La richesse et la diversité des profils d’une entreprise est la source du développement d’une entreprise. Lors des interviews, nous constatons que les équipes sont un capital humain qui permet lors des échanges formels ou informels de donner une valeur ajoutée à l’entreprise. De nombreuses start-up soulignent que l’essentiel n’est pas d’avoir des clones mais des personnes qui, libres de s’exprimer, apportent à l’entreprise le trésor de leur potentialité.
Vous n’êtes pas seul à bord ! Quand on pense capacité d’innovation, c’est trop souvent avec en tête l’image d’Isaac Newton sous un arbre découvrant la gravitation universelle grâce à une pomme miraculeusement tombée sur sa tête ou d’Archimède s’écriant « Eurêka » dans son bain. Bref, on s’imagine celui qui innove comme un génie. Pourtant, l’innovation, avant d’être une idée, part de principes pratiques. Elle fait appel à des cas concrets auxquels tout le monde est confronté. Si pour vous l’innovateur est un scientifique, alors reconnaissez-le chez chacun de vos employés.
Un monde de « génies »
Il ne s’agit pas tant de surestimer vos salariés en les croyant capables d’éclairs de génie dignes de Steve Jobs à tout moment mais de reconnaître en eux un potentiel de questionnement. Au sein de votre société, les salariés font face à des problèmes particuliers qui ne manqueront pas de susciter interrogations et idées. L’entreprise est un monde comme les autres où chacun est susceptible d’apporter sa contribution. Selon une étude d’innov’acteurs, 76% des salariés souhaiteraient que leur entreprise les pousse à innover.
La participation restreinte
Le but de ce dispositif est de mettre en place une discussion où chacun a droit à la parole. Cela peut prendre la forme de discussions hebdomadaires d’une durée variable selon la taille de l’entreprise, et au sein de laquelle chaque salarié est convié à s’exprimer (même en critique) sur l’état de la société. Cela les responsabilise mais vous expose à une perte de contrôle : pensez donc à établir une charte, pour réglementer le temps de parole par exemple. Pour les grosses structures, cette forme d’Innovation Participative peut être un frein et s’enliser à cause d’une bureaucratie étouffante.
La participation collective
Très tôt, au XXème siècle, des entreprises comme Michelin, La Poste ou la SNCF laissaient à la disposition de leurs employés des boîtes à idées. Le principe est d’autant plus intéressant aujourd’hui que la numérisation des activités pousse à communiquer davantage. Alors pourquoi pas des idées ? L’Innovation Participative collective offre un degré d’implication plus grand des salariés et un contrôle moindre de la direction : les salariés valident eux-mêmes les meilleures idées entre eux avant que celles-ci ne vous parviennent. Cette organisation, plus riche, provoque un sentiment de reconnaissance plus grand des employés. Elle est faite pour les entreprises de taille assez importante.
«Gémo» : une innovation collaborative réussie
Gémo, enseigne de chaussures et de textile du groupe Eram, a développé une stratégie d’innovation collaborative impliquant ses 3500 employés. Un vrai challenge, concrétisé par un lieu appelé « le bocal », permet à une dizaine de projets de salariés d’aboutir chaque année. Pour réussir, la communication n’a pas ménagé sa peine avec des rencontres avec les services pour expliquer ce qu’était l’innovation, son enjeu pour Gémo et comment elle devait s’inscrire dans les métiers de chacun !
Puis Gémo a recruté un groupe d’une vingtaine de volontaires motivés, aux compétences et âges variés. Ils venaient du siège, du réseau et de la logistique. Ils ont réfléchi à l’aménagement d’un lieu dédié à la créativité collaborative baptisé « le bocal » (anagramme du mot collab) situé au siège de Gémo. En parallèle, ils ont créé une adresse mail pour recueillir les idées de tous les collaborateurs. Par ailleurs, les propositions étaient directement soumises au vote des salariés. Celles qui obtenaient 30 soutiens passaient en mode projet. Un exemple à poursuivre et à suivre.
L’entreprise familiale Plastobreiz : tout le monde sur le pont
Croire dans l’imagination de ses propres salariés, tel est le défi lancé par Plastobreiz. Dans un souci de décloisonner ses services, il y a environ 5 ans, Plastobreiz, 80 salariés, a créé des ateliers permanents et pluridisciplinaires de créativité, ouverts librement à tous les employés. Puis ensemble, ils réfléchissent sur de nouveaux concepts de produits, ce que l’entreprise appelle les créations « By plasto ». « Ce sont des concepts de produits pensés et développés exclusivement pas nos équipes sans qu’ils aient fait l’objet d’une demande exprimée de nos clients. Cette démarche permet d’enrichir les échanges en interne et de libérer le potentiel créatif de chacun », explique Christelle Héno, responsable du marketing.
Le client, roi, mais conseiller avant tout chez Dell
Vous pouvez même promouvoir les idées de vos clients. Dell l’a fait, en mixant crowdsourcing et innovation participative, avec Ideastorm. Chacun peut s’inscrire pour proposer son idée, la suivre et voter pour celle des autres. Mystarbucksidea.com fonctionne sur le même principe. Trois avantages à cette stratégie : des idées vous parviennent facilement, sans que vous ayez à les sélectionner vous-mêmes ; vous répondez aux attentes des clients en sachant précisément ce qu’ils attendent ; c’est très gratifiant pour le consommateur, qui s’attachera à votre image de marque.
Récapitulons : n’idéalisez pas Schumpeter, reconnaissez les idées de chacun, cela ne vous fera, à vous et à votre entreprise, que du bien !