Aujourd’hui dans ce monde bouleversé des idées sont recherchées tout azimut pour répondre aux nouveaux besoins ou pour les devancer. La crise aura eu cet effet salutaire d’avoir développé le fait de vouloir anticiper les catastrophes même si le tsunami de 2011 nous avait fait gouter les conséquences désastreuses. Focus sur quelques nouveaux modes de livraison.
Le souhait d’un mode de livraison plus écologique.
L’écologie et la préservation de l’environnement sont en effet devenues en quelques années, des préoccupations ancrées dans les mœurs de millions d’individus, qui souhaitent aujourd’hui se tourner vers de nouvelles alternatives plus vertes. Selon une étude menée en janvier 2020 par Generix Group et l’Institut du Commerce, 73 % des Français se déclarent prêts à attendre leur commande plus longtemps si elle leur parvient grâce à un mode de livraison écologique.
De nouvelles tendances
La livraison tendance « green » semble s’installer progressivement dans le paysage notamment dans l’espace urbain et est promise à un bel avenir. Se définissant comme un mode de livraison qui recourt à des véhicules propres et non polluants comme le vélo, la trottinette ou les voitures électriques, elle allie rapidité, efficacité et lutte contre la pollution atmosphérique et sonore. Ce nouveau type de livraison a l’avantage pour les entreprises spécialisées dans ce secteur de diminuer les déplacements inutiles, d’optimiser les trajets grâce à un ciblage précis, d’améliorer l’organisation et de limiter le plus possible le risque de vol par le biais de la livraison en main propre.
Pôle distribution urbaine écologique de Labatut Group, Vert Chez vous propose des solutions de distribution verte dans les grandes villes comme Paris, Lyon ou Bordeaux grâce à un parc de vélos et de véhicules 100 % respectueux de l’environnement, marchant uniquement à l’électricité et au gaz naturel réalisant des livraisons de tout type (du colis en passant par la palette ou le canapé) dans l’espace urbain. La start-up Stuart, filiale de la Poste, spécialisée dans la livraison de colis express pour les commerçants et les e-commerces, veut aussi révolutionner le transport de marchandises en ville en mettant à disposition un réseau de coursiers ayant pour objectif une remise en main propre en moins de 30 minutes.
Des nouveautés ?
Quant à Cocolis, une jeune pousse tricolore, elle a mis en place une plateforme collaborative qui se pose en alternative à la livraison traditionnelle, permettant à des particuliers, commerçants et plateformes de e-commerce de faire transporter leurs colis par des conducteurs qui peuvent les placer dans leur véhicule et se rendre à la même destination. « Ce covoiturage de colis » à la fois économique, avec des frais d’expédition jusqu’à 80 % moins élevés que chez des transporteurs classiques, et sécurisé a notamment séduit la Redoute, qui a décidé de l’intégrer à son site de vente de produits de seconde main baptisé « La Reboucle ».
Les livraisons par drones à l’assaut du monde.
Une révolution
Il y a encore une décennie, personne n’aurait pu imaginer qu’une simple petite machine volante serait capable de transporter un colis et de le délivrer en peu de temps dans le jardin ou sur le balcon d’un consommateur. Reste que cette idée est possible depuis que le géant Amazon a eu la volonté de livrer ses clients du monde entier via un réseau de drones. Depuis, les tests grandeur nature se sont multipliés partout dans le monde et de nombreuses entreprises comme le transporteur allemand DHL, l’américain UPS, la Poste ou encore la firme multinationale Google ont déployé leur projet de livraison par drones. Une procédure à grande échelle n’est pour le moment pas possible.
Des freins
En effet, certains facteurs empêchent la livraison par drones de se généraliser : la question de l’autonomie de la batterie est souvent abordée, puisqu’elle ne saurait pas encore capable de délivrer des colis sans que cela entraîne une baisse de la charge transportable. Ce qui stoppe son développement, ce sont aussi les lois en vigueur concernant la sécurité de l’espace aérien, le survol des drones autonomes étant interdit dans de nombreux pays dont la France et dans plusieurs capitales urbaines comme Paris.
Seuls quelques chanceux comme la firme Amazon aux États-Unis et la compagnie chinoise de commerce en ligne, JB, ont reçu l’aval de leurs autorités pour déployer une flotte de drones autonomes de livraison. Le modèle de l’entreprise américaine prénommée « Prime Air » serait d’ailleurs capable de livrer des colis dans un rayon de 25km à une vitesse de 90km/h. Cependant, la Poste n’abandonne pas son ambition et réfléchit à la mise en place d’options réservées à la livraison de zones difficiles d’accès par drone : elle a notamment ouvert en 2016 et en 2019 des lignes commerciales dans le Var et l’Isère pour desservir des villages de montagne isolé.
D’autres solutions technologiques se développent.
Si l’industrie de la livraison s’enthousiasme sur les drones, elle réfléchit à la mise en œuvre d’alternatives technologiques comme les robots terrestres ou les voitures autonomes. Starship Technologies, basée à San Francisco, qui développe de petits véhicules de livraisons, s’est décidé en mars 2020 à mettre en place ses premiers essais grandeur nature de son robot livreur terrestre à Greenwich, un quartier de Londres.
Doté de capteurs, d’une caméra et d’un guidage GPS, le robot peut éviter les moindres obstacles de jour comme de nuit dans un rayon de 4 km tandis que le consommateur peut suivre en temps réel le parcours de celui-ci sur une application. Capable de transporter des charges beaucoup plus lourdes qu’un drone volant, soit environ vingt kilos, il serait capable de réaliser sa course en moins de trente minutes et à destination, la personne n’a simplement qu’à sortir son smartphone pour déverrouiller le contenu et le récupérer.
Quel bilan aujourd’hui ?
Depuis, il a réalisé des livraisons sur plus de vingt sites autour du monde, passant de 500 000 livraisons réalisées en juin 2020 à 1 million de livraisons en janvier 2021. L’invention séduit puisque la firme a levé 17 millions de dollars, le mois dernier, auprès de nouveaux investisseurs comme TDK Ventures et Goodyear Ventures. Quant à sa consœur Nuro, elle a obtenu en février 2020 l’accord des autorités réglementaires américaines pour exploiter son propre véhicule de livraison autonome, devenant la première entreprise à obtenir le feu vert en Californie pour des tests en situation réelle.
Petite voiture à l’aspect futuriste baptisé « R2 », elle ne dispose ni de volant ni de sièges, mesure 1,3 mètre de large pour 2,7 mètres de long et 1,9 mètre de haut tout en disposant de deux compartiments capables d’emporter plus de 190 kg de courses. Roulant à 40km/h, le véhicule est, selon la jeune pousse, idéal pour « livrer sur de courtes distances des biens de consommation, des denrées alimentaires et des repas chauds. ». Avec la pandémie mondiale, les véhicules autonomes de l’entreprise américaine Pony.ai qui servent en premier lieu de robots taxis se sont reconvertis en livreurs de colis pour l’occasion.
En association avec la plateforme E-commerce Yamibuy, ils ont livré des courses durant le premier confinement à des particuliers ainsi que des repas aux résidents bénéficiaires d’un hébergement d’urgence dans la ville de Fremont. Cette initiative est l’occasion pour la firme de tester un nouveau service et peut être de l’installer définitivement dans son système étant donné que c’est la première fois qu’elle déploie ses véhicules autonomes pour réaliser des livraisons de biens.