Bertrand Favre a dû faire face aux idées reçues sur l’embauche des séniors pour faire accepter son entreprise Bitwiin.
Ils coûtent trop cher !
De toutes façons ils ne veulent pas travailler ! : voilà le genre de clichés que Bertrand Favre entend – de moins en moins tout de même- lorsqu’il présente Bitwiin, sa plateforme de mise en relation entre employeurs et séniors. Faciliter l’embauche des jeunes retraités et des séniors actifs, c’est l’objectif de l’entreprise Bitwiin. Un service innovant dans le secteur des job boards et en faveur duquel l’entrepreneur a été obligé de mener une vraie campagne d’évangélisation auprès de ses cibles. Un service avant-gardiste, peut-être trop nous confie l’entrepreneur.
Evolution du business model…
C’est en sortant d’HEC que Bertrand Favre est parti travailler un an aux états-Unis. Là-bas, stupéfaction, les retraités continuent à travailler, le plus souvent pour compléter leur maigre retraite. Le jeune diplômé en tire une conviction : la France souffre d’un manque de services dédiés aux retraités souhaitant rester dans la vie professionnelle par envie ou par besoin. De retour en France en 2008, il s’empresse de créer Bitwiin. Le temps passant il se rend compte que son activité peut être étendue aux séniors actifs qui ont beaucoup de mal à retrouver un emploi, bien qu’experts dans leurs domaines. Changer le business model de l’entreprise pour étendre la population cible de son service et communique sans cesse auprès des employeurs. Et pour montrer l’exemple, il embauche lui-même des séniors aux postes de commerciaux.
Et évolution de la légalité
Hasard du calendrier ou bonne étoile, quelques mois après le lancement de Bitwiin, le Gouvernement met en place le déplafonnement du cumul emploi-retraite, c’est-à-dire que les retraités ont été autorisés à cumuler leur retraites avec un salaire. Quelques mois plus tard c’est une loi obligeant les entreprises de plus de 300 salariés d’embaucher des séniors qui est votée. Les évolutions légales accompagnent le développement de Bitwiin qui s’inscrit alors comme une entreprise résolument dans l’air du temps. Et si la qualité première d’un entrepreneur était justement de savoir flairer son époque, de créer des concepts en accord avec le temps ?