Innover oui mais quoi ?

Quand on parle d’innovation, on se dit intuitivement qu’il s’agit d’innovation technologique. Pourtant, l’innovation au sens large implique souvent d’innover au travers d’étapes ritualisées que vous devez mettre en place, que vos équipes vont s’approprier. L’innovation concerne en réalité tous les pans de l’entreprise.

Commencer par définir vos objectifs et votre stratégie

Comme nous l’avons vu dans la partie Bilan de ce dossier, innover passe d’abord par une volonté et une définition de votre stratégie à venir. Si vous pouvez la faire piloter par votre département R&D, l’innovation peut apparaître à tous les étages. Elle est donc une résultante d’une décision avant tout stratégique et peut se révéler un processus intégré à l’entreprise.

L’AFNOR en propose ainsi une définition large : « L’innovation est un processus qui conduit à la mise en œuvre d’un ou plusieurs produits, procédés, méthodes ou services, nouveaux ou améliorés, susceptibles de répondre à des attentes implicites ou explicites et de générer une valeur économique, environnementale ou sociétale pour toutes les parties prenantes. ». L’innovation ne se limite donc pas à créer un service ou produit disruptif mais peut être déclinée dans tous les pans de l’entreprise que l’on parle de marketing, vente, production, direction…)

L’innovation : une démarche globale ?

Si on croit souvent qu’une innovation se cantonne à un domaine, elle a en réalité des impacts à de nombreux niveaux, il est donc nécessaire, notamment si vous souhaitez sortir des sentiers battus, d’avoir une stratégie et une démarche globale car tous vos processus peuvent-être affectés par une seule innovation. La difficulté réside donc davantage dans le fait de prendre en considération l’ensemble des impacts que sur le simple fait de considérer l’innovation et ses avantages/inconvénients directs.

Tout processus efficace passe par une prise en cause de la stratégie globale. Vous devez trouver un équilibre entre les apports/inconvénients qui se révèlent davantage positifs que négatifs. On parle souvent dans ce cas d’arbre décisionnel et de finalité positive ou négative. Et c’est d’ailleurs toute la difficulté de se projeter sachant qu’un changement entraîne des conséquences différentes.

La structuration une étape essentielle

Que vous choisissiez une voie ou une autre, vous devrez structurer votre démarche. Déjà, car la performance de votre innovation en dépendra car il ne sert à rien de juger une innovation qui serait mal ou peu mise en place. La démarche passe par des étapes définies de votre processus d’innovation. Si on pense souvent en termes de GO et NO GO sur une innovation, il s’agit généralement d’un processus qui possède des étapes dont les plus reconnues sont :

  • L’identification et la récolte des idées
  • La Transformation d’idée en projet
  • La validation du concept et sa faisabilité
  • Le développement de la solution
  • Le déploiement de cette dernière.

1 – La récolte de idées


Comme nous l’avons vu dans la partie innovation participative, il n’existe pas une seule méthode pour recueillir les idées et c’est à vous de mettre en place, celles qui vous paraît la plus pertinente. Certaines bonnes pratiques se sont dégagées ces dernières années mais elles dépendront largement du fonctionnement de votre entreprise. Ce qui peut très bien marcher dans certaines entreprises comme une boîte à idées ou encore un intranet, peut ne rencontrer aucun succès dans d’autres. La lourdeur du formalisme reste notamment à prendre en compte mais également la culture de votre entreprise. Récolter les idées peut sembler simple dans l’absolu mais est largement dépendant d’autres facteurs comme la volonté de changer les choses ou encore la capacité de vos équipes à être force de proposition.

2 – De l’idée au projet


Une fois les idées récoltées, il ne s’agit pas de les transformer toutes en projet. Une phase de qualification de l’idée reste nécessaire et vous devez alors vous poser les bonnes questions à commencer par : quelles idées peuvent générer véritablement de la valeur ? Est-ce que plusieurs idées peuvent être associées ? Y-a-t-il des idées récurrentes qui montrent un besoin certain ?
Pour identifier les bonnes, il vous faut donc prendre du recul car une bonne idée de base peut vite rencontrer des difficultés. Elles doivent être en concordance avec l’objectif final de l’entreprise, ce que l’on appelle souvent mission. Autrement dit, en cohérence avec ce que vous souhaitez apporter au monde et ce pour quoi votre entreprise existe.

3 – La validation du concept et sa faisabilité


Ce n’est pas parce qu’un projet semble bon qu’il est forcément réalisable. Déjà car tout lancement implique une prise de risque et une déclinaison en objectif opérationnel. Pour cela, il s’agit de disposer des ressources nécessaires au moment de la décision voire dans l’avenir mais parfois aussi d’aller jusqu’à une phase de prototypage pour en vérifier l’impact. Vous devrez souvent confronter votre idée/concept à votre clientèle ou encore vérifier avec vos partenaires que le projet peut véritablement devenir une réalité. Ceci est vrai à tous les niveaux : fournisseurs, financiers, compétences en interne… Une vérification essentielle si vous ne souhaitez pas que votre projet reste lettre morte.

4 – Le développement de la solution


Si dans la théorie tout semble pouvoir être surmonté, la difficulté peut résulter dans le développement de votre solution. Certaines difficultés techniques peuvent se présenter et c’est là où généralement la créativité jouera un impact plus que conséquent. Il s’agit de contourner les difficultés que vous rencontrerez (ou vos équipes). Vous devez donc souvent à cette étape trouver des solutions à des problèmes que vous n’avez jamais rencontrés et vous intéresser à comment contourner ceux-ci. C’est d’ailleurs souvent cette étape qui détermine si vous arrivez à vos fins car comme on le dit souvent deux idées naissent en même temps à deux extrémités de la planète mais c’est la réalisation qui sera déterminante.

5 – Le déploiement de cette dernière.


On l’oublie souvent mais il ne suffit pas d’avoir la meilleure idée ou le meilleur concept pour qu’ils réussissent. Chaque innovation n’a d’intérêt que par son déploiement. Vos clients viennent rarement tout seuls et c’est souvent car vous avez mis une bonne stratégie de diffusion/de communication qu’il connaît le succès. Vous devrez toucher les bonnes personnes, au bon moment, pour qu’elles connaissent le succès. Les efforts déployés en amont conduisent souvent à négliger cette étape pourtant décisive. Une mauvaise idée, bien exécutée, peut pourtant connaître un meilleur succès qu’une bonne idée mal déployée. Chaque innovation profonde provoquant une spirale, il n’est pas inutile d’y passer du temps. 

Que faire des idées non-retenues ?

On pense souvent qu’une idée qui ne paraît pas pertinente est inutile et il est naturel de la mettre à la trappe. Pourtant, une idée qui ne peut pas être mise en place immédiatement peut se révéler très utile par la suite. Il ne faut donc pas négliger l’archivage (et bien sur la capacité à la consulter). Vu les ressources mobilisées pour manifester les idées, il est essentiel de capitaliser sur ce travail pour l’avenir. 

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