat.
L’intrapreneuriat, une opportunité pour la jeunesse
A l’occasion du lancement de la deuxième promotion de son Lab intrapreneuriat, Allianz France, en partenariat avec l’Ifop a interrogé des étudiants pour cerner leur vision de l’intrapreneuriat. Cette enquête, a été réalisée en ligne du 5 au 11 mars 2019, auprès d’un échantillon de 1 007 personnes représentatives de la population étudiante française. Ainsi, Allianz s’est attachée à comprendre quelles seraient les raisons qui feraient qu’un étudiant se lance ou ne se lance pas dans l’aventure intrapreneuriale.
L’intrapreneuriat, un levier d’attractivité
Les étudiants interrogés sont quasi-unanimes : l’intrapreneuriat les attire. 83 % estiment que « l’intrapreneuriat peut permettre aux salariés de développer leur potentiel et de progresser au sein de leur entreprise », qu’il « offre aux salariés l’opportunité d’entreprendre ou de développer un projet sans quitter leur emploi, dans un cadre sécurisant » (82 %).
Un excellent moyen pour fidéliser les talents
Ils sont 76 % à penser que « l’intrapreneuriat permet aux entreprises d’attirer et de fidéliser leurs talents en tirant parti de leur dynamisme » et « de bénéficier d’une visibilité et d’une reconnaissance managériale accrue dans l’entreprise » (71 %).
L’intrapreneuriat, un programme gagnant-gagnant
67 % affirment qu’ils seront plus intéressés par une entreprise qui développe une démarche d’intrapreneuriat. Ceux qui sont intéressés par l’idée de se lancer dans la démarche (58 %) le justifient par la possibilité de développer un projet sans quitter leur emploi, dans un cadre sécurisant (première raison citée par 40 %), devant le gain en autonomie et responsabilité (26 %), la possibilité de progression dans l’entreprise (25 %) et l’acquisition de nouvelles compétences (25 %). 55 % affirment que la démarche profite à la fois aux étudiants et aux entreprises et respectivement 21 % et 20 % d’entre eux estiment que les salariés intrapreneurs ou les entreprises en seraient les principaux bénéficiaires.
Les étudiants séduits par le concept
Même si les étudiants ne connaissent pas la démarche, elle bénéficie d’une excellente image, une fois l’intrapreneuriat expliqué. 59 % des étudiants interrogés n’ont jamais entendu parler de l’intrapreneuriat alors qu’ils sont 95 % des interrogés à en avoir une bonne image une fois le concept expliqué. 67 % des étudiants interrogés affirment que lorsqu’ils chercheront un emploi, ils seront plus sensibles aux entreprises proposant une démarche d’intrapreneuriat.